Le bon président de la République française s’est porté partie civile contre…un fabriquant de tee-shirt qui se moquait de lui. Liberté j’écris ton nom, mais en tout petit…
Nicolas Sarkozy devient raisonnable dans tous les chapitres de sa vie, j’allais dans un abus de langage écrire de sa « philosophie ». Ce qui serait injurier Platon et ses potes. Voilà qu’il ne préfère plus « l’excès de caricatures à l’absence de caricatures ». Cette mansuétude présidentielle, plaisir d’amour, n’a duré qu’un moment. Une liberté jetable comme les seringues à usage unique. Aujourd’hui, ce que veut le monarque est enfin clair et le « droit élyséen » écrit, définissant ses limites. Nous apprenons donc que, pour obtenir l’applaudissement présidentiel, le graphomane doit dessiner Mahomet avec une bombe dans son chapeau. En revanche, celui qui utilise le président de la France comme objet de dérision doit être puni. Il fallait que cela soit dit.
C’est un fabriquant de tee-shirts qui a étouffé l’éphémère habeas corpus présidentiel. Le mal élevé fabrique des chemises de coton avec, imprimé dessus, un Sarkozy dont le trou du « O » devient une cible accompagnée du slogan « Tolérance zéro » et le « Liberté Egalité Fraternité » qui orne l’ensemble est taché de sang… On observe d’entrée qu’aucun Mahomet ne figure sur cette œuvre de couture. Donc, boum, le président s’est porté partie civile contre Thierry Bœuf, un façonnier du Vaucluse. Maître Marmillot, l’avocat du marchand de fringues espiègle, tel un caricaturiste danois a beau s’écrier « nous sommes dans l’humour ! » rien n’y fait. Tout condamné à mort aura la tête tranchée.
Vendu en Bretagne, un autre tee-shirt a fait, dans la même rafle, l’objet d’une attaque le la République outragée. Sur la chemise un dessinateur a détourné un œuf en chocolat de marque « Kinder » pour en faire une grenade. Cette fois le fabriquant et le vendeur sont mis en examen pour « incitation au terrorisme ». Par ailleurs, ce n’est pas Sarkozy, amis de Bouygue et de Bolloré qui peut reprocher à un entrepreneur de faire du fric avec n’importe quoi. Seul espoir pour ces délinquants, la mobilisation de Philippe Val et de son Charlie Hebdo, la mobilisation de Bayrou, Hollande et de toute la kyrielle de politiques du penser bien qui ont défilé pour soutenir les caricatures de Mahomet. Et c’est ainsi qu’Allah est grand. Enfin doit être. Pour l’instant les belles âmes n’ont pas bougé.
Voilà un article comme je les aime : simple, concis et judicieux ! Un concentré d’intelligence, un elixir de pertinence.
Ca a l’air si facile à faire. Ca demande seulement un bon sens de d’observation, un peu de recul, un esprit logique et une certaine capacité à se remettre en question.
Ca ne s’apprend dans aucune école, c’est pourquoi c’est si rare et bien entendu si précieux.
Merci d’exister.
D’honoré Daumier à nos jours, la satire socio-politique a toujours existé…
Une satire est une œuvre dont l’objectif est de critiquer son sujet (des individus, des organisations, des États, etc.), souvent dans l’intention de provoquer ou prévenir un changement.
Plus l’exercice d’un pouvoir est arrogant, excessif voire egocentrique plus la satire citoyenne devient une reaction à son tour excessive : en témoigne le nombre incroyable de films, affiches t-shirts, stickers anti-sarko qui pullulent sur le web.
À qui la faute ? Au final, tout devient affaire d’esprit critique pour chaque citoyen et de discernement pour le président attaqué. Discernement encore une fois absent en se constituant partie civile.