Le match France-Tunisie du 15 octobre 2008 fera date. Pas tant pour ses envolées footballistiques que pour les sifflets accompagnant l’hymne national. Pas vraiment une nouveauté.
Une nouvelle évidence après France-Tunisie de mardi 14 octobre au soir et sa bordée de sifflets, le foot rend con. Pas tant les spectateurs qui ont, une nouvelle fois, hué la Marseillaise. Après tout, cela devient une habitude.
Et puis les mouvements de masse, tel que remplir un même lieu de 80 000 personnes pour un spectacle sportif, donnent rarement lieu à des manifestations de haute intelligence.
Non, la grande nouvelle est ailleurs. Le foot rend con et la contagion a définitivement gagné le milieu politique. Ce matin, Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération Française de Football en a été quitte pour un rendez-vous à l’Elysée, histoire de se faire sermonner par Sarko Ier. Puis Bernard Laporte [1] s’est fendu d’une merveilleuse envolée en deux temps. D’abord ne plus jouer au Stade de France contre des nations nord-africaines « dont les publics sifflent l’hymne français et nos joueurs parce que c’est intolérable ». Petite incise, ce n’est pas le public tunisien mais bien français qui a hué l’hymne sacrée. Et la Marseillaise, à l’occasion, est également conspuée lors des finales de Coupe de France, qui oppose – comme son nom l’indique – des clubs français. Ou plus récemment lors d’un France-Israël en 2005.
Nonobstant ces quelques anicroches à son raisonnement, le secrétaire d’Etat au Sport appelle cela « prendre ses responsabilités ». Avant de définir une voie de conciliation. Au hasard, jouer ces matchs dans les pays du Maghreb ou en province. Pour abreuver de sang impur les stades hors Paris ? En même temps, une finale de Coupe de France à Alger, cela aurait de la gueule…
Au moins, la saillie de Laporte, ancien sélectionneur de l’équipe de France de Rugby, aura eu l’intérêt d’éclaircir son rôle au sein du gouvernement. Préparer le terrain pour que les sorties de sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot, rayonnent. « Tout match, a déclaré la pétulante Roselyne, où notre hymne national sera sifflé, sera immédiatement arrêté. » Déclaration quasi-maligne. Las, la ministre de la Santé n’a pu s’empêcher, elle aussi, de déraper. « Quand un match aura donné lieu à de tels sifflets sur notre hymne national, tous les matches amicaux avec le pays concerné seront suspendus pendant un délai qui restera à fixer par le président de la fédération ». Apparemment, il va falloir répéter longtemps que le public du stade de France est français.
France-Tunisie, 2008
France-Algérie, 2001
Israël-France, 2005
Bastia-Lorient, Finale de la Coupe de France 2002
France-Maroc, 2007
Italie-France, 2007
Lire ou relire sur Bakchich.info :
[1] qui n’est pas le papa de l’enfant de Rachida Dati
Il a été répété tant et plus que les supporters sifflant la marseillaise sont francais. Il a aussi été tant suggéré que ce sont des francais issus de l’immigration que je vais prendre cette idée comme hypothèse. Alors je me fais la réflexion suivante :
Etre francais implique de reconnaitre la France à travers sa grandeur (les droits de l’homme) et à travers ses bassesses (colonisation…) Ces francais issus de l’immigration critiquent la France mais acclament les drapeaux étrangers, notamment les drapeaux maghrebins. Est-ce que ces supporters n’ont pas une vision idéalisée (et donc bien loin de la réalité) des pays qu’ils acclament ? N’est-il pas un peu facile de rejeter la France quand elle leur déplait ? Il me semble que ces gens ont peut-etre la nationalité francaise mais n’ont pas le coeur francais. Ils crachent sur leur mère (notre pays) plutot que de l’aimer et de la guider dans le droit chemin.
"Apparemment, il va falloir répéter longtemps que le public du stade de France est français."
Eh ben figurez vous, chers animateurs de bakchich, que vous venez d’être contredit par un de vos "lecteurs" :
"Et moi plus maghrèbin que jamais.Sans rancune.Amine Benrabah "