Michel Sardou, chanteur à réaction

Né en 1947 à Paris, Michel Sardou est un auteur compositeur et interprète français.

Il est souvent qualifié de chanteur populaire, mais il faut prendre le mot populaire dans le même sens que dans "Union pour un Mouvement Populaire". Michel Sardou présente en effet la particularité rare d’être un chanteur de variétés engagé à droite.

Après une première chanson, composée de lettres à l’exclusion du moindre chiffre, "Le madras" écrite par Patrice Laffont et Michel Fugain en 1965, notre Michel national se fait remarquer en 1967 avec le single "Les Ricains", en pleine vague d’anti-américanisme. En 1969, Eddie Barclay ne le juge « pas fait pour le métier » et lui résilie son contrat.

Sardou le rebelle crée alors le label Tréma, et devient une vedette en 1970 avec un premier album et le 45 tours "Les Bals Populaires". Tel un Chirac au cul des vaches au Salon de l’agriculture, son image de chanteur populaire ancré dans la France profonde prend forme. En 1973, "La Maladie d’Amour" le consacre définitivement.

Les thèmes abordés dans ses tubes comme "Le Rire du Sergent", "Le Surveillant Général", "Le France", "Le Temps Des Colonies" fleurent bon la Patrie éternelle. Michel Sardou est critiqué par la presse gauchiss’ pour son côté patriarcal, raciste, colonialiste, sexiste, réactionnaire, phallocrate voire homophobe ou raciste (rayez la mention inutile). Et en plus il se prononce pour la peine de mort et ne met pas de chaussettes dans ses mocassins. Un esprit libre.

L’affaire prend une tournure grand-guignolesque pendant sa tournée de 1977 quand il retrouve des croix gammées peintes sur ses caravanes. Toutes proportions gardées c’est un peu comme si Tiger Woods retrouvait son sac de golf rempli de préservatifs au beau milieu du British Open. Drôle, mais excessif, et surtout peu propice à la concentration.

Michel Sardou décide alors d’entamer un virage à 360 degrés puis un second à 180 degrés pour aborder désormais des thèmes moins polémiques comme l’enfance ou l’amour, qui généralement ne suscitent pas de symbole crypto-fasciste sur caravane. La magie des voyages n’est pas en reste puisqu’en 1981, "Les Lacs Du Connemara" confirment Sardou comme le maître incontesté des grands espaces tourbeux balayés par le vent (avec des catholiques dedans, quand même).

La der des ders des ders des ders

Mais avec "Etre Une Femme", l’artiste Michel Sardou montre qu’il est également capable d’autres voyages, ceux que l’on fait en s’évadant "en Absurdie", cette contrée féérique qui émerveille les soirées mariage et la pensée jusqu’au bout des seins.

Le fils de Jackie (pas Kennedy-Onassis, l’autre) prouvera en outre qu’il a plusieurs cordes à son piano, puisqu’il s’essayera au cinéma dans le mémorable "Promotion Canapé" en 1991. Pour se faire pardonner, il chantera "Le cinéma d’Audiard" l’année suivante.

En 2001, Michel Sardou annonce sa retraite. En 2004 il fait son retour, mais malheureusement pour ses nombreux fans, il annonce que la tournée de 2007 sera cette fois-ci la der des ders. Inutile d’insister, la décision est ferme et définitive. En 2010 toutefois, pour battre sur son propre terrain Johnny Hallyday avec Optic 2000, Michel Sardou intitule son nouvel album "Etre une femme à lunettes" mais comme c’était déjà pris par Richard Gotainer, ce sera finalement "Etre Une Femme 2010".

MICHEL SARDOU : 3 points ‘star’

· Etre de droite, le dire à tout bout de champ, et quand même devenir une star : 1 point

· Se faire virer de chez Barclay et vendre ensuite 120 millions de disques : 1 point

· Se faire traiter de saltimbanque par Lionel Jospin en 1992 après sa chanson Le Bac G : 1 point

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