Personne n’a rendu l’hommage qu’il méritait au sénateur UMP Marini, qui a proposé que l’Etat indemnise les victimes de la crise boursière. Ce cœur d’amadou, justement ému par la détresse des spéculateurs ruinés, veut créer un genre de menu législatif copié sur le « fromage et dessert mais je te laisse l’addition » des restaus du cœur capitalistes. En gros : tu paries et à tous les coups tu gagnes. Si tu t’enrichis en achetant des actions risquées, tu gardes le pognon. Si la Bourse s’effondre, le contribuable au Smic te rembourse les pertes. Et n’oublie pas de souscrire au fonds garanti Madoff, un copain de golf !
Riche idée, copiée illico par Angela Merkel, la chancelière allemande, laquelle a discuté un « plan climat » qui mettrait en danger l’industrie teutonne. L’écologie, la verdure, les petits zoziaux, c’est bon quand les emplois des pirates de l’environnement fonctionne, mais c’est mauvais quand les wolkswagen et les béhèmes rouillent dans les usines de Francfort ou Stuttgart. Selon la presse germanique, plus de 100 000 emplois seraient menacés si l’Europe rendait payants les droits à polluer, donc l’emploi d’Angela Merkel. Alors, on va polluer de plus belle.
L’écologie, c’est le « discours de la maison », la planète Terre, la seule qu’on a, ou alors on ne nous dit pas tout ! Sa prise en compte exige des mesures à long terme. On retrouve aujourd’hui dans la banquise arctique des traces de DDT interdit depuis très longtemps, et le vieux pyralène des tranfos EDF traîne encore dans nos rivières. Les conséquences des errements actuels en matière de CO2 ou méthane qui dérèglent le climat se feront sentir dans quelques décennies. La politique, en revanche (la vie dans la cité), se concocte avec des mesures quasi-immédiates, sans recul ni prospective. Si la mère Merkel et son bonzaï Sarko voulaient réellement se préoccuper de l’avenir des mômes d’aujourd’hui, ils prendraient les mesures suivantes : mise à la casse de tous les véhicules dépassant les 100km/h. On n’est pas pressés ! Remplacement immédiat des citernes à fioul et gaz par des chaudières à bois (énergie renouvelable), des capteurs solaires et des éoliennes individuelles, décret mettant hors-la-loi tous les métiers inutiles : militaires, constructeurs de sous-marins nucléaires, traders boursiers, publicitaires, grandes surfaces se payant sur la bête agricole, exportateurs de denrées vivrières qui mettent sur la paille les ploucs des pays pauvres en leur faisant payer le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière, et journalistes encartés chez Dassault ou Pinault. Je vous laisse compléter la liste.
Seulement voilà : il faudrait que l’Europe soit dirigée par l’immortel Gébé, père de l’An 0I et sa formule visionnaire : « On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste ».
Il a fait une proposition incongrue pour se faire remarquer.
Notez que sa proposition de loi visant à faire supprimer la demi part des parents isolés, est passée…
Il a utilisé la tactique UMP, il a fait un écran de fumée avec cette loi pour amortir les pertes des petits spéculateurs, en créant une polémique et sa loi sur la suppression de la demi part est passée en douce sans que l’opinion publique ait le temps de protester.
La presse n’arrive pas à désamorcer cette technique appliquée par Sarkozy et son gouvernement, l’opinion publique est choquée par la prison à 12 ans mais s’est tûe quand Dait a modifié la loi sur les mineurs en changeant l’âge de la majorité pénale de 16 à 13 ans etc
Bien sûr que la spéculation est immorale (et non illégale) et stérile, mais comment l’empêcher quand elle est le fait d’organismes sociaux, comme des complémentaires santé, des complémentaires retraites , des compagnies d’assurances, des organismes de crédit, des mutuelles, des groupes de grande distribution ou des fonds de pensions ?
Répartition des actionnaires en France
En France, 9.8% des actionnaires du CAC 40 sont des individuels et 90.2% sont des institutionnels. Parmi les premiers, 9.6% sont des particuliers (6.7 millions de français) et 0.2% sont des salariés (2.3 millions d’actifs). Parmi les institutionnels, 26.6% sont des sociétés françaises ou étrangères, 40% sont des correspondants étrangers, 21% sont des OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) et 2% sont des clubs ou des associations. (Source : TLB/Paris Europlace)
L’amendement Marini ne concernait qu’une infime partie (et la moins fortunée) du 9,6% des 9,8% des actionnaires privés, tout le reste est entre vos (entre autres) mains en tant qu’assuré,retraité, employé, locataire, emprunteur, et consommateur. C’est là la véritable perversion du système, quelques investisseurs privés se cachent derrière les investisseurs institutionnels où sociaux, pour forcer les états à intervenir en cas de problème.
Ici l’invocation des droits de l’homme avec ou sans majuscules est sans effet dans la mesure où ce n’est pas leur fonction (sauf si on leur attribue des vertus incantatoires).
"Marini, qui a proposé que l’Etat indemnise les victimes de la crise boursière." dites-vous.
J’avoue que j’ignorais que le Sénateur Marini, avait une telle proposition.
A ma connaissance, ce sénateur, s’est illustré en faisant deux propositions "technique" concernant la fiscalité et la chasse aux niches fiscale.
la première concernait les "fils-père" qui auraient cessé d’être "père" à la majorité de leurs enfants. Cette mesure est tombée d’elle-même, non pas à cause d’une prise de position héroïque du défenseur du père et de l’orphelin, mais parce qu’elle ne collait pas avec la tendance inspirée du "processus de Washington", qui veut, que la solidarité nationale désastreuse en matière de retour sur investissement soit remplacée par le solidarité familiale.
la deuxième concernait la suppression temporaire du seuil de cession, en cas de perte. Je vous rappelle que ce seuil de cession avait été inventé, pour que les salariés rémunérés en stocks-options, n’ai pas a déclarer comme plus-value ce qui était considéré comme un salaire. Il se fait qu’une crise économique, précarise les salariés, et que certains soient contraints de vendre, même à perte, ces options d’achat, ou les actions sur lesquelles elles portaient. Il s’agit en réalité d’une perte de salaire, que le sénateur Marini proposait de faire constater dans la déclaration d’impôts.
Votre information me surprend, parce que, ce soit pour les spéculateurs, ou les rentiers, ils n’ont aucune raison de vendre à perte leurs actions (le principe c’est de faire des gains en vendant plus cher qu’on a acheté), et de toute façon comme leur seuil de cession dépasse les 25ooo euros, ils ont comme toujours la possibilité de déclarer leur perte sur la ligne 3VB de leur déclaration.
Mais il est vrai qu’il est illogique que des salariés qui acceptent de telles conditions de rémunération, méritent d’être défendus, dans une société où l’accent est mis sur les performances individuelles au détriment de la solidarité nationale. Le président n’a-t-il pas été élu pour lutter contre l’assistanat.