Les lecteurs de « Bakchich » concernés par les atteintes à l’environnement – unique – de la Nouvelle Calédonie, ainsi que les défenseurs de l’implantation de Goro Nickel ont alimenté le débat provoqué par la construction de la plus grosse unité au monde de traitement de laterites nickelifères. Du coup, une manifestation contre les risques environnementaux de Goro Nickel est prévue en Nouvelle Calédonie le 29 mars.
Relire l’article de Bakchich, daté du 10 mars, qui a provoqué de nombreuses réactions, en cliquant ici
Bien que territoire français, la Nouvelle Calédonie ne fait pas partie du protocole de Kyoto, pourtant ratifié par Paris et l’Union Européenne en 2002. Il fallait anticiper les futurs rejets de gaz à effet de serre générés par Goro Nickel , qui, à lui seul, va quasiment en doubler le tonnage… Sans oublier les fumées contenant oxydes de soufre et d’azote, générateurs de pluies acides, dont le traitement paraît fort aléatoire.
Le déversement dans le lagon sud des effluents liquides fait contre lui l’unanimité. Le tube en cours de pose passera sur une formation hydrogéologique unique au monde et l’endommagera fatalement. En outre, Les coraux, déjà fragilisés par le réchauffement climatique ne résisteront pas longtemps au déversement de 1700 M3/heure à 40 ° de boues et autres effluents, qui – même si leur toxicité était totalement traitée (ce qui est pour le moins incertain) – entraîneront des dépôts sédimentaires mortels pour ce fragile biotope. L’avenir d’une réserve de pêche, base de l’alimentation de la population locale est compromis… Ce futur déversement est jugé d’autant plus scandaleux qu’en Australie (Queensland, à proximité de la Grande barrière de corail), l’usine de Yabulu traite le même type de minerai latéritique sans déversement en mer….
A terre aussi, Goro Nickel ne prend pas de gants avec un biotope unique, qui n’a même pas été intégralement répertorié avant de disparaître. 7 hectares de forêt primaire ont été abattus en juin 2007 sans la moindre autorisation. Or, la forêt du sud de la Calédonie, dont il ne subsiste que quelques lambeaux, est constituée à plus de 70% d’espèces endémiques, autrement dit qui n’existent nulle part ailleurs sur la planète.
Développement durable et rentabilité maximum sont-ils vraiment compatibles ? Le cas néo-calédonien aura des répercussions qui vont bien au-delà du pacifique sud. Si le projet GoroNickel est mené à son terme tel que prévu actuellement, les groupes miniers transnationaux auront démontré qu’il est possible d’opérer dans une démocratie occidentale développée comme dans un pays du tiers-monde. Un intéressant précédent.
"Si le projet GoroNickel est mené à son terme tel que prévu actuellement, les groupes miniers transnationaux auront démontré qu’il est possible d’opérer dans une démocratie occidentale développée comme dans un pays du tiers-monde. Un intéressant précédent."
A mon (indispensable)avis, ce n’est pas un précédent, mais une tendance (voir par exemple le complexe hydroélectrique et de production d’aluminium développé par Alcan en Icelande)…
NON AU TUYAU ..
