Plutôt que de congédier les violons du bal, on pourrait réduire drastiquement les frais en faisant appel à cette débrouillardise qui caractérise notre peuple.
Pour montrer sa volonté de réduire le train de vie de l’État, notre rigoureux président de la République vient d’annuler, purement et simplement, l’annuelle garden-party de l’Élysée.
Il s’agit là d’un signal fort, au point qu’on peut se demander s’il n’est pas trop radical. Le 14 juillet, date rassembleuse, est associé à l’idée de fête.
Plutôt que de congédier les violons du bal, on pourrait rapprocher le sommet de l’État des citoyens de base en appliquant au plus haut niveau la rigueur imposée aux Français. Plutôt que de tout détruire, on pourrait réduire drastiquement les frais en faisant appel à cette débrouillardise qui caractérise notre peuple.
En s’inspirant des apéros Facebook, qui font fureur, on demanderait par exemple aux invités d’apporter leurs bouteilles. Ou, pour resserrer les liens avec la communauté musulmane, mis à mal par la controverse sur la burqa, on ferait appel aux boucheries halal, nettement moins chères que les autres (on me signale qu’on trouve, à Belleville, des merguez pour 2 euros les dix).
Une fête est réussie quand elle permet aux participants de renouer avec leur enfance. Or, dans cet ordre d’idées, M. Ali, épicier au Kremlin-Bicêtre, propose justement des crocodiles en sucre de gélatine à des prix réellement bradés. Et qui dit réjouissances dit champagne. L’Élysée connaît-il le Champomy ?
Un poste assez coûteux, c’est la location de marquises et d’auvents démontables, pour abriter les invités. La belle saison rend plus disponibles les tentes Quechua dont dispose l’association Don Quichotte. Son animateur, Augustin Legrand, serait certainement heureux de mettre ce parc de toiles, destiné aux SDF, à la disposition de ceux qui en ont vraiment besoin. Concernant les toilettes de la « Présidente », qui représente l’élégance française, on ne peut que la diriger vers les « aubaines » (sic) de La Redoute, proposées, sur Internet, avec des réductions allant jusqu’à 70 %.
Mais la maîtrise des dépenses est plus saine quand elle s’accompagne d’une hausse des recettes. C’est l’occasion de créer une taxe sur les rosettes, dont s’acquitteraient gaiement les nouveaux promus dans l’ordre de la Légion d’honneur, au prorata, bien sûr, de la hauteur de leur grade.
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