La dernière BD des Pieds Nickelés, Pas si mal logés, aux éditions Delcourt, renoue avec la tradition des premières épopées farfelues du début du siècle.
Voilà 100 ans que les pieds nickelés guignent le siècle du haut de leurs échasses ! Traversant les guerres, les crises, les Républiques, les fois et les foires à grandes enjambées. BD après BD, cases après cases. Retraités pendant les années Chirac, les joyeux Filochard, Croquignol et Ribouldingue trinquent à nouveau au champagne après une cure à la tisane. Goût des bulles oblige ! Et d’un humour qui pétille dans un album inédit, « Pas si mal logés », sous le coup de crayon et la plume de Trap et Oiry, aux éditions Delcourt.
Nos farfadets ont beau avoir quelque peu vieilli, ils ne se sont pas abandonnés aux privilèges et à la paresse de l’âge. Plutôt que bouquiner au coin du feu et regarde Patrick Sabatier, ils préfèrent investir un lavomatique et le transformer en hôtel de passe pour les souffrants du bitume. Noble entreprise qui les mène de galères en galères, de rencontres de sans-papiers à une chanteuse aguicheuse et un maire aussi tordu qu’un vélib accidenté. Fini les grandes heures ou les compères truandaient les « boches », à l’image d’une France résistante, à laquelle Louis Forton, son créateur, voulait rendre hommage. Place aux maux de notre époque soignés à la débrouillardise et à la bêtise culottée. Les dialogues sont toujours aussi truculents et bien sentis. A Ribouldingue pour qui « cet hôtel est plus vétuste que les culottes de ma grand-mère », Croquignol relativise : « assez trimé, passons à la rigolade ». Pierre « Magic » Tchernia avait décidemment raisons : Les Républiques passent, les Pieds Nickelés restent !