Coopté toujours, style Soviet suprême : apparatchik tendance endive, doublure silhouette, le livreur de chez Nicolas. Qui suis-je ?
Non, la seule compétence d’Hortefeux n’est pas de nouer sa cravate : une voix généralement bien informée me souffle que, à son avis, il s’agit d’un système à élastique. Ah bon ?
Les gens sont méchants. Beaucoup se demandent pourquoi Brice-le-Lisse est là où il est. Parce que l’Intérieur, c’est hard. Faut des références. Quand il s’y est collé, Sarko avait sinon une bonne réputation, du moins un profil saillant. Or, quand l’être Hortefeux s’est installé place Beauvau, il sortait quasiment du néant pour la masse des citoyens verbalisables.
Sur son CV, une maîtrise de droit public. De quoi postuler à un petit secrétariat de mairie. Il a loupé Sciences Po parce qu’on l’avait bombardé, direct, chef de cabinet du maire de Neuilly. Pas de pot, mais un sacré pote : Brice habite en Sarkozie, banlieue chic de l’UMP. Jamais élu, coopté toujours, style Soviet suprême : apparatchik tendance endive, doublure silhouette, le livreur de chez Nicolas. En 1995, le voilà préfet, poste auquel, dans notre République, on peut nommer n’importe qui. Surtout pas de préfecture à gérer, une « mission » fantomatique. Qui parle de planque ?
Il émerge en 2005 du magma chiraquien (section repentis) déguisé en ministre délégué chargé des Collectivités territoriales. De bien grands mots pour un homme qui, sauf erreur, n’a jamais gagné une élection locale sur son nom, même pas maire d’un trou perdu, façon rad-soc – c’est un arapède des listes, aux régionales comme aux européennes, où, comme par hasard, il hérite du siège laissé par Sarkozy en 1999.
La suite ? Notre Auvergnat de Neuilly snobe les municipales de Clermont- Ferrand, se replanque sur la liste des régionales, fait un intérim invisible au Travail, passe à l’Immigration, et décolle MAM de son cher Intérieur, où il nous épate chaque jour par ses idées fortes et ses noeuds de cravate. Parions que, dans deux ans, si Sarko quitte l’Élysée pour L’Oréal, il sera au conseil d’administration. Encore dix ans à tirer avant la retraite.