Le terrain où siège la célèbre villa Clavier a fait l’objet d’un étrange permis de lotir, attribué au président de l’Assemblée de Corse, Camille de Rocca Serra, à l’époque maire de Porto-Vecchio.
En Corse, comme Bakchich l’a déjà énoncé, terre et familles sont sacrées. Alors les terres de la famille n’en parlons pas. Et voilà sans doute l’une des explications à l’éviction aussi immédiate que rocambolesque du sieur Dominique Rossi de son poste de premier flic de Corse.
Petit rappel des faits. Après que de gentils nationalistes corses pique-niquent dans le jardin de Christian Clavier, pour protester contre le nouveau plan d’aménagement de l’île, Rossi est éjecté aussi sec.
Hurlement dans la presse, Sarko défend son pote Christian. Sûrement, mais pas seulement.
Pour peu que l’on fouine un peu dans l’historique des terrains sur lesquels a été construite l’humble demeure du comédien, l’on découvre une autre explication. L’ensemble des villas de luxes de Punta de Oru n’a pu voir le jour qu’après l’étrange délivrance d’un permis de « lotir », attribué à Camille de Rocca Serra, propriétaire des lieux, alors maire de Porto-Vecchio et désormais président de l’Assemblée territoriale corse, comme le révèle amnistia.net.
Bref, les natios ont aussi piétiné les terres sacrées des Rocca-Serra, grande famille de l’île. Et cela, Sarko ne le supporte pas. D’autant que ces terres ont été l’objet d’étranges tractations.
Précision intéressante, le permis de lotir ne porte pas le seing du préfet de l’île, seulement un tampon. Mieux, selon le site d’enquêtes, dont les informations sont confirmées par le témoignage du préfet de l’époque, le célèbre Bernard Bonnet, ce permis de lotir n’apparaît pas tout à fait en accord avec la loi littoral de 1986, qui vise à préserver le littoral corse du bétonnage massif…
Si le bon préfet Bonnet n’a pas à l’époque remis en cause ledit permis, c’est avant tout une question d’opportunité. « Le projet était bouclé et l’arrêté de lotir devait être mis à la signature du préfet Claude Erignac lorsqu’est survenu le drame du 6 février 1998. Je ne me suis pas senti alors autorisé à revenir sur cet accord, d’autant plus que je me suis trouvé au même moment contraint de remettre en cause un autre accord qui avait été donné par l’administration sur le POS de Bonifacio ».
Bref, le préfet n’avait pas voulu ouvrir deux fronts à la fois… Et Sarko, en épinglant Rossi, d’éviter que l’on fouille trop dans le passé de l’île…
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