Incident passé sous silence au cours des aventures égyptiennes des Sarkozy-Bruni : une balle a été tirée par inadvertance dans l’avion des journalistes qui suivaient le président… Un épisode peu glorieux qui aurait pu corriger d’un bémol le conte de fées présidentiel de fin d’année.
Resté inédit jusqu’à que Bakchich s’y intéresse, l’incident s’est produit lors du voyage retour de Nicolas Sarkozy d’Egypte vers la France, le 31 décembre, en début d’après-midi. L’avion de la presse, un appareil de l’Escadron de transport, d’entraînement et de calibration (ETEC) qui porte traditionnellement le nom « GAEL », doit ce jour-là décoller juste derrière celui du chef de l’Etat. Dans cet appareil immatriculé Cotam 00021, sont embarqués - outre les journalistes - les membres du service de presse de l’Elysée, quelques diplomates et les flics qui assurent la sécurité de Sarkozy, le fameux Groupement de sécurité de la présidence de la république (GSPR), ainsi que des membres du RAID. En tout, une cinquantaine de passagers. Sans oublier les mets et vins fins qui agrémentent ces agréables voyages…
Alors que les passagers embarquaient dans l’appareil et cherchaient leur place, un flic déjà à bord a soudainement tiré, par accident, un coup de feu dans la carlingue. La balle a traversé le plancher et atterri en soute. Il a fallu vérifier avant de pouvoir décoller qu’elle n’y avait pas fait de dégâts et n’avait pas touché le fuselage. Il a été envisagé un temps de changer d’avion mais finalement, après les vérifications de l’équipage, l’appareil a pu partir avec juste un léger retard sur l’horaire prévu. Les journalistes à bord, qui avaient tous prévu leur réveillon parisien, commençaient à faire grise mine…
Résultat, plus de peur que de mal. La balle a traversé les bagages de deux journalistes : l’un d’un technicien télé, l’autre d’une journaliste d’un hebdomadaire. On a assuré aux deux déconfits qu’ils seraient indemnisés pour les dégâts. Comment une telle bavure a-t-elle pu se produire ? Le flic, ancien du Raid, actuellement au SPHP, est réputé pour être un fonctionnaire compétent. Mais la procédure de sécurité, applicable au moment où un fonctionnaire armé se défait de son arme, a sans nul doute connu un léger loupé. Logiquement, le policier doit braquer son arme vers le sol, en éjecter le chargeur, tirer la culasse en arrière afin de vérifier qu’il ne reste plus de balle dans la chambre et appuyer sur la gâchette. « Il était normal qu’il reste une cartouche dans la chambre, comme le veut la procédure. Mais le fonctionnaire a visiblement oublié de regarder dans la chambre d’éjection… Cela arrive souvent, plus souvent qu’on le croit, dans les services de police », commente, amusé, un flic. Ouf ! La suite de Sarko a pu néanmoins passer un joyeux réveillon.
Beaucoup de commentaires émanant de très nombreux spécialistes, mais les auteurs ont oublié deux choses :
1/ Cet incident qui ne peut se produire qu’avec un type d’arme particulier, est déjà arrivé m’a-t-on dit en 1986, lorsqu’un inspecteur - qualifié moniteur de tir - affecté à la sécurité de Chirac a tiré une balle dans le plancher de la voiture du premier ministre, dans la cour de Matignon (et je ne parle pas de celui qui aurait fait exploser un prototype Renault avec une grenade offensive dans la cour du Ministère de l’Intérieur, à l’époque de Pasqua).
2/ Que dans un aéronef, qu’il soit civil ou militaire, la législation internationale précise que toute arme qui monte à bord doit être placée sous la responsabilité du commandant de bord (qui peut la mettre dans une soute particulière ou la garder, mise en sécurité, dans le poste de pilotage).
Mais évidemment, quand on est membre de la sécurité d’un Sarko, d’un Chirac ou d’un Pasqua, on se sent tellement sûr de sa propre efficacité qu’on ne s’abaisse pas forcément à respecter les règles …
Quelques précisions : 1 L’escadron auquel appartient l’avion n’est pas l’ETEC mais l’Estérel. 2 Il ne s’agit pas de l’immatriculation (fixe) de l’avion mais de son indicatif radio (qui change à chaque mission). 3 Un indicatif comporte 7 caractères maxi, soit ici CTM0021, CTM se "prononçant" effectivement "cotam". 4 On n’appuie pas sur une gâchette, mais sur une détente.
Je ne suis pas en mesure de vérifier les autres détails de l’histoire ! Mais quand je vois le nombre d’approximations journalistiques à propos d’un sujet que je connais, je frémis à l’idée que tout ce que je lis est truffé d’erreur. Les avocats, médecins, hommes d’affaires que je connais me disent la même chose quand leur domaine est concerné… Et si mes précisions ne concernent que des "détails" sans importance pourquoi apporter de telles informations si elles sont non vérifiées ? Pour faire plus vrai ? Ca fait plus intox, au contraire !
Bref, je vous engage tous à saisir les infos avec des pincettes. D’où qu’elles viennent.