On peut être mis en examen pour recel de criminel et être l’animateur d’un cercle de jeu parisien.
Mieux vaut être au parfum, casinos et jeux de hasards sont strictement interdits à Paris. Pour éviter que le populo mange sa paye dans les tripots, le législateur a pris soin à l’aube du XXème siècle de n’autoriser les établissements de jeux qu’ à l’extérieur de la capitale ; dans les stations thermales, balnéaires et climatiques. Voilà pour le principe. Mais pour compenser un évident manque à gagner, l’État autorise donc les Cercles de jeux à Paris dès 1901, ceci sous couvert d’association à but non lucratif… L’ouverture d’un cercle de jeu est soumise à l’appréciation exclusive du ministre de l’Intérieur, au terme d’une sourcilleuse enquête des RG. Accordée au compte-goutte, une autorisation est révocable à tout moment.
Il existe 10 cercles à Paris : Wagram, Aviation Club de France, Haussmann, etc. Point commun ? Tous sont contrôlés, avec une plus ou moins longue cuillère, et animés, du veilleur de nuit au directeur des jeux, par des Corses. Le Concorde animé par Paul Lantiéri, est donc le 10ème et petit dernier cercle à ouvrir ses portes en septembre 2006. Une réouverture plus précisément puisque le « Cercle pour la Communication et les Relations Humaines » (sic) dit « Cercle Concorde » est la nouvelle appellation du « Cercle républicain » fondé en 1907. Mauvaise passe, son autorisation de jeu lui est supprimée en 1987. Après 16 ans d’inactivité, en novembre 2004, une première demande de réouverture est refusée. Officiellement pour cause de « contexte économique défavorable » aux jeux parisiens. Au terme d’un vigoureux lobbying exercé par un sportif de très haut niveau, proche des Chirac et des Lantieri, la conjoncture s’améliore.
Et le 19 juillet 2005 un arrêté du ministère de l’Intérieur autorise le Cercle Concorde à ouvrir un espace de jeux de hasard au 14 rue Cadet paris 9ème. À titre d’essai et valable jusqu’au 30/06/06. À des « horaires complices » (sic) les « brûleurs de cartes » peuvent désormais s’adonner de « 14 heures à 7 heures du matin » à la pokermania, la discipline en vogue qui draine une clientèle ultra convoitée tant elle est déterminée à jouer, qui à Patrick Bruel, qui à Butch Cassidy et surtout sa chemise. 1500 mètres carrés répartis sur quatre étages sont ainsi dédiés au poker par le Cercle. Une centaine d’employés, un fichier de 20000 membres et selon une source ordinairement bien renseignée un « bénéfice net mensuel d’environ 250000 euros ».
Rien de tel qu’une jolie soirée pour inaugurer un cercle de jeux et montrer qu’on est un mec bien. Le 30 novembre 2006, soit six mois après la tuerie des Marronniers, une petite fête a marqué la réouverture du cercle de jeux Concorde, où bien des connaissances de Paul Lantiéri, alors gérant de la brasserie du Cercle Concorde, se sont croisées. Le Figaro du 1er décembre qualifiera la sauterie « d’évènement people de l’année ». Avec pertinence, à en croire la liste d’invitation sur laquelle Bakchich a mis la main.
Un vrai petit bottin mondain. Des politiques d’Aix-en-Provence, où Lantieri possède un bien joli restaurant : la maire Maryse Joissains, son directeur de cabinet de mari, et l’opposant socialiste Alexandre Medwedovski, patron d’une boîte d’intelligence économique. Des Corses, forcément, avec le maire de Bonifacio, Jean-Baptiste Lantiéri, ou des Corses d’adoption comme « M. et Mme Kouchner », qui passent leurs vacances en Corse du Sud. Du people, avec Enrico Macias, Thierry Ardisson, Yvan Attal, Karl Zéro, ou Caroline de Monaco… Du baron de l’industrie, avec le désormais célèbre Hugues Dewavrin, ancien patron de l’UIMM, ou Jean-François Hénin, patron du pétrolier Maurel et Prom. Du spécialiste des jeux, avec des représentants de la smala casinotière Partouche. Et une grosse touche insulaire, avec notamment Jules Filippeddu, l’hommes d’affaire corso africain, ou encore, Antoine Bozzi, respectable ancien, qui a figuré avec le parrain Jean-Jé Colonna sur le fichier du grand banditisme jusqu’au 6 juin 2001, date à laquelle leurs deux noms avaient été biffés de la liste. Bref on trouve du beau monde chez Môssieur Paul.
