Les soucis de Dame Dati

Si Rachida Dati s’expose dans tous les médias, presse people comprise, l’épisode Paris Match montre que la Garde des sceaux entend, quand ça l’arrange, garder un contrôle strict de son image.

On sait que la ministre s’est opposée très fermement à la publication de « photos de famille ». Des photos librement remises par son père à un journaliste de l’hebdo. Autorisation de publication incluse.

Ce qui n’a pas été dit c’est la raison pour laquelle Mme Dati n’a pas hésité à distraire Arnaud Lagardère de la gestion d’EADS pour empêcher la diffusion de ces photos. On ne la connaît pas encore, mais la vraie question est ailleurs. Rachida Dati inonde les médias de sa présence et ces derniers en redemandent. La presse -une ministre de la Justice pourrait le savoir- elle aussi est moutonnière et brûle avec autant d’ardeur ce qu’elle a encensé la veille. Alors il ne faudra pas trop crier à la persécution lorsque le vent tournera. Mme Dati découvrira alors à cette occasion que Bakchich est un hebdo bien gentil.

Suffisamment gentil, en tout cas pour attirer son attention sur une « affaire signalée » qui ne devrait pas tarder à arriver sur son bureau. Celle de la rixe qui avait opposé dans un grand hôtel parisien deux hommes d’affaires, MM. Alexandre Djouhri (que les lecteurs de Bakchich connaissent bien) et Ayachi Ajroudi, un homme d’affaires très implanté en Arabie Saoudite. Assistait également à l’échange de horions, l’honorable parlementaire et buveur d’eau Alain Marsaud. Point commun entre les trois hommes, un vif intérêt pour l’eau et celle distribuée en particulier par Véolia . C’est la répartition des parts au sein d’une société « Véolia Middle East » qui avait mis le feu aux poudres. Vu la qualité des relations d’Alexandre Djouhri (Chirac, Gourdault-Montagne, Henri Proglio, patron de Veolia environnement et bon ami de Madame Dati) le Parquet de Paris dans sa grande sagesse avait orienté la bagarre vers le tribunal de simple police. Une affaire qui se serait donc soldée par une simple amende et surtout sans tambours ni trompettes.

Mais fort mécontent de son séjour au George V, Ayachi Ajroudi a insisté et obtenu que les coups reçus soient examinés par le Tribunal Correctionnel. Prochainement en bonne logique…

Nul doute que la Garde des Sceaux suivra de près les réquisitions du Parquet. En présentant son projet de loi sur la justice, Mme Dati a fermement manifesté sa volonté d’obtenir « des peines plus lourdes », ainsi qu’une « une sévérité accrue » et « en particulier » pour les violences aux personnes.

Un test intéressant pour juger de la façon dont la réforme engagée par la ministre est bien appliquée.