1) La Constitution française reconnaît à chacun le droit de vivre dans un environnement sain…
2) Elle instaure aussi le droit à la libre expression. Les budgets communications de Goro et des anti-Goro n’ont rien de commun ! Le déséquilibre fait que l’on n’entend que le premier…
3) La Constitution française instaure le Principe de précaution. Les industriels doivent donc financer les études nécessaires AVANT de commencer leurs activités et le cas échéant, mettre en œuvre des procédés alternatifs…
4) Toutes les études montrent la très forte toxicité des métaux lourds (en particulier par inhibition enzymatique ; cancers, Alzheimer, autisme…) et la bio-accumulation de ces derniers (l’homme est en bout de chaîne alimentaire)…
5) Dans d’autres pays, la législation environnementale étant plus avancée, des usines du même type ne rejettent rien en mer…
6) Les conditions économiques de cession du massif et la fiscalité sont confiscatoires pour les calédoniens d’aujourd’hui et de demain…
7) Les organismes de recherche tel l’IRD sont juge et partie puisqu’ils sont financés par les industriels de la mine sur le territoire. Un chercheur qui voulait alerter la conscience de ses confrères sur Goro a été censuré par sa hiérarchie…
8) Avant même le début de fonctionnement, la zone d’exploitation est dévastée et la revégétalisation ne peut constituer une solution véritable (quelques espèces concernées seulement) à la perte de biodiversité…
9) On ne parle pas des prélèvements d’eau douce nécessaires à l’exploitation alors même que l’on sait qu’en Calédonie comme ailleurs, c’est une ressource très sensible…
10) Les besoins en énergie de l’industriel conduisent à produire de l’électricité avec du charbon. Il s’ensuit émission de GES (gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique ) et de gaz soufrés à l’origine de pluies acides et de désordres sanitaires (asthme, atteintes cutanées…) chez les habitants de Nouméa (100 000 habitants) situé sous les vents dominants…
11) Le plus haute personnalité de l’état a dit que l’Outre-mer français serait exemplaire en matière environnementale…
12) Le développement durable se fait en concertation avec les populations concernées et pas contre elles. Des tribus mélanésiennes du sud disent clairement qu’elles ne veulent pas de l’usine telle que prévue. Elles craignent entre autres la disparition de leur garde-manger . Ces populations peu "monétarisées" (pas d’emploi) ne pourront se transformer en consommateurs ; et si elles le font (après transferts sociaux), elles y laisseront leur culture (et peut-être aussi leur dignité)…
Au total, dans les domaines environnementaux, économiques et sociétaux, le Goro actuel ne s’inscrit pas dans le DÉVELOPPEMENT DURABLE. (Grenelle de l’environnement pour qui ?) L’industriel privatise les profits de l’exploitation et mutualise les risques (environnementaux, sanitaires = relatifs à la santé, et sociétaux). Et le principe du pollueur–payeur est bafoué : à la fin de l’exploitation, il partira, nous resterons !
La contrepartie de tout ça, ce ne sont que 800 emplois permanents… Et si ce n’était qu’un leurre ? Quand les « comptes en banque » seront remplis et que la Terre ne portera que des cadavres, la situation sera t-elle idéale ?
Depuis plus de 10 ans, la multinationale INCO s’est installée, dans le Sud calédonien, en s’appropriant sur un énorme gisement de minerai de nickel (le diamant de Goro), vendu pour trois milliards de francs cfp en 1996 (=25 millions d’euros), une bonne affaire si on considère l’estimation calculée par le BRGM… Cherchez l’erreur n° 1.
Par cette vente, réalisée par l’homme d’affaires Jacques Lafleur (ex-député et ex-Président de la province Sud) toute possibilité d’une indépendance économique de la NC s’est envolée par la fenêtre ! Les conséquences pour notre BIODIVERSITÉ sont dramatiques, saccagée au nom du fameux dévelopment durable… mais, seulement économique ! N’attendez plus que l’UNESCO se laisse faire dans un imbroglio pareil, et classe le Grand Sud au titre du Patrimoine Mondial de l’Humanité…. Cherchez l’erreur n° 2.
Depuis, avec la complicité de certains de nos braves politiks, ces mineurs internationaux qui trainent déjà de sacrées casseroles environnementales derrière eux, partout dans le monde, se sont mis à construire le plus grand chantier chimique actuel au monde, avec les avantages fiscaux en tous genres, normalement censés garantir le sérieux du projet sur le plan environnemental. Cherchez l’erreur n°3.
Alors, si vous ne vous sentez pas concernés, n’avez rien à faire de l’avenir de vos gosses, de la nature, ou de l’indépendance économique du Caillou, si vous voulez rester dans l’ignorance de ce projet foireux, ne vennez surtout pas le samedi 29 mars 2008, vers 08h30, en face du Mac Donald, sur la place de la Baie de la Moselle !