Autant d’éléments à rapprocher de l’objet déclaré du Cercle Concorde. Soit celui « de promouvoir l’idéal républicain à travers la communication, les études, les recherches et les échanges de caractères économiques et sociale et, en développant les relations humaines, d’œuvrer pour la réalisation des États-Unis d’Europe dans le cadre des lois de la République française ». Soyons beaux joueurs en précisant que les Cercles, en plus de leur mission sociale, sont encore soumis à l’obligation de reverser 10 % de leurs gains à des associations caritatives. Une odieuse contrainte qui a stimulé bien des imaginations.
Comme le rapporte une enquête de l’Expansion (01/07/2007) c’est ainsi qu’à côté de la Croix Rouge, de Médecins Sans Frontières et des incontournables Orphelins de la Police, on vit surgir parmi les bénéficiaires de cette redistribution, des associations injustement méconnues telle que « l’Association des anciens combattants engagés volontaires hellènes dans l’armée française de Penestin-sur-Mer ». Le 13 janvier à 9h30 et sans y avoir été invitée, c’est la brigade criminelle de Marseille qui déboule au « Rich », le restaurant du cercle. Ceci dans le cadre de l’enquête de la tuerie des Marronniers. « Directeur artistique » de la maison, gérant du restaurant, Paul Lantieri, est placé en garde à vue. Il en ressort prés de 96 heures plus tard – contre l’avis du parquet ? – muni d’une mise en examen pour « recel de criminel et association de malfaiteurs ». Le 25 septembre dernier les Renseignements Généraux ont toutefois prorogé l’autorisation du Cercle Concorde. Assortie de quelques réserves d’usages. La date retenue par les RG n’est pas fortuite. Cinq jours plus tard, ils auraient du expliquer pourquoi et comment l’Assemblée Générale des actionnaires du cercle n’a pas pu se dérouler à la date fixée par ses statuts
Question :
,
Quels sont les noms des signataires de l’autorisation
Quels sont les noms des enquêteurs RG ?
Le nom du juge, n’ayant pas incarcéré Paul Lantieri, en cavale à ce jour avec 2 hommes du village de Federicci ?
Ce juge a été "promu " peu après…
Hasard du calendrier…ou récompense méritée ?
Très intéressant commentaire.
Une autorisation pour un établissement de ce type ne peut avoir été donnée qu’après "services rendus"…
Je crois que la vérité ne sera pas faite en totalité dans ce dossier.
Mais les citoyens français ont l’habitude…
terme d’un vigoureux lobbying exercé par un sportif de très haut niveau, proche des Chirac et des Lantieri, la conjoncture s’améliore.
Le ministre de l’intérieur de l’époque était Sarkozy,
Dédé a-t-il perçu une commission pour son loobying ?
Un "parrain" du Sud de la France interpellé près de Marseille AFP 29.11.07 | 10h31
Roland Cassone, 75 ans, présenté par les policiers comme un parrain du sud de la France, a été interpellé mercredi soir dans la région marseillaise, lors d’un vaste coup de filet dans une affaire de blanchiment, a-t-on appris jeudi de sources proches de l’enquête. L’opération a été lancée au début de la semaine contre un cercle de jeu parisien, "Le Concorde", dans le 9e arrondissement, soupçonné d’être au coeur d’un réseau de blanchiment de fonds criminels. Une vingtaine d’arrestations ont eu lieu depuis lundi dans cette affaire à Paris, Ajaccio et dans la région marseillaise, selon les mêmes sources. Plus de 600.000 euros ont été saisis lors de perquisitions. L’opération se poursuivait jeudi. "Cette opération vise le monde du jeu et des fonds dont on a des raisons de penser qu’ils proviennent du milieu du banditisme", a-t-on ajouté de même source.
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