Bakchich possède en son sein un « agent sioniste », « torve, veule, sectaire, et illétré » (sic). C’est ce que nous révèlent les réactions de certains camarades de Marc Robert, le directeur de campagne de Dieudonné, en réaction au papier que nous lui avons consacré - il mentionnait notamment son passage au Front national au début des années 90.
Un email interne, que nous avons « diaboliquement » intercepté, prend acte de « l’incroyable précision de [nos] informations », et s’interroge sur l’origine de celles-ci et la raison de leur publication : « C’est bien le problème des associations de soutien à Dieudonné depuis au moins 2004. En même temps, il y a une stratégie de secret de polichinelle, de fausse clandestinité, de fausse conspiration, de forteresse et de paranoïa. En même temps, il y a une extraordinaire naïveté, une extraordinaire pénétration d’agents sionistes au centre des associations, je citerais seulement trois ou quatre noms, Guy Guioubly, Anne Sophie Mercier, Sophie Pantel et aujourd’hui Guillaume Barou ».
En l’occurence, la “pénétration” des associations dieudonnistes n’a pas nécessité l’appui du Mossad… La manoeuvre a simplement consisté en un coup de fil à Marc Robert, en vue de vérifier certaines informations.
Cet email n’en reste pas moins fort sympathique. Comme lorsqu’il raconte « l’histoire du vrai faux voyage de Dieudonné en Iran. Si mes informations sont bonnes, un et un seul site internet annonçait le voyage avant le voyage, c’est le site bakchich.info ». Hélas, nous n’avions pas eu la joie d’annoncer ce déplacement, mais nous le remercions de nous supposer suffisamment bien informés pour avoir pu le faire.
La réponse de Francesco Condemi, autre membre du bureau de campagne de Dieudonné, n’est pas moins édifiante. Postée sur le site présidentiel de l’ex-humoriste, elle décrit que « l’équipe de campagne de Dieudonné est à l’image du candidat : atypique. L’intelligence politique de Dieudonné est de réussir à faire bouger les lignes » En effet. Entre l’auteur Condemi, « gauchiste » (c’est lui qui le dit) tendance Thierry Meyssan, l’ami Marc Robert - qui selon Condemi a quitté le FN quand « la branche ultra-libérale et ultra-sioniste avait réussi à y prendre le pouvoir »- et Ginette Skandari, la fan du Hamas virée des Verts à cause de son négationnisme vociférant, la troupe est… atypique.
Ce qui n’empêche pas Francesco Condemi de mettre en garde les siens « contre le seul et unique piège, celui des extrêmes qui se rejoignent ».
Dans le très tolérant monde des dieudonnistes, il n’y a de toute façon ni (extrême) droite, ni (extrême) gauche. Seule reste une « ligne de partage » , entre « les atlantistes d’un côté, tous les autres de l’autre côté ». Les gentils, et les méchants. C’est une belle histoire.