En 2003, tout tourneboulés par les attentats de Casablanca, les services secrets de Sa Majesté M6 voyagent. Et s’en vont à Tripoli, rencontrer un islamiste marocain exilé et condamné à mort au Maroc… Une histoire trépidante.
Aux abois après la vague d’attentats de 2003, la direction de surveillance du territoire marocaine (DST) s’affole quelque peu : ils ne savent pas d’où le coup est parti. Gênant pour un royaume auparavant connu pour la qualité de ses barbouzes.
Aussi s’agitent-elles beaucoup et voyagent, comme le révèle Quand le Maroc sera islamiste de Nicolas Beau et Catherine Graciet. Les auteurs de ce précieux opus ont opportunément retrouvé une note des services secrets français daté de mai 2003. Le petit texte rend compte d’une longue et fort intéressante conversation entre la source française du palais (la célèbre taupe des Notes blanches au royaume enchanté) et Nourredine Benbrahim, alors numéro deux de la DST marocaine [1].
Dès le lendemain des attentats, le bon Nourredine gagne un voyage pour Tripoli. Ben oui, « trois des membres de Sirat al-Moustakim [2] ont travaillé en Libye pendant quatre ans ». Une bonne info que les agents marocains n’ont, comble de malchance obtenu qu’après les attentats. C’est ballot.
Donc l’ami Nourredine se ballade en Libye, histoire de rencontrer Abderahmane Mouti, leader de l’organisation « Chabiba al-Islamiya », qui a un temps accueilli trois Marocains explosifs…
Une chance, Mouti est un habitué des services. Enseignant marocain dans une autre vie, le brave Mouti n’est autre que le fondateur des jeunesses islamiste marocaines, la sympathique organisation responsable de l’assassinat du leader socialiste Omar Benjelloun en 1975. Condamné à mort en 1980, Mouti a préféré s’exiler.
Apparemment, l’ancien prof’ est ravi de revoir des gens du pays. Et se révèle très bavard. « Selon Benbrahim, Moutih a été affirmatif sur le fait que c’est Al Qaida et Aymane Al-Zawahiri qui tire les ficelles ». Sympa comme tuyau. Petite précision tout de même, les gamins qui ont tout fait péter « ne sont que le bois du feu utilisé pour passer le message » : le Maroc n’est plus sûr. En prime Mouti se permet une petite réprimande aux allumés de Casa, jugeant que « cela n’était pas nécessaire de faire fonctionner les ceintures d’explosif et de se suicider ». S’ils avaient su.
La parution le 7 décembre prochain du livre des journalistes Nicolas Beau et Catherine Graciet, Quand le Maroc sera islamiste, semble émouvoir le Landerneau journalistique marocain aux ordres. Et la palme d’or revient incontestablement à La Gazette du Maroc. Ce journal réputé proche des militaires marocains affirme avoir récupéré un exemplaire de l’ouvrage alors que ce dernier était en cours d’impression. Pour le démontrer, il égrène les intitulés des chapitres, petits commentaires acides à l’appui. Mais surtout se livre à l’exercice favori de la presse au garde à vous dès qu’un claquement de babouche retentit : inventer des commanditaires imaginaires aux ouvrages étrangers traitant du royaume enchanté. Extrait : « les analystes politiques qui ont eu l’occasion d’avoir ce livre sur la place parisienne affirment qu’il a été commandé par ceux qui croient, d’une part, faire pression sur le Maroc et de l’autre, attirer l’attention sur un quelconque rôle qu’ils pourront jouer tout le long du processus électoral fixé en 2007 en brandissant la menace du courant islamiste ». Fort est à parier que les seuls analystes à avoir parcouru l’ouvrage sont ceux de la DGED, les services secrets marocains. Et La Gazette du Maroc de prédire que de larges passages de l’ouvrage « seront d’ici sa parution publiés par ceux qui ont été remerciés pour leurs collaborations et leur amitié ». En l’occurrence le Journal hebdomadaire de Casablanca et le Bakchich qui ont en effet publié les bonnes feuilles quelques jours plus tard. Trop forte la DGED, surtout quand elle bénéficie de l’aide des petits copains français !
La note de la taupe s’avère particulièrement intéressante sur l’état (d’affolement) des services marocains. « Le roi a savonné Laanigri, Benslimane et Benahchoun [3], directeur de la sûreté nationale qui étaient tout le temps en « guéguerre de clan » au lieu de faire leur travail. » Sa Majesté se révèle quelque peu inquiète de voir son règne marqué par un tel feu d’artifice, quand son père en a été préservé. Et son inquiétude augmente d’autant quand il apprend les déclarations du juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. « Le roi était dans tous ses états, affirme la note, lorsqu’il a appris très en retard l’avertissement lancé par le juge anti-terroriste français Bruguière, il y a quelque jours, lors d’un séminaire de la firme française militaire Thalès que le Maroc pourrait connaître de grosse opérations. »
Ni une ni deux, les barbouzes marocaines se sont mis au boulot. « La DST a ordonné de suivre les actions des Koweïtiens et des Sénégalais », grands terroristes devant l’éternel. Mieux, « les Libyens ont promis de livrer les listes d’Africains suspects qui ont des liaisons avec Al-Qaida ». Et l’on ne peut plus guère taxer les services de laxisme. Les pandores marocains prennent le problème à bras le corps. Preuve en est le traitement administré aux immigrés sub-sahariens qui transitent par le Maroc pour rejoindre l’Espagne. Pas sûr qu’ils soient très très bien informés sur ce coup-là quand même.
