Sarko, sans qu’il le demande, voit ses bourrelets corrigés sur les photos. Royal, elle, travaille avec entrain son image de sainte.
Ségolène Royal progresse à grand pas. Si, si. Et sa défaite aux présidentielles n’a en rien entravé son Ascension dans les cieux politiques. En attendant d’autres horizons. Au stade Charléty, la bonne dame avait enjoint ses supporters à un amour tout ce qu’il y a de christique, avec un « aimez-vous les uns les autres » de bon aloi. De petites références à Jeanne d’Arc, égérie qu’elle partage avant tant d’autres, ont aussi fait leurs effets. Mais depuis mai, la bonne dame se lâche. Devant la bordée de livres, publiés par ses camarades socialistes – qui l’éreintent –, la gracile présidente de Poitou-Charentes a distillé des réparties choc. « Pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », puisé dans l’évangile (Luc, ch.23, verset 34) pour commencer. Puis retour à la Pucelle d’Orléans : « si j’étais Jeanne d’Arc, j’aurais été brûlée vive ». Du grand art, habilement complété par une interview dans Match, façon femme quitté prête à rebondir.
Les fidèles convaincus de son juste combat, ne manquait qu’à convertir les plus sceptiques. Un simple livre, tel celui de son ancien directeur adjoint de campagne Patrick Mennucci (Ma candidate, parution ces jours prochains), n’y suffira pas. Malgré toute la fougue de « Ségolin ». Aux grands maux, les grands remèdes, il fallait un miracle. Et il a eu lieu, en une de VSD, le 26 septembre dernier.
À l’origine, alanguie sur un fauteuil, la Blanche Ségo y dévoile ses jambes, un verre empli de vin à la main. Une image de dépravation, signée par la célèbre agence H & K, peu en phase avec l’aura de la madone du Poitou. Oh miracle, en kiosque, l’odieux liquide a gagné en clarté. Et sa jupe rallongée vers de plus prudes proportions. Reste à savoir qui de l’agence ou de l’hebdomadaire, a accédé à la sainte demande de « retouche » de la part de Ségolène et de ses disciples… Le ridicule ne tue plus depuis longtemps, même pas les carrières politiques.