Bakchich ne recule devant aucun défi et a confié une mission bistrot à son envoyée spéciale : la recherche de supporters bosniens lors du match des Bleus contre la Bosnie-Herzégovine mardi soir. Compte-rendu.
Mais où étaient les supporters bosniens mardi soir 7 septembre à Paris pour soutenir la qualification de leur équipe contre la France pour l’Euro 2012 ? A croire qu’Eric Besson les avaient peut-être, eux aussi, ramenés à la frontière…
Rue de Lappe dans le 11ème arrondissement de Paris. 21 heures. Un bar tous les trois mètres. Un sur deux qui diffuse le match France/Bosnie-Herzégovine avec le son. Mais pas un supporter bosnien à l’horizon. Ceci dit, après sept matchs sans victoire pour les Bleus et une grève des transports dans les pattes, les supporters français n’étaient pas nombreux non plus, ce soir-là, à battre le pavé. A la mi-temps, 0-0, on sent que ceux qui ont fait le déplacement regrettent presque. La plupart misent sur le match nul et charrient ceux qui croit au 1-0.
Mais où sont les supporters bosniens ? « Ben, en Bosnie ! », me répondent navrés un groupe d’étudiants attablés sous la télévision plasma d’un bar cosy. « Déjà, en France y’a pas une énorme communauté bosniaque ». A la reprise, un supporter en t-shirt rouge (pas un seul maillot de l’équipe de France en vue) tourne le dos à l’écran et captive son comparse : « Moi, j’ai fait douze ans de handball et j’ai intégré le rugby », se vante-il. « Parce que tu sais, quand j’étais petit j’ai eu un truc de croissance où t’as pas le droit de jouer au foot ». Pas de chance ! « Eh serveur ! Mettez m’en une autre ! ». Des bières mais toujours pas de Bosniens dans les parages. Je change de spot.
« Bar des familles », nouveau décor. Un comptoir, quatre écrans alignés le long du mur et juste la place pour une bande de supporters, tous debout, qui boivent des pintes. Le barman en marcel me jure ses grands dieux qu’il a vu passer un ou deux supporters bosniens. Tu parles ! Un club de mec chauves et costardés sont collés au match. L’un deux, parlant plus fort que les autres, pose la question fatidique, celle que tous le monde se pose tout bas. « On dit Bosniens ou Bosniaques ? » Un autre lui répond savamment : « Ben, Bosniens parce que les Bosniaques ce sont les musulmans de Bosnie ! » Un troisième s’en mêle : « Ben, oui, c’est pareil, on dit les amérindiens et pas les indiens, parce que les indiens c’est ceux qui habitent en Inde ! »
A la 72ème minute, Karim Benzema, tout transpirant, marque un but décisif pour les Bleus mais aussi pour la recherche des supporters bosniens. Le bar entier éructe. Pas un seul visage déconfit. C’est sûr, pas un supporter sarajevien dans le bar. Ou alors peut-être ce type stoïque près des toilettes. « Vous avez l’air triste ? Vous êtes Bosnien ? Non, ma copine vient de me larguer ! » Oups ! De son côté, l’érudit du club des chauves se lance dans une analyse qui laisse tous le monde pantois : « Tu vois, si Thierry Henry avait pas pris sa retraite, Benzema aurait pas pu marquer ! »
A la 78ème minute, Florent Malouda inscrit le deuxième but français. Celui de trop… « Allez 10-0 d’un coup ! », s’enflamme un fan des Bleus. Quel supporter adverse serait maintenant assez courageux pour se manifester ? Il faut attendre les dernières minutes du match pour que la réponse tant attendue s’impose d’elle même. Les spectateurs bosniens sont en train de jeter des fumigènes sur le terrain de football à Sarajevo. Philippe Mexes, le défenseur français, a chaud aux oreilles. Mauvais perdants ces Bosniens ! Le capitaine de leur sélection, Emir Spahic, défenseur central à Montpellier, prend le micro pour calmer le jeu. « Fairplay and respect ? » C’est ça…
Le match se termine sans grande effervescence, au grand dam des barmans qui voient leurs clients se carapater. En désespoir de cause, je pourchasse une fille avec un accent étranger. « Mais non, je ne suis pas Bosnienne ! Je suis Allemande ! » Encore loupé ! Mon périple à la recherche du supporter fantôme aurait pu se finir dans un bar bosnien. Mais, ironie de l’histoire, même l’ambassade de Bosnie-Herzégovine à Paris n’avait pas été en mesure de me donner la moindre piste ! Gageons que les supporters bosniens seront enfin de la partie à Paris pour le match retour prévu le 11 octobre 2011.
Les amateurs de foot bosnien et les autres ont rendez-vous dans Bakchich Hebdo n°36 avec une page spéciale "Les nouveaux parrains du foot" et en vedette le patron de M6 Nicolas de Tavernost.
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Je persiste et je signe, les joueurs de l’équipe de France sont devenus de véritables O.G.M. Organismes génétiquement modifiés dans le bon sens et non dans le mauvais ! Ils ont changé. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais ils n’étaient plus les mêmes, enfin débarrassés de tout complexe de supériorité. J’irai même jusqu’à dire que ces black blancs beurs sont désormais blanchis… et lavés de la tête aux pieds… Parce que nous autres français, nous pratiquons sans façons les trois ailes de la passion : Lécher, lâcher et lyncher. Deux exceptions à cette tradition franco-humaine : Domenech qui n’a jamais été léché ou alors en privé et Laurent Blanc qui ne sera jamais lynché… Parce que celui-là nous lâchera avant !
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