[1] Désormais à la direction des affaires générales, chargés de traiter l’information des walis, préfets, caïds
[2] responsable des attentats de 2003
[3] les généraux sécuritaires en charge du renseignement, contre terrorisme etc…
casablanca, le vendredi12/12/2008 à 17h44 soir,
objet:demande votre votre avis,aide,soutien,merci beaucoup de penser à moi,dossier mle1564/2004 d.a.g/préfecture de casa/anfa,cordialement
mes courriers,lettres récommandés,toujours pas de réponse de la part de la d.a.g de préfecture casablanca/anfa,parce que un mr la bas,me donne demande de coruption,moi j’ai pas donner,alors,j’étais pas nommi au sécteur public !
almakhzen yoakibou kodamouh,je suis en chomage,besoin de vous,aide,et soutien,merci beaucoup de penser à moi !
bonsoir cher monsieur,mr nouredine benbrahim,patron de la d.a.g de maroc,au ministére de l’interieure,
content de vous écrire ce soir, afin pour vous demande un soutien,aide, merci beaucoup cher monsieur de me
donner une suite !
mr adil.hamma elaidi, bloc5b36,f-a anfa20050 casablanca,maroc tél : 06540.7896 ravie
ex agent public mle1564/2004 d.a.g/préfecture de casablanca/anfa,maroc
éliminé de la fonction public, à gause d’un certain mr ziani, parce que j’ai pas donner la coruption,ni cadeau !
4ans de sérvice avec les autorités locales,au 7éme arrdt urbain
elhank,casablanca,maroc,
enquette de la 7éme arddt sous réf:948/2004 !
j’ai déja écrire à mr le gouverneur de préfecture des ardt de casablanca/anfa,mr mohamed faouzi,et mr le wali,dommage,pas nouvelles !
ils y avait des agents publics sont travaillés,et pas etre nommis,parce que le patron mis une ticket pour passer mokkadem !
peut etre que le patron est dans le coup !
merci beaucoup de votre régard !
Et les services Français :
Terrorisme : Quand la DST profane le Coran 20.07.2005 | 13h26 Après quatre jours de garde à vue, Madame Bach est sortie libre. C’est le mardi 21 juin 2005 à 6H, que cette habitante de Montpellier La Paillade (34), mère de trois enfants est menottée avec son époux et en présence de leurs enfants. Des hommes et des femmes en cagoule et en armes, agissant pour le compte du contre espionnage français (DST), les ont emmenés. Dans une lettre rendue publique la semaine dernière dont SaphirNet a vérifié l’authenticité, Madame Bach dénonce les conditions de son interrogatoire.
« Marocaine, je bois, je fume et je t’emmerde »
Une musulmane dans une salle face à ses interrogateurs. On l’oblige à retirer son Hijab. On lui défait sa chemise pour dévoiler le haut de ses seins en l’encourageant de quelques compliments ironiques sur ce décolleté et la beauté de ce corps qu’elle cache sous son voile. Elle essuie des railleries sur le Coran auquel elle se réfère. Objectif : déstabiliser le sujet. La scène ne se passe pas à Guantanamo. Elle se passe en France, à Montpellier. La femme est Madame Bach, épouse de Hamid Bach, présumé terroriste et soupçonné de préparer des attentats contre des objectifs situés en Italie.
Agé de 35 ans, Hamid Bach est mis en examen et écroué le lundi 27 juin dans le cadre de l’enquête sur « filière irakienne ». Actuellement à la prison de Fleury Mérogis (91), il est poursuivi pour « détention de substances explosives en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. »
Durant sa garde à vue, Madame Bach est interrogée par l’agent « Khadija ». Un prénom qui lui évoque celui de la « mère des croyants », épouse du Prophète de l’islam et première femme devenue musulmane. « Khadija » opère en présence de ses collègues de la DST. Dans une lettre touchante détaillée qu’elle diffuse par l’intermédiaire de ses proches et auprès du Conseil régional du culte musulman du Languedoc Roussillon, Madame Bach écrit : « L’interrogatoire commence par le pourquoi du port du voile qui, de plus, est de couleur noire ; les motivations de ce choix et de leur réciter des versets coraniques s’y rapportant. A ma réponse naïve à toutes ces questions, Khadija Ragragui, la femme de Loi m’a répondu : « moi je suis Marocaine, je bois, je fume et je t’emmerde. » Entre temps, quand j’essayais de dissimuler mes cheveux sous ma tunique, cette même personne me les ressortait en me faisant l’éloge de ma « beauté ». L’interrogatoire se poursuit toujours en me posant des questions d’un air intéressé sur des sourates ainsi que sur des versets du Coran. « Qu