On ne le sait pas mais l’aimable néo-conservateur Richard Perle, que certains ont le mauvais goût d’appeler "le prince des ténéèbres", est un francophile convaincu
Le sémillant Richard Perle apparaît aux yeux du monde comme un des architectes du dogme néoconservateur et par ricochet de la politique américaine en Irak. Pas faux. Entré en politique dans les 70’s, sacré conseiller politique auprès du secrétariat à la Défense sous Reagan, l’homme a conservé de la guerre froide un mode de pensée assez binaire. « Les Etats-Unis contre le reste du monde », « on est avec nous ou contre nous », et quant à l’Iran ou la Syrie, « la meilleure défense c’est l’attaque ». Bref un homme sain, pondéré et somme toute assez discret. Seul petite anicroche à ce portrait si lisse, son petit sobriquet de « Prince des Ténébres », tiré de sa propension à rester dans l’ombre.
Fait plus méconnu, Richard est aussi un francophile convaincu à qui l’ont doit une dernière perle : « Les États-Unis auraient dû marcher sur Bagdad avec un De Gaulle irakien ». En février 2003, à la veille de la guerre d’Irak, le même affirmait que « la France n’avait pas le sérieux nécessaire pour s’investir dans les grands dossiers internationaux et qu’elle devait se cantonner à servir de lieu de villégiature aux grands de ce monde » (sic).
Il faut souligner que Richard Perle passe régulièrement ses vacances à Gordes dans le Lubéron où il possède une très belle villa acquise au début des années quatre-vingt. Il fut l’un des plus influents néo-conservateurs du gouvernement Bush, membre jusqu’en février 2004 du « Defense Policy Board » chargé de conseiller le Pentagone sur… l’Irak. C’est dire sa clairvoyance. Et, en homme de foi, il ne se renie toujours pas. « Je n’ai encore jamais lu de rapport plus stupide », lâche-t-il à propos des recommandations de la Commission Baker/Hamilton (voir p.5) préconisant un retrait militaire d’Irak et l’instauration d’un dialogue direct avec la Syrie et l’Iran.
Pondéré, charmant et clairvoyant on vous dit…