Décidément, les libéraux sénégalais sont de grands enfants. Depuis quatre ans, l’aîné, et néanmoins président de la République, Abdoulaye Wade et son ex- fils putatif-ancien Premier ministre Idrissa Seck se chamaillent allègrement. Sans en venir aux mains. Idy avait seulement fait un tour en cabane de quelques mois, en 2005-2006, dans une cellule tout confort de la prison de Rebeuss. Malgré la candidature de Ngorsi Seck contre Gorgui Wade à la présidentielle, on pensait la hache de guerre enterré. Râté. La faute aux nouveaux venus dans la cour de récréation politique sénégalaise.
Et l’arrivée officielle de la violence, latente depuis un moment, dans la campagne est dûe à un « religieux », Cheikh Bethio (petit pagne en wolof) Thioune, le plus incontrôlable des marabouts-politicien, membre du directoire de campagne de Wade.
Ses talibés, affectueusement surnommés les « slips » ont tout bonnement attaqué la caravane électorale d’Idrissa Seck, lors de son passage dans le très douillet quartier Mermoz à Dakar, où réside justement Bethio. Et les militants de Seck ne se sont pas fait priés pour répliquer. Bilan, au moins une dizaine de blessés dont plusieurs dans un état grave. Et les « slips » en ont profité pour s’inviter au Régal, un restaurant tout proche, lieu de rencontre de journalistes (y compris de Bakchich), magistrats et homme politiques de tous bords …et dont les employés ont eu la mauvaise idée de porter secours aux blessés. Après avoir un peu saccagé le restaurant et secoué les gratte-papiers, les partisans de Bethio ont vidé les plats des clients qui avaient fui. L’activité physique, ça creuse…
Depuis les deux camps se renvoient la paternité des violences. Et fait rarissime, l’ambassade des Etats-Unis à Dakar s’est ému des heurts qui se sont produits.
Les slips risquent de laisser des traces…