Le débat sur le bouclier fiscal avait starisé une veuve, Mme Meyer, qui avait perçu 7 millions d’euros de remboursement d’impôt. Ce sont moins que ses dividendes en Bourse en 2008. Merci qui ? Merci Sarkozy !
Tout le monde se souvient de l’irruption dans la campagne électorale des présidentielles de 2007 du boucler fiscal et de son héroïne, la désormais célèbre veuve du bouclier, Madame Léone Meyer à qui le fisc, dans sa grande générosité, avait restitué plus de 7 millions d’euros.
Cette pauvre veuve dans le besoin avait dans un premier temps observé le plus grand mutisme lorsque le Canard enchaîné, avait révélé l’affaire.
L’évocation de son cas par Ségolène Royal lors du débat du second tour avec Nicolas Sarkozy avait lancé la polémique sur le bouclier.
Souvenons-nous de la formidable réponse du candidat devenu président à l’évocation des 7 millions d’euros remboursés à notre nécessiteuse : « avec moi ça sera pire » , et là il faut bien reconnaître pour une fois que notre Président a tenu parole car les impôts payés ne peuvent plus représenter que 50% des revenus au lieu de 60% avant son élection et il faut aussi tenir compte de la CSG payée.
Madame Meyer, qui avait récupéré cette fortune en héritant de son mari et non par un travail acharné était fatiguée d’entendre son cas être pris pour exemple des cadeaux que représente le bouclier fiscal, et avait publié dans le JDD une tribune sous forme de lettre ouverte.
Faisant preuve d’un grand patriotisme elle expliquait dans cette lettre qu’elle aurait pu réclamer un statut de réfugiée fiscale en Suisse ou en Belgique.
« Je ne l’ai pas fait, ajoutait-t-elle. J’ai payé et je suis restée, prenant le pari que les Français voteraient à la présidentielle pour le candidat de la rupture qui leur avait promis un avenir meilleur. Pari certes réussi, mais qui m’a coûté cher. »
Il est encore temps de pleurer sur le sort de cette pauvre héritière qui sans les 7 millions reversés par le Trésor n’aurait sûrement pas pu mettre d’épinards dans son beurre.
Toutefois avant de sortir son mouchoir, on voit apparaître dans le Capital du mois de Novembre 2008, au milieu d’une liste de miséreux tels que Bernard Arnault ou François Pinault, notre bonne Léone Mayer. Elle a touché la modique somme de 5,3 millions d’euros de dividendes versés par BNP Paribas, banque dans laquelle elle a investi sa fortune si durement gagnée.
Et là j’anticipe la seconde lettre ouverte que Mme Mayer ne manquera pas de faire publier : « oui je me contente de 5,3 millions d’euros pour vivre, vous voyez que je suis une veuve de peu de besoin et puis n’est-ce pas encore une fois une grande preuve de patriotisme de ma part que de rester dans un pays où la banque rapporte moins que les impôts ! »
Euh !voyons : sur la base d’un rapport de l’ordre de 3 à 4 %, de combien de capital faut-il disposer, pour encaisser une somme pareille en dividendes ?
5.300.000 / (3 %) = 176.666.666 euros.
Mais comme il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et que tout - du moins je l’espère pour cette brave dame - n’est pas placé en actions ; combien doit-il y avoir en tout, sous les fagots (Livret A au plafond et Compte pour le développement durable ex codevi mis à part) ?
Le bouclier fiscal limite les impositions d’un contribuable à 50 % de son revenu IMPOSABLE. Or tous les revenus ne sont pas imposables. Un contribuable éclairé doit donc pouvoir échapper TOTALEMENT A L’IMPOT.
