Après la publication dans « Bakchich » d’un document révélant les tensions croissantes entre les salariés allemands et français du groupe, le PDG d’EADS a revu son discours, souhaitant finalement que « s’améliore le climat »
Fin mai dans une interview accordée au Point, Louis Gallois, président d’EADS avait qualifié un document publié par Bakchich « d’habile avec ce qu’il faut de vérité pour rendre crédible ce qui est faux ». Le dit document, fruit de la réflexion de cadres français d’Airbus pointait, entre autres problèmes, celui des tensions croissantes entre personnels français et allemand à mesure que -du point de vue de ces cadres français- le pouvoir décisionnel au sein d’Airbus est passé au mains des Allemands.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 18 juin devant l’AJPAE (Association des Journalistes Professionnels de l’Aéronautique et de l’Espace) Louis Gallois a significativement fait évoluer son discours. Après avoir nié les problèmes, Loulou a exprimé son souhait de voir s’améliorer « le climat entre travailleurs français et allemands à Toulouse ». Une amélioration qui sera d’autant plus facile qu’ « Airbus rentrera dans une situation normale où le nombre de personnels allemands actuellement détachés à Toulouse, soit plus de deux mille, diminuera ».
Et de préciser encore que la situation, d’une part « est désagréable pour les personnes expatriées, mais elle l’est également pour les salariés basés à Toulouse en raison d’une prime d’expatriation de leurs camarades allemands qui induit une disparité ». Avant de conclure sur l’initiative prises par les organisations syndicales des deux côtés du Rhin pour « améliorer les relations de travail franco-allemandes ».
Un effort qui fera l’objet de la prochaine réunion du European Work Council d’EADS et il est encore précisé qu’il constitue une « priorité ». Certaines « contre–vérités » de mai sont donc désormais considérées comme prioritaires en juin.
Toujours est–il que le message a été promptement relayé par la CGT qui vient d’éditer un tract (voir notre document) intitulé « nationalisme, un poison pour tous les salariés ! ». On y trouve toutefois la confirmation « qu’il y a des problèmes entre salariés français et allemands notamment sur Lagardère pour l’A380 ». Et encore : « Pendant que l’on dit que c’est la faute aux allemands, on oublie de dire que c’est la faute à Power 8 ». Autrement dit, pendant que les salariés s’opposent, on ne remet pas en cause la stratégie et l’organisation de l’entreprise. Par ailleurs d’un point de vue politique, l’Allemagne protège son industrie pas la France, c’est aussi à prendre en compte. À part ça, tout baigne donc .
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