Alors que Barack Obama a été, de fait, récemment désigné candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine, les éditions Grasset publient dans « De la race en Amérique », l’intégralité de son discours du 18 mars considéré à l’égal de ceux de Martin Luther King ou John F. Kennedy.
Un journaliste américain du Washington Post craignait dans le contexte d’une campagne électorale, qui veut que « le nouveau chasse l’ancien », que le discours de Barack Obama, prononcé le 18 mars dans la ville mythique de Philadephie, tombe dans l’oubli. Ce qui aurait peut-être été le cas si Hillary l’avait emporté. Mais avec ses 2 154 délégués c’est bien Obama qui sera la candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine, le 4 novembre prochain.
Les éditions Grasset publie l’intégralité de son discours, « Une Union plus parfaite », en français et en vo. L’occasion de lire, à tête reposée, ce fameux discours encensé et décortiqué par la presse américaine et mondiale. Dans la préface du livre, François Clemenceau, correspondant pour Europe 1 à Washington, le rappelle : « Les commentateurs de tous bords ont qualifié cette prestation de “décisive” (…) Pour beaucoup il y aura eu un avant et un après Philadelphie ». Il revient également, histoire de replacer le contexte, sur la vie du candidat et la polémique déclenchée par les sermons du révérend Jeremiah Wright. Cette dernière est à l’origine de l’allocution d’Obama qui se devait de répondre aux attaques diverses et variées de ses adversaires. Doug Ireland était revenu dessus pour Bakchich : Obama sauvera-t-il sa peau ?
De son côté, l’éditeur, en quatrième de couverture, avance l’argument (de vente) suivant : « “De la race en Amérique” dépasse les seules problématiques américaines et peut s’appliquer à bien des sociétés modernes –notamment la France et ses banlieues ». Et bien justement non et c’est précisément pour ça qu’il est passionnant de lire ce discours, profondément ancré dans l’histoire américaine. Il ne s’agit pas de partir à la recherche d’un modèle comme l’avait fait Alexis de Tocqueville au XIXème siècle, envoyé par la France, mais de mieux saisir les enjeux actuels de la question raciale aux États-Unis et surtout de comprendre ce qu’en fera Barack Obama s’il est élu président de la première puissance mondiale.
Ce petit livre de poche permet donc d’approcher les mots du candidat en dehors de tous les commentaires des politiques, journalistes ou historiens. Un lecteur livré à lui-même en somme. Et qui, en bon français dévoué à la cause démocrate, pourra quand même se demander si l’Union sera « plus parfaite » avec Barack Obama à sa tête.
Un extrait de la vidéo du discours de Barack Obama
C’est quoi, la « race », quand on parle de l’espèce humaine ? Il n’existe pas au monde un seul scientifique pour admettre cette notion totalement erronée, démentie depuis trois quarts de siècle, et qui nous a valu le nazisme. En clair, l’espèce humaine ne comporte qu’une seule race, contrairement à ce qui se passe dans le reste du monde animal. Et, bien entendu, la couleur de peau ne définit aucune race particulière. C’est un fait scientifique IN-DIS-CU-TABLE.
Qu’un candidat au poste le plus élevé aux États-Unis emploie encore ce mot de « race » comme s’il recouvrait une quelconque réalité, que la « race » d’un individu soit encore mentionnée dans son signalement, que les discours les plus officiels n’aient JAMAIS indiqué que cette notion est une pure chimère, tout cela en dit long sur le degré de civilisation de ce pays.