Mais si, comme des centaines déjà, voire des milliers de personnes, vous avez pigé qu’ils nous prennent pour des imbéciles, (le mythe du bon sauvage est encore vivant et tenace…chez les prédateurs) mobilisez vous, faites des pannecartes criant votre réfus, parlez autour de vous, venez en famille, déguisez vous, faites vous connaître auprès du comité organisteur si vous voulez faire une intervention, car c’est maintenant ou jamais de sortir et de crier votre indignation, pour arrêter ce scandale que représente Goro Nickel. Sachez que votre silence vous rend complice.
Soyez fier, n’ayez pas peur et venez nombreux ce samedi 29 mars 2008, à partir de 08h30. Vous pourrez ainsi dire que vous étiez là, au nom d’un destin commun pour nous tous !
Assez de ces manipulations honteuses de nos politiks, à l’image du Président de la province Sud qui est actuellement poursuivi par la justice française pour "prise illégale d’intérêts" dans la vente de 900 climatiseurs à l’industriel, juste après avoir signé l’arrêté permettant l’exploitation le 15 octobre 2004, une honte !!
Ne chercher plus les erreurs, il y a de partout !!
Citoyennement votre, Mike Hosken
Composition du rejet en mer. Tout et n’importe quoi a été raconté sur ce sujet. Quelques précisions :
A la question : L’eau rejetée est elle de l’eau douce ? La réponse est NON. Il s’agit d’une eau fortement "saline"
A la question : l’eau rejetée est elle proche de la composition du milieu ? La réponse est NON. Les composants de l’eau rejetée par Goro Nickel ne sont pas les mêmes que ceux de l’eau de mer.
A la question : Les métaux présents dans le rejet comportent ils un risque pour les poissons ? La réponse est NON (Expertise Massabuau)
A la question : Le rejet comporte t’il un risque pour les organismes aquatiques ?
La réponse est : Pour l’instant personne n’a suffisamment étudié la question !
Bon bon bon, c’est vrai que cet article de Francis Christophe semble alarmiste. Tout n’est pas aussi noir que décrit. Mais il reste un certain nombre de zones d’ombre qui n’ont jamais été éclaircies ou expertisées.
En voici une :
Des solvants ou pas de solvants dans le lagon ? :
En fournissant la composition du rejet en mer aux experts, Goro Nickel n’a pas mentionné la présence de solvants. Dans l’enquête publique non plus, pas de présence de solvants En répondant aux questions insistantes d’une association de défense de l’environnement, Goro Nickel finit par avouer qu’il y aura des traces de solvants dans le rejet. Dans la présentation de son rapport d’expertise M. Massabuau avait précisé que pour ce type de produits un rejet "Zéro" serait justifiable. Aujourd’hui le service de communication de l’industriel dit qu’il n’y en aura pas, mais qu’ils ont écrit qu’ils avaient mentionné la présence possible de traces de solvants "pour se couvrir"… Bizarre tout cela. En tout cas à l’époque ou la France prend conscience de la pollution de ses fleuves par des produits organiques "PCB" ce flou mériterait une expertise sérieuse…
Autre point étrange :
Goro Nickel a demandé son autorisation d’exploiter alors que toutes les expertises ne sont pas finies. Les populations se sont donc prononcées sur un dossier incomplet. Et si la Province Sud donnait l’autorisation d’exploiter avant la fin des expertises, on se demande bien si tout cela respecte le "Principe de Précaution…"
Encore une G(o)rosse blague :
Dans sa demande d’autorisation pour poser le tuyau en mer, Goro Nickel mentionne plusieurs fois l’impossibilité de pose du tuyau en période cyclonique. Le commissaire enquêteur en a pris note et imposé cela comme recommandation.
Vous ne connaissez pas la meilleure : Ils ont commencé la pose en pleine période cyclonique. A quoi sert une enquête publique ????
Et une chtite dernière pour la route :
Plus de 1000 plantes uniques au monde recensées dans le Sud Actuellement Goro Nickel dit en "maitriser" 200. Pour le reste, j’imagine qu’ils doivent prier pour qu’elles reviennent toute seules :-)