Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
CULTURE / CHRONIQUE BOUQUINS

Lobby or not Lobby

Polémique / jeudi 27 septembre 2007 par Anaëlle Verzaux
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Les récents propos guerriers de Bernard Kouchner à l’égard de l’Iran vont forcer les groupes américains pro-israéliens à réviser leurs points de vue sur la France. À partir de 2002, ces lobbies présentaient l’hexagone comme l’État le plus antisémite d’Europe et aimaient voir en Paris la « capitale de l’Europe antisémite aujourd’hui, comme sous la IIIe République » (Martin Peretz, in New Republic, le 22 avril 2002). Parce que ne pas s’aligner sur la politique Moyen-Orientale des États-Unis de même que s’opposer à la politique du gouvernement israélien signifie mettre en cause la légitimité d’Israël, c’est-à-dire ne pas souhaiter l’épanouissement du peuple Juif, donc être antisémite. Deux universitaires américains ont récemment fait l’amère expérience de cet amalgame, une des armes les plus puissantes du lobby pro-israélien, clef de voûte d’un processus d’intimidation particulièrement virulent depuis le printemps 2002.

Couv' lobby

Après la publication d’un long article sur ce lobby en mars 2006 dans la London Review of Books (LRB) puis mis en ligne sur le site de la Kennedy School of Government d’Harvard, John J. Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago et Stephen M.Walt, professeur de relations internationales à Harvard, se voient taxés d’antisémitisme. Antisémites ! Il n’y a pas pire accusation sur le grand continent. De quoi briser définitivement une carrière. Il ne fallait pas pointer du doigt l’influence de groupes de pression américains pro-israéliens dans l’aide considérable que les États-Unis fournissent à Israël tant sur le plan économique que militaire. Chaque année, Israël reçoit 3 milliards de dollars d’aide américaine, soit un sixième de l’aide étrangère des États-Unis. Parmi leurs pourfendeurs : l’Anti-Defamation League (ADL), des chroniqueurs du Jerusalem Post, du New York Sun, du Wall Street Journal et du Washington Post, ainsi que le magazine New Republic, qui a consacré quatre articles à la condamnation de leur texte.

En complément de leur petit essai, les deux auteurs publient un livre intitulé Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, à paraître en France le 27 septembre aux éditions La Découverte. Un nouveau pavé dans la mare ! Mais pourquoi tente-t-on de marginaliser ces « dissidents » via cette insulte infondée ? « Si l’accusation porte, les médias, les membres du gouvernement et le reste de l’élite ne prêteront aucune attention aux arguments contre Israël. Et les groupes qui auraient été tentés de leur accorder un certain crédit se sentiront découragés. » (p.209). Pourquoi la tactique fonctionne-t-elle ? D’une part, « parce qu’il est très difficile de prouver de manière définitive que l’on n’est pas antisémite. » D’autre part, parce que « l’accusation est susceptible de recueillir un certain écho chez les Juifs américains, qui sont nombreux à croire que l’antisémitisme est encore un fait très répandu. L’histoire des Juifs de la Diaspora étant suffisamment édifiante pour nourrir cette angoisse, largement accentuée par le rôle que joue la mémoire de l’Holocauste chez beaucoup de Juifs américains. » (p.209) Un nouveau pavé dans la mare donc, dont le plouf n’a pas encore débordé des États-Unis…

Voir en ligne : in Bakchich # 47

AFFICHER LES
8 MESSAGES

Forum

  • Lobby or not Lobby
    le mardi 18 décembre 2007 à 16:08
    Question récurrente : a-t-on le droit de critiquer Israël ? Je répondrais sans hésitation : OUI ! MAIS ! Quand la critique est unilatérale et les leçons de morales ne s’adressent qu’aux seuls Israéliens en exonérant les Arabes en général et les Palestiniens en particulier de toute responsabilité dans le conflit, alors oui ce n’est peut-être pas de l’antisionisme ou de l’antisémitisme, mais en tout cas suspect de ne pas avoir en grande sympathie les Israéliens (les sionistes ?). Il est un fait reconnu que certains antisémites se cachent derrière un "antisionisme" plus politiquement correct.
  • Lobby or not Lobby
    le samedi 6 octobre 2007 à 07:30, corine a dit :
    oui on a le droit de critiquer la politique israelienne et americaine comme vous avez le droit de critiquer la politique de la France ou de tout autre pays. c’est un droit democratique mais le crif ou tout personne habilite n’ont pas a crier vous etes antisemite ou antisioniste car ils ne vivent pas dans le pays. C’est aux citoyens de taper du pieds. Et quitte a choquer la cause palestinienne est une paille par rapport a ce qui se passe humainenemt dans les territoires ou en Israel. Ne vous inquietez, le quart monde israelien, palestinien ou americain ne fait jamais la UNE quelques breves part ci par la …
  • Lobby or not Lobby
    le samedi 29 septembre 2007 à 19:26, posidonien a dit :
    Le texte de M.Legendre est bien long. La question est : peut on critiquer la politique d’Israel ? c’est une démocratie où s’expriment des propos particulièrement critiques, notamment sur le sort réservé aux palestiens quotidiennement humiliés par ce qui est une armée d’occupation et se comporte comme toutes les armées d’occupation. Le dire semble assez loin d’une remise en cause de son droit à l’existence , non ? J’ai plutot tendance à trouver une certaine partie de la communeauté juive française particulièrement parano depuis le 11 septembre, attaque issue d’arabie saoudite, pays intolerant, corrompu et dangereux que les américains viennent de réarmer….. En fait il faut metttre en garde Israêl contre les ennuis d’être alliés avec qq d’aussi stupide que Bush…
  • Lobby or not Lobby
    le vendredi 28 septembre 2007 à 19:10, Chris du Fier a dit :

