Le week-end prochain, à Clamart, a lieu l’élection du président des Restos du cœur. Un scrutin bien encadré par les héritiers de Coluche.
Comme aurait pu le dire Coluche qui revient en force à l’affiche cette semaine, les Restos du Cœur, voilà « une affaire qui roule ma poule ». De fait, plus de 20 ans après avoir lancé l’idée sur Europe 1 de « servir 2 à 3 mille repas par jour aux plus démunis », l’association s’est imposée sur la scène humanitaire, tant par son expertise que par la qualité de ses prestations. Aujourd’hui, les Restos, c’est une belle et grosse machine avec 122 millions d’euros de budget annuel, 1900 centres de distribution alimentaire qui dispensent 81 millions de repas lors de chaque campagne. Mais les Restos, c’est encore 700 000 personnes accueillies, dans le domaine de l’aide alimentaire donc mais aussi au titre, du logement d’urgence, de l’aide à la petite enfance, du soutien scolaire, etc.
Mon tout servi par une armée de plus de 50 000 bénévoles sans lesquels – faut-il le préciser – rien de tout cela ne serait possible. Si les bénévoles sont les bienvenus, il existe toutefois un domaine où, pour paraphraser Coluche, « il n’y en a pas pour tout le monde », c’est lorsqu’il s’agit de désigner les membres dirigeants d’une association dont le poids, la notoriété et l’influence ne sont plus à démontrer. Si, en principe, ce sont les bénévoles qui sont supposés élire démocratiquement les représentants de l’association et son président dans la pratique, cette élection relève plus du « centralisme démocratique », tel qu’il était en usage sous Brejnev en URRS que de l’auto-gestion.
Sur le papier, les Restos sont gouvernés par une association nationale d’une part, et 117 associations départementales (dûment agréées), ces dernières étant supposées éviter l’écueil d’une gestion trop centralisée, autrement dit pas trop « parisienne », de l’assoc’. Une assemblée générale « majoritairement constituée de responsables des associations départementales » se réunit une fois par an pour élire ainsi un conseil d’administration (24 membres). 12 membres sont issus des régions, 12 de l’Assemblée nationale.
La pratique électorale est un peu différente. Il y a des candidats agréés par la direction nationale et pour lesquels des consignes de vote sont données, et puis ceux qui se présentent sans avoir aucune chance d’être élus.
Ainsi, cet email expédié par Olivier Berthe, (Président actuel des Restos) lors du scrutin 2007 : « Normal que je t’indique personnellement les candidats pour lesquels je voterai samedi prochain (…) sans préjuger de la qualité de ceux qui ne figurent pas sur une liste ». Et Olivier Berthe de préciser que, « dans le souci de ne pas blesser inutilement des camarades de valeurs », il convient de garder ce courriel confidentiel….
Suit toutefois une liste détaillée des candidats pour qui il convient de voter, tant sur le collège national que pour le collège départemental. « C’est un gros tabou au sein des Restos », explique à Bakchich un responsable régional. « Mais il est bien clair que depuis 20 ans, le système est totalement verrouillé. Chaque élection donne ainsi lieu à des consignes de vote occultes, ce qui permet à un petit noyau de garder le contrôle de l’association. Mais on est dans le non-dit ». Et notre « enfoiré » d’ajouter, un rien perfide : « officieusement, il s’agit de s’assurer que les membres du CA seront à la hauteur des responsabilités qui leur sont confiées. Mais l’expérience montre que ce n’est pas une garantie ». L’un des candidats ainsi proposé par Olivier Berthe, fait depuis, l’objet d’une plainte pour fausses factures…
Pour la première fois, à Clamart, la question du caractère démocratique de l’association préférée des français pourrait être mise sur la table. Gageons que ce débat, s’il a bien lieu, sera suivi avec beaucoup d’attention.
a propos de coluche, JE N IRAI PAS VOIR CE FILM TOUT CELA POUR JOUER SUR LA SENSBLERIE DES GENS
DECAUNES, capitaliste de merde