Petite ballade au salon "salon mondial de la sécurité intérieure des Etats", dit Milipol, sis la semaine dernière…
Déambuler cette semaine dans les travées du Parc des Expositions de la Porte de Versailles, c’est vivre un cauchemar éveillé. On y croise Big Brother incarné en de multiples sémillants jeunes cadres internationaux, efficacement secondés à leurs stands par de pimpantes hôtesses offrant coupes de champagne et petits fours.
Les stands les moins inquiétants du salon Milipol sont les présentations d’armes variées aux performances insoupçonnées : les torches aveuglantes, les véhicules d’intervention permettant d’annihiler toute manifestation sans faire couler une goutte de sang et autres gadgets qui font du citoyen lambda un gibier qui n’a aucune chance d’échapper aux utilisateurs de ces dispositifs.
À l’étage de la surveillance électronique, il est trop tard pour continuer à se bercer d’illusions. L’individu est désormais dans l’incapacité de préserver la moindre vie privée, le plus petit espace d’intimité. Français, Américains, Israéliens, Turcs, Britanniques, Chinois et autres assembleurs proposent des systèmes permettant de tout voir, tout entendre, tout lire. Ces dispositifs sont accessibles à toutes les bourses de dictateurs en puissance, ou de firmes soucieuses du bien–être de leurs personnels, de leurs concurrents, ou de leurs clients potentiels …
Les courriers électroniques sont lisibles, quel que soit le lieu, l’adresse électronique, l’ordinateur utilisé. Les e-mails des correspondants du sujet ciblé sont également violables, quelle que soit leur localisation sur la planète. Il en va évidemment de même pour les communications téléphoniques par GSM, satellite ou ligne fixe. Disposant de l’empreinte électronique de la voix d’une personne, il est possible de la localiser dès qu’elle utilisera un téléphone, quel que soit l’opérateur du réseau. Le traitement électronique de l’image, pour peu que le sujet passe dans une zone équipée en matériel vidéo, et soit répertorié par sa carte d’identité numérisée, permet de retracer son parcours, ses rencontres etc.
Personne n’a toutefois été en mesure d’éclairer la lanterne de Bakchich : Pourquoi avec ces merveilles technologiques Oussama Ben Laden reste introuvable, alors qu’il y a 40 ans, sans électronique, les Américains n’ont eu aucune difficulté à retrouver –et liquider- Ernesto Che guevara dans la jungle bolivienne ?
http://f-shelter.blogspot.com/2007/10/tous-ceux-qui-me-disent-que-si-tas-rien.html
Reprise partielle de l’article et du discours de MAM au milpol. En commentaires un florilège des nouvelles technologies trouvé sur le site du milpol 2007