Même pas la trentaine et voilà Pierre Place sélectionné dans la course au prix du festival d’Angoulême 2010 avec son exellente BD "Au Rallye" aux éditions Warum.
Si le jeune homme repart bredouille cette année, le succès d’estime est là. C’est que les planches offertes dans l’ouvrage méritent qu’on s’y pose, le coude sur le zinc accompagné d’un bon café noir. Pour vous ce sera le Balto, l’Abribus ou le Drapeau, pour lui c’est le Rallye.
Un bar PMU des environs de la Porte de Pantin. Un lieu de vie où se croise une certaine France d’en bas. Celle qui, selon qu’elle est noire, arabe, ou blanche, n’a pas de boulot, pas de papiers, pas de chance. C’est la France qui joue au Rapido et boit des canons dès potron-minet. Il y a José, fraîchement libéré de Nanterre. José, c’est un dur. Entre deux séjours à l’ombre, il vient se poser au Rallye, prendre le pouls du quartier et tchatcher avec Antoine, le taulier. Lui, il a hérité des murs il y a trois ans et s’obstine à faire des cocktails au Get 27. C’est un flambeur. Et ça commence à lui courir, toutes ses embrouilles. Il se verrait bien sur la côte en patron de boîte. Et pourtant il reste. Faute de mieux. Comme une bière de fin de fût, c’est pas très bon mais ça se boit. Faute de mieux. Nabila, Hakim, Driss, Idir, Sacha et tant d’autres. Comme Will Eisner racontait ses errances à Brooklyn, Pierre Place nous emmène dans les quartiers populaires du XIXe. Entre BD reportage et roman noir, le monde à portée de comptoirs.
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