Les pétroliers commencent sérieusement à se faire du mauvais sang : malgré l’optimisme de façade des dirigeants saoudiens, ils savent pertinemment que les réserves de pétrole du royaume s’amenuisent comme peau de chagrin.
Le 25 mars dernier, le Wall Street Journal révélait que Total s’était retiré en janvier d’un consortium recherchant des gisements de gaz dans le sud de l’Arabie Saoudite.
Les forages effectués se sont tous révélés négatifs. Pourtant, cette vaste zone désertique et baptisée Rub Al Khali (littéralement « le quartier vide ») a toujours été présentée par les responsables saoudiens comme abritant d’importants gisements de gaz mais également de pétrole. Cet échec est un nouveau signal préoccupant adressé aux compagnies pétrolières occidentales qui peinent à renouveler leurs réserves pétrolières et gazières, mais aussi aux pays consommateurs. En effet, si les Saoudiens détiennent moins de gaz qu’ils l’affirment, ils devront, au cours des prochaines années, consacrer une part croissante de leur production pétrolière à un usage interne pour pallier cette carence, ce qui réduira sensiblement la part vendue sur les marchés mondiaux.
À un moment où la demande internationale ne cesse de croître, cette information illustre une nouvelle fois le fossé existant entre les déclarations optimistes des dirigeants saoudiens et la réalité sur le terrain. Sept gisements géants assurent à eux seuls 90 % de la production saoudienne : celui de Ghawar, le plus important jamais découvert sur la planète, s’étend sur 250 kilomètres de long et décline au rythme de 8 % l’an. Il a été découvert en 1948, et, désormais, pour faire jaillir le pétrole et maintenir la pression, il faut injecter 7 millions de barils par jour d’eau de mer. Aucun gisement d’importance n’a été découvert à travers le royaume depuis 1967. Les Saoudiens, qui prétendent détenir 60 % des réserves mondiales, affirment depuis 1986 (année où les pays de l’OPEP ont augmenté fictivement de 65 % le montant de leurs réserves), qu’ils détiennent 260 milliards de barils dans leur sous-sol.
Les compagnies Exxon, Chevron, Texaco et Mobil, qui ont exploité pendant des décennies ces gisements jusqu’à leur nationalisation, sont bien placées pour savoir qu’il s’agit d’un mensonge absolu. Leurs évaluations, restées confidentielles, se montent, elles, à 130/140 milliards de barils. Le seul point sur lequel tout le monde semble s’accorder est le niveau de pétrole déjà consommé : 100 milliards de barils auraient été extraits depuis la découverte des gisements. Si les calculs des pétroliers américains se révèlent exacts, il ne reste plus que 30 à 40 milliards de barils à extraire des sables d’Arabie. Soit… une simple année de consommation mondiale.
Le pétrole, pour l’Arabie Saoudite, n’est pas seulement une matière première stratégique, il est également le secret d’État le plus jalousement gardé, comme d’ailleurs en Russie. Probablement parce que les responsables du royaume n’ignorent pas que les espoirs du monde reposent sur eux et qu’ils seront incapables d’y répondre.
Malgré l’utilisation de la technologie pétrolière la plus complexe et la plus sophistiquée, la compagnie pétrolière nationale Aramco, confrontée au vieillissement de ses gisements, s’avère impuissante à récupérer davantage de pétrole. Le déclin constaté des réserves saoudiennes semble annoncer celui du royaume et reflète le nouveau visage énergétique de la planète : depuis 1995, le monde a consommé en moyenne de 24 à 30 milliards de barils chaque année, mais n’en a découvert que 9,6 milliards.
Selon une étude réalisée par Wood Mackenzie, l’industrie pétrolière couvre désormais moins de 40 % de ses besoins. Le banquier Mathews Simmons, un des meilleurs spécialistes du monde pétrolier, parle de « tsunami énergétique qui va bientôt submerger l’économie mondiale ». Voilà qui est dit.
Pour produire de l’énergie, il faut d’abord en dépenser. Le rapport entre les deux varie. Force est de constater que le pétrole a un rendement énergétique nettement supérieur à toutes les autres ressources. Par ex : l’électricité nécessaire à la production d’une cellule photovoltaïque équivaut à la production d’une même cellule pendant vingt ans, soit sa durée de vie. Rendement merdique. Le nucléaire c’est un peu mieux mais pas top. Bref on en revient toujours au pétrole qui de plus est facile à stocker, à transporter et a de très nombreuses applications, plastiques, textiles, et autres engrais. Pour la fusion il s’agirait de la découvrir rapidement. Et je doute un peu de la capacité de nos braves scientifiques à découvrir une énergie propre, infinie, non polluante et sans danger. Un vrai saint graal…
Le problème énergétique sonne un peu comme la fin d’un monde.
Je vous conseil la lecture des documents de l’aspo, association for studies of peak oil, aspo france pour les francophones. il ne s’agit pas d’écologistes paranoiaques mais d’anciens geologues de chez elf exxon et compagnie, bref des gens biens renseigner sur le sujet. Leur conclusions sont édifiantes
PS : étant moi même paranoiaque (un peu) je tiens à préciser que je n’ai rien contre les écologistes paranoiaques… les écologistes naifs, par contre…
Grave désinformation au sujet du photovoltaïque, car c’est tout l’inverse.
Une installation photovoltaïque pour la production d’électricité est rentable en énergie en 3 à 4 ans à Paris et son gain énergétique est de 6 à 9 fois, selon que l’installation est disposée en toiture ou en façade. Les nouvelles cellules sont encore plus intéressantes.
Pour d’autres villes, voir : Le solaire photovoltaïque est rentable
Des liens vers des sites ou études sur le pétrole et son prochain déclin sont disponibles ici : Pétrole - Liens
Et un solide dossier (nombreux articles originaux) est à étudier ici : L’énergie nucléaire
En fin de compte, on s’aperçoit que l’uranium ne fera guère mieux que le pétrole, que les réacteurs de générétion IV font illusion, que la fusion n’arrivera jamais à rien (y compris en 2080) et que le déclin de l’uranium entraînera celui du nucléaire.
Le gaz et le charbon, dont les réserves sont passées de 227 à 144 années de production en seulement six ans, ne doivent pas non plus donner de faux espoirs aux dévoreurs d’énergie fossile ou fissile.
Toujours la même désinformation au sujet de l’électricité solaire photovoltaïque.
En réalité, un panneau photovoltaïque restitue l’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication, son installation, son démontage et son recyclage en 3-4 ans à Paris, moins longtemps dans le sud, mais presque autant en Europe du nord malgré les apparences.
Voir les données précises pour de nombreuses villes, dans un article sur la rentabilité énergétique, dans ce dossier : Le solaire photovoltaïque
Au sujet du pétrole en Arabie S. on peut avoir des précisions ici : Le pétrole d’Arabie
Enfin, ne pas oublier que lorsqu’il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura plus beaucoup de voiture et de camions. Les véhicules électriques ou à hydrogène sont un mythe dans la mesure où ils ne pourront pas être généralisés et ne pourront jamais remplacer tous les véhicules actuels.
Une très bonne analyse de la situation se trouve sur ce même site.