Alors que l’on commémore ce week-end le 22ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, il ne faut passer en aucun cas à côté des études scientifiques sur le nucléaire. La dernière, publiée en Allemagne en décembre 2007, fait polémique en affirmant que les leucémies infantiles sont plus nombreuses près des sites nucléaires. Mais en France, les autorités l’ont contestée cette semaine et personne n’est d’accord. A quand les travaux réellement indépendants ?
Le 10 décembre dernier, l’Institut fédéral allemand de protection contre les rayonnements ionisants a rendu publique une étude portant sur 16 sites nucléaires. Résultat : dans un rayon de 5 km, les enfants de moins de cinq ans sont exposés à un risque accru de leucémie. Mais, à l’instar du nuage de Tchernobyl, cette sonnette d’alarme ne résonnera pas de l’autre côté de la frontière : l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) s’est empressée, cette semaine, de « replacer cette étude dans un contexte global ». Cet organisme officiel a rendu publique, le 22 avril, une « revue critique » de l’enquête allemande pour une mise au point : « il est très difficile d’établir le lien entre les sites nucléaires et une hausse des leucémies infantiles », déclare en substance le texte.
Pourtant, l’IRSN admet que « la méthodologie scientifique de l’étude allemande est valide » , mais regrette que « L’étude ne fournisse aucune piste d’explication à l’excès observé ». Car le nœud du problème est bien là, à coup d’études et de contre-études, personne n’arrive à se mettre d’accord : oui ou non, les cancers déclarés à proximité des sites nucléaires leur sont-ils imputables ? Une interrogation qui a le don de faire bondir Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire : « Il faudrait peut-être un tampon de la centrale nucléaire sur la tumeur ? ». Presque.
Car la controverse se situe bien à ce niveau. Le professeur Xavier Troussard, directeur du registre des hémopathies malignes de Basse-Normandie, assure que « les études sont contradictoires, et que les cas relevés sont trop faibles pour en tirer un lien de causalité net ». A proximité des sites nucléaires français, une Commission locale est chargée de relayer l’information. Néanmoins, la présidence de ces commissions est assurée par des élus, tel Michel Laurent, vice-président du Conseil régional de la Manche, et maire d’un bourg situé non loin de la fameuse usine de La Hague. « Nous avons saisi le ministère, l’Autorité de sureté nucléaire et l’IRSN, qui nous ont assuré qu’il n’y avait aucun problème. Et le battage autour de La Hague nous avait causé beaucoup de tort ! ».
Ce sont donc les autorités étatiques qui informent indirectement les citoyens. Et, comme le déplore Stéphane Lhomme, « en France, le nucléaire est une idéologie politique qui date de la bombe atomique et de De Gaulle. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’IRSN n’a pas donné de gages d’indépendance… »
Tous les interlocuteurs qu’a joints Bakchich convergent néanmoins sur un point : la nécessité d’une étude de grande ampleur, selon des critères méthodologiques définis. Tous s’interrogent : quand le ministère de la Santé lancera t-il cette étude ?
C’est bien connu le nucléaire, c’est pas dangereux. Les frontières nous protègent. En plus on n’a pas besoin d’arroser les centrales pendant la canicule. Puisqu’on vous dit que c’est sûr. Faut pas s’inquiéter non plus des avions qui risquent de tomber dessus. C’est sûr, totalement sûr, aucun risque. Que des terroristes détourne du combustible : ça n’arrivera pas. On vous le dit, y a pas plus sûr. D’ailleurs on fait même des pubs à la télé pour vous dire que c’est sûr et propre. Alors si on le dit à la télé c’est que ça doit être vrai.
Je vous conseille une petite vidéo sur : que faire en cas d’accident nucléaire