Le but du jeu est simple : ne pas avoir de revenu IMPOSABLE (RI) : si RI=O, pouf, 50% de 0 = 0…pour ce que j’en comprends, cette dame devrait pouvoir mieux s’en sortir…
Il faut pour ce faire placer son argent dans les diverses « enveloppes fiscales » dont les revenus ne sont pas imposables si l’on respecte certaines conditions (de durée de détention, entre autres). Ne pas toucher aux intérêts et autres revenus produits, attendre pour ce faire qu’ils ne soient plus imposables. En attendant cette échéance, vivre en prélevant sur le capital qui, par définition, n’est pas un revenu (dans le cadre des contrats d’assurance vie cela s’appelle opérer des « rachats partiels », technique validée à plusieurs reprises par les tribunaux, vous êtes couverts).
Si par contre vos ressources proviennent d’un travail salarié il n’y a pas d’échappatoire, vous êtes bon pour casquer. Bonjour le retour à la valeur travail, Sarko et le Grand Capital vous salue bien bas.
PS : livrer en pâture le nom de cette dame est particulièrement dégueulasse.
Je persiste…Y’a pas plus vrai…
C’était juste « vulgarisé », histoire d’être compréhensible du commun des mortels qui n’a, dans son immense majorité, pas les bases nécessaires en droit des obligations (et surtout en droit des assurances) pour suivre un développement plus poussé.
Vous par contre qui semblez vous y connaître, vous n’aurez aucun mal à me suivre : tout tient dans en quelques mots, habillement placés dans la rédaction desdits contrats…
« mono-supports » ou « multi-supports » ? Hein ?….« fonds investis principalement en Euros » ou pas ? Hein ?….voilà quelques subtilités qui suffisent à tout changer mais cchhuutt….il s’agit là d’applications de la loi qui, pour sûr, ne sont pas écrites noir sur le blanc dans le CGI auquel vous faîtes référence…
Ha le CGI ! Une seconde pour l’ouvrir, des années pour pouvoir le lire…
Ô combien ce cher Balzac avait raison ! Non, il n’était pas stupide : tout au plus pouvait-il déranger les prédécesseurs de ceux qui, détenteurs actuels des pouvoirs, prennent la mouche dès que quelqu’un se permet seulement de citer leurs propres phrases inconvenantes.
Vous êtes anonyme ? Quel courage !
quelqu’un s’est-il pose la question de savoir combien madame a paye de droits de succession sur la fortune accumulée par son mari ?
Je ne suis pas vraiment d’accord avec le principe du bouclier fiscal pour les plus riches, mais bon, il est certain que cette dame paye beaucoup d’impots, qu’au moins elle les paye en France et apres tout pourquoi devrait-on lui reprocher d’etre riche ?
Léone Meyer
Licenciée en droit public en 1960, Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris en 1961,
Doctorat de médecine en 1972
Travaillera d’abord à l’Hôpital des Enfants Malades en recherche clinique sur les rhumatismes de l’enfant, puis sera médecin dans les ambulances d’urgence en pédiatrie et médecin en néo-natologie, ainsi que professeur à l’Ecole des sages-femmes de Baudelocque Port-Royal, avant de passer à la pratique privée en cabinet libéral conventionné
Participe à plusieurs reprises à des missions de médecine humanitaire en Amazonie colombienne, au Salvador, au Cambodge, au Mozambique et plus récemment en Birmanie.
Il serait trop long de citer la liste des organismes médicaux qui ont bénéficié de son soutien. Citons par exemple son rôle dans la création du SAMU de Birmanie.
Une femme exemplaire
Mais, horreur !
Elle a eu le malheur d’hériter d’une fortune colossale à la mort de son mari parce que son arrière grand-père avait eu la malheureuse idée de créer un entreprise qui fit de bonnes affaires , à savoir les Galeries Lafayette !
Pauvre Madame Meyer qui aurait été une femme admirable si elle n’avait pas commis ce péché originel de naître riche ! Péché qui la condamne d’une manière définitive aux yeux des imbéciles !
Vous avez eu beau payer 150 Millions d’Euros d’impot lors de la cession de vos actions Galeries Lafayette , on vous reprochera le 7 Millions auxquels vous avez eu droit grâce au bouclier fiscal !
