Pour encourager ses journalistes à produire des informations exclusives, l’agence de presse anglaise a mis en place un système de notation qui aide la direction à décider des augmentations.
L’information, c’est un peu comme un big mac. Et comme chez le souriant Ronald Macdonald, les rédactions ont leur employé du mois. C’est le cas chez Reuters, la prestigieuse agence de presse anglaise. Rachetée par Thomson en avril 2007 pour la modique somme de 13 milliards de dollars, l’agence se porte bien. Le groupe Thomson Reuters a annoncé le 12 novembre dernier des résultats trimestriels en hausse et a même relevé un de ses objectifs financiers annuels. C’est que l’information financière, en ces temps de crise, a le vent en poupe. Comme en témoigne la hausse des ventes de tous les quotidiens économiques depuis deux mois.
Pour autant, de nouvelles pratiques, venues d’outre-manche, commencent à faire grincer quelques dents au sein du bureau français de l’agence. Pour encourager ses ouailles à produire de l’information exclusive, la direction de la rédaction a mis en place un système de notations et de contrôle des journalistes. « C’est un système très contraignant qui n’a qu’un seul but : celui de pousser les journalistes à produire des scoops », note un journaliste de Reuters. « Chaque année, nous avons une revue de performance. La direction donne son appréciation sur le travail passé, et sur le nombre de beats produits (le nombre d’exclusivités, ndlr) et décide d’une augmentation de salaire ou pas. »
Une course à la productivité que les syndicats maison ont refusé. Mais le nouveau patron, Geert de Clercq a prévenu. Ceux qui n’accepterons pas ce système ne seront pas augmenté. « Cela crée un climat délétère », note un autre journaliste du bureau parisien. « Les chefs de service ont prévenu dans leur note interne qu’il fallait être haut dans les beats pour être augmenté. C’est un mode de fonctionnement préjudiciable, car désormais les journalistes jouent chacun pour leur peau. Et à mon sens, c’est le contraire de l’esprit d’agence. »
Des méthodes qui pourraient inspirer nos brillants managers de presse qui, un à un, remplacent les journalistes aux postes de direction. Déjà, le Parisien établit un classement des journalistes politiques qui réalisent le plus de « couloirs », la rubrique des confidentiels. Mais la direction se défend de toute mesure coercitive. « Cela relève de l’émulation bon enfant », sourit un chef de service du journal. D’accord mais pour le scoop, c’est sur place ou à emporter ?
Actualisation le 28/10/08 à 17h10
Béatrice Houchard, chef du service politique du Parisien tient à apporter les précisions suivantes :
Au Parisien, cher Simon Piel, et comme je vous l’ai confirmé au téléphone, le classement des "Couloirs" ne correspond nullement à une initiative de la direction ni des "managers" de l’entreprise, mais du service politique et à l’initiative des seuls journalistes. La direction de la rédaction et la direction tout court ne sont même pas (et n’ont pas à être) au courant de ce classement. Cordialement Béatrice Houchard Chef de service au service politique du Parisien.
Lire ou relire dans Bakchich :
Solution des scoops entre les mains des services du garde des sceaux.
1er Scoop pour Reuters
Qui sont-ils, dans cette procédure sabotée pour fermer les yeux sur une escroquerie de 30 MF ?
une société du CAC 40 ?
un homme de presse connu de tout le monde + un financier ?
deux acteurs majeurs d’un secteur en difficulté récurrente ?
Bientôt la réponse !
Les commissions Outreau, Balladur, Darrois la connaissent déjà. Tous les grands journaux aussi , depuis quatre ans , mais sans rien écrire.
2ème Scoop pour Reuters : Combien de magistrats fallait-il réunir pour permettre la totale réussite de ce sabotage ?
3ème Scoop pour Reuters : Combien de personnes en tout étaient informées et ont laissé le processus se dérouler en vain pendant 9 ans, à travers 2 plaintes 3 appels 3 cassations 1 réouverture 1 correctionelle .
4ème Scoop optionnel : ceffe affaire est-elle relatée dans les carnets de Yves Bertrand ?
Bonjour,
en tant que lecteur, je trouve bien qu’une agence prenne des initiatives pour relancer l’enquete journalistique. Il y a pourtant beaucoup d’affaires a debusquer et couvrir : les ententes entre operateurs telephoniques, les bizbis entre politiques et affairistes. Qu’on ne me fasse pas croire qu’elles ont disparues simplement parce qu’on ne les voient plus dans les media !
Cordialement, David