    Ils sont quand même curieux, ces lobbyistes sionistes, comme dirait feu Raymond Barre. Ils ne connaissent pas Mr. Aaron Burg, ancien president de la Knesset ?.. Il faut leur rappeler ce que ce monsieur raconte sur le sionisme.. Vous et moi en dirions le dixième, et nous serions taxés immédiatement d’antisémites viscéraux…

    Moi, je joue à la pétanque avec tous mes copains juifs pied-noirs, et on bouffe de la choucroute (’casher pour certains) et quand je beugle contre ces enfants de Marie du CRIF, ils rigolent tous avec moi.

    Comme quoi, n’est pas antisémitque qui veux… c’est comme le youkoukoun..

  • Lobby or not Lobby : amalgame
    le jeudi 27 septembre 2007 à 15:17, Jean-Louis Legendre a dit :

    Si j’ai bien compris votre article, il vise à dénoncer l’influence du lobby Pro-Israéliens aux USA etdémontrer que les groupes de pression pro-israéliens américains accusent d’antisémitisme, à tort et à travers, tous ceux qui font obstacle à leurs démarches en faveur d’une politique d’aide et d’assistance à l’Etat d’Israël et particulièrement l’Etat Français depuis Avril 2002.

    Pour illustrer vos propos, pour exemple, vous citez Martin Peretz, in New Republic, le 22 avril 2002, sans tenir compte du contexte notoirement antisémite en France au début de 2002.

    Il me semble nécessaire de vous rappeler les faits suivants :

    - Alerté, d’abord confidentiellement en novembre, puis officiellement en décembre 2001, par le Crif, Lionel Jospin, alors premier ministre, avait refusé de prendre en compte la monté de l’antisémitisme en France.

    - Le premier trimestre 2002 avait alors été marqué en France par le plus grand nombre d’agressions antisémites que la France ait connu depuis l’occupation et notamment l’incendie de plusieurs synagogues et d’écoles maternelle juives, l’agression de rabbins et d’écoliers etc. Plus précisément, certains élus de gauche, défilaient aux cotés d’organisations pro-palestiniennes religieuses et ne quittaient pas les cortèges lorsque les slogans passaient de “Mort à Israël” (ce qui en soit n’est déjà pas acceptable pour un élu de la république”) à “Mort aux Juifs” (Je peux citer des noms d’élus pour avoir été témoin de ces manifestations)
    - à l’occasion de grandes manifestations contre l’antisémitisme, le 7/04/02, les cortèges à Paris comme à Marseille avaient été attaqués par des contre-manifestations aux cris de “Mort aux Juifs”. Pendant plusieurs heures et dans la Presse écrite plusieurs jours, ces “débordements” avaient été attribués à “l’arrogance du service d’ordre” des juifs qui défilaient. Puis la vérité des faits a été rétablie du fait de la présence de nombreux blessés juifs et non juifs, victimes de la violence des contres-manifestants. Ces faits que le pouvoir Français et les médias Français de l’époque cherchaient à minimiser étaient connus de la presse internationale (images à l’appui) qui, elle, avait abondamment diffusé des images de l’antisémitisme en France. Les faits ne pouvaient non plus échapper à l’ensemble des communautés juives dans le monde. Enfin, Jean-Marie Le Pen était présent au deuxième tour le 21 Avril 2002

    Il semblerait que cette sombre période vous ait par contre échappée et par un dangereux raccourci, vous concluez votre analyse sur le regard porté sur la France par cet article de Martin Peretz, in New Republic en avril 2002, en interprètant et feignant de croire que “ne pas s’aligner sur la politique Moyen-Orientale des États-Unis… c’est … être antisémite”.

