Édouard Leclerc, le séminariste devenu épicier puis mammouth de la distribution, est accusé d’avoir été collabo pendant la guerre. Et il vient de se faire décorer de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy
Ça fait du bruit dans Landerneau. Édouard Leclerc, le séminariste du coin devenu épicier, est accusé d’avoir été collabo pendant la guerre. Si la vieille histoire s’est réveillée, c’est que Leclerc vient de se faire décorer de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy ; une médaille qui, à son revers, ne porte pas « Au bon beurre » mais « Honneur et patrie ».
Un journaliste et éditeur, Bertrand Gobin, estime qu’il n’y a pas assez d’honneur dans cette Légion-là. Gobin publie sur Internet l’histoire d’un Édouard Leclerc, âgé de bientôt 18 ans, rendant trop de visites à l’officier Schaad au siège de la Gestapo.
En 1944, Leclerc est emprisonné à Quimper. Sa famille, convaincue qu’il va être fusillé, mobilise l’aide d’une relation, Pierre Branellec, qui connaît des membres du comité de la libération du Finistère. Branellec confirme : les faits sont si graves que Leclerc risque la mort.
Tout s’arrange quand on conseille au jeune homme de jouer le fou. Il ne sera pas jugé car « irresponsable de ses actes », c’est ce qu’écrit la cour de justice au père de François Pengam, un résistant fusillé à 19 ans, qui estime Leclerc pas clair. Depuis, chaque fois que l’épicier a demandé une décoration, elle lui avait été refusée.
Notons qu’Antoine Veil, le mari de Simone, présent lors de la remise du ruban à son vieil ami, joue de malchance. Dans le passé, Antoine a déjà été confronté à un douteux compagnonnage au coeur du conseil d’administration d’Union de transports aériens, celui de Jean Leguay, adjoint du préfet René Bousquet, et représentant de la police de Vichy auprès des Allemands.
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Des industriels comme Berliet ou Renault mais aussi des grandes maisons de champagne par exemple, la liste est longue des patrons et autres banquiers qui ont collaboré allègrement durant l’occupation. Certains ont fait quelques années de prison et d’autre rien. Mais dans l’ensemble beaucoup se sont goinfré et l’Histoire n’en parle que tréè peu.
Quant à Leclerc, c’est sûr qu’avec un nom pareil, on aurait plutôt pensé à gamin flirtant avec la Résistance plutôt qu’avec la Gestapo. Encore faut-il connaître qu’elle a été sa capacité de nuisance et combien de pauvres gens ont été fusillés ou déporté à cause de ses conneries ?
Enfin, comble de l’indécence ce type réclame en plus, une médaille. Guy Môquet doit se retourner dans sa tombe !
C’est Bousquet himself que Veil Antoine dut, contrarié, exfiltrer du CA d’UTA. Et encore fallut-il une forte pression de la section CGT du transporteur aérien pour que cela se fasse…
Tout comme Simone accepta, pour faire carrière, de côtoyer Papon, de concourir avec Hersant sur sa liste aux européennes, de faire barrage à la diffusion du « Chagrin et la Pitié » comme administratrice de l’ORTF, etc.
Une carrière ça se soigne, à coups de grands avalages de boas…