Hélas , Madame Meyer , vous n’êtes pas née aux USA mais en France , ce pays où 80 % des jeunes rêvent d’être fonctionnaires et non pas de créer une entreprise !
Le France , Madame Meyer , est ce pays où c’est toujours une faute de devenir riche sauf si vous gagnez votre argent …en jouant au football !
Désolé de contredire ce passionnant anonyme. Un footballeur en France est aussi suspect, s’il est très riche, que n’importe quel très riche. Les Français et les Etats-Uniens, dans leur ensemble, n’ont pas les mêmes valeurs : pour leurs dirigeants, c’est une tout autre histoire !
Et quant à créer une entreprise, dans notre beau pays il semble bien que ce soit un parcours du combattant, pourtant beaucoup de nouveaux "patrons" apparaissent, beaucoup disparaissent aussi !
Je ne mets pas en doute les qualités de cette femme que vous qualifiez d’exceptionnelle mais permettez-moi de penser que l’argument selon lequel elle avait quand même fait un sacrifice en ne choisissant pas l’exil fiscal n’est pas sans rappeler la mentalité des émigrés de la Révolution française.
Oui, elle a payé une importante plus-value mais combien lui est-il resté à la fin ? Pas loin d’un milliard d’euros non, alors franchement, avait-elle vraiment besoin de ces 7 millions supplémentaires ? Mais j’oublie que pour certains, prêts à justifier les plus grandes inégalités, les super riches ne le sont jamais assez !
Voilà ce qui me semble intéressant, doit-on juger le bouclier fiscal au travers de cette dame ? ou doit-on juger la loi en tant que telle ?
Qu’elle soit gentille, méchante, pingre, menteuse, honnête, tout ce qu’on veut, la loi n’en reste pas moins très très inégalitaire dans son principe.
Passé un certain seuil de richesse (mêmes les footballeurs, ces nouveaux riches, n’ont pas assez de temps pour dépenser leur capital si "durement" acquis, et non ce n’est pas à cause d’un surplus d’entraînement…), nous avons le devoir de redistribuer tout cet excédent, et sans faire état de l’intégrité du propriétaire ou de ces activités, vie, etc..
Mon discours va faire grincer les dents de ceux qui se rêvent riches, qui ne jurent que (ou presque) par l’argent (si durement gagné).
La vérité pour moi dans cette histoire de bouclier, c’est qu’on fait appel à l’affectif des gens qui se voudraient riches pour faire passer l’idée d’un enrichissement démesuré et légitime… Combien de gens des classes moyennes appuient ce discours dans l’espoir un jour de faire partie du club ?
C’est ça qui me débecte, on joue sur "le rêve américain" pour asservir l’opinion des foules. (pauvres ou moyennes financièrement)
La Boétie appelait ça la servitude volontaire… et on est en plein dedans.Les abrutis qui ont voté Sarkozy n’ont pas voté pour un homme politique ou un président, mais pour une vulgaire pub ! un vulgaire mensonge…
Donc comme pour les traders et banquiers, c’est pas Madame Meyer qu’on doit pendre, c’est le système qui les fait exister qu’il faut soigner.
Et dans l’absolu je dirais que le problème n’est pas d’être riche, c’est de l’être au dépend des autres, les pauvres (si nombreux). Donc Balzac ne disait pas que des conneries ; si tu n’as pas fabriqué ta richesse sur le dos des autres, sache qu’ils existent et que profiter de ta richesse en marge de ces gens, c’est une honte.
Hélas, Madame Meyer, vous n’êtes pas née aux USA, où « 47 millions d’Américains n’ont aucune protection sociale et où les problèmes de santé sont la première cause de faillite personnelle », comme l’expliquait le correspondant à New York du journal Les Echos le 6 novembre 2006. Quand ils ont un gros problème de santé, tous ceux qui n’ont pas de couverture sociale doivent vendre le peu qu’ils ont et s’endetter plus que de raison…
http://www.loicbocquet.net/ ?p=1796