    Ne prendre aucune mesure contre un antisémitisme explosant au premier trimestre 2002, attendre que des synagogues brûlent, ne procéder à aucune arrestation des manifestants hurlant “Mort aux Juifs”, participer à ces manifestations en qualité d’élu ce serait selon vous “ne pas s’aligner sur la politique Moyen-Orientale des États-Unis” ?

    La suite de votre texte est-elle crédible si vous occultez la dérive antisémite officielle de la France au 1° trimestre 2002 ?

    Votre article devient un amalgame alambiqué où l’on passe de Kouchner qui s’exprime sur le danger iranien en France aux auteurs d’un article qui pointe du doigt l’influence du lobby pro-israélien, John J. Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago et Stephen M.Walt, qui a fait l’objet de critiques de lobbies, puis de faire de la pub pour un autre livre qui ne sort qu’aujourd’hui sur le sujet en anticipant les réactions.

    L’innocence de vos propos semble induire que le lobby pro-israélien est le seul lobby américain influent alors que le lobbiing est un mode de gestion de la politique américaine comme le clientélisme à la Française. Alors pourquoi le lobby pro-israélien choquerait plus que le lobby pro-pétrole ou pro-automobile… ou pro-arabe qui influence la politique française avec succès depuis 1967 ?

    Faudrait-il parler de complot juif ?

    Israël serait-il le seul sujet de la politique américaine à ne pas avoir droit à un lobby pour le défendre ou encore faudrait-il que ce lobby soit inefficace pour que cela soit satisfaisant à vos yeux ?

    Enfin je suis navré d’avoir à vous confirmer de manière irréfutable que mettre en cause la légitimité de l’Etat d’Israël, Etat Juif sans ambiguïté, c’est ne pas souhaiter l’épanouissement du peuple Juif, donc être antisémite. Mais le mot légitimité est peut être une coquille ou un lapsus qui vous aurait échappé… ?

    • Lobby or not Lobby : amalgame
      le samedi 29 septembre 2007 à 03:45, fontaine a dit :
      La technique sioniste est toujours la même : confondre anti-sionisme et antisémitisme . Mais on peut parfaitement refuser la volonté d’extension d’Israël et les colonies juives en territoire palestinien sans être antisémite !
    • Lobby or not Lobby : amalgame
      le samedi 29 septembre 2007 à 19:52, antoine a dit :

      Encore une fois, voilà comment on déforme simplement des propos parfaitement évidents et régulièrement vérifiés : selon moi, cet article ne dénonce pas le lobby juif, il souligne simplement la thèse selon laquelle, les pourfendeurs de la politique "pro-israëlienne" des Etats-Unis, sont taxés d’antisémites de manière systématique.

      En rajouter, en écrivant que ce n’est pas tenir compte d’une montée de l’antisémitisme en France au 1er trimestre 2002 en donnant comme preuve les faits que sa politique soit pro-arabe et que Le Pen était au deuxième tour de la présidentielle, qu’Israël a bien le droit de défendre ses intérêts à l’instar de l’industrie automobile, pétrolier, etc, etc, etc…

      Attention, cher monsieur, je ne remets pas en doûte votre argumentation et les exemples qui s’en rapporte, je dis simplement que cet article n’est pas sur le même registre et n’a donc pas la même portée. Alors OUI, bien sûr que chaque état a le droit de défendre ses intérêts mais de grâce pourquoi tomber dans cette paranoïa idéologique ? Pourquoi taxer d’antisémites ceux qui critiquent la politique d’Israël et le sionisme de manière générale ? Pourquoi ne peut-on (ou ne doit-on) pas critiquer la politique d’alignement des Etats-Unis sur Israël ?(à propos, par exemple, de la construction du mur dans les territoires Palestiniens) Voilà des questions qui méritent pourtant d’être posées. Et puis merde, vive la critique !

      • Lobby or not Lobby : amalgame
        le jeudi 20 décembre 2007 à 12:05
        Vous avez parfaitement le droit de critiquer toutes les politiques du monde. Acceptez que ceux qui défendent des opinions inverses à celles que vous défendez contre-argumentent vos propos. Mais, quand la critique est unilatérale et quand on critique systématiquement les Israéliens (les sionistes ?) et les Américains, en exhonérant les Arabes en générale et les Palestiniens en particulier de toute critique ; alors, oui, cela est peut-être de l’antisionisme (ce qui est votre droit de l’être), mais en tout cas suspect de non-sympathie pour l’Etat de droit qu’est Israël et pour ceux qui défendent le droit à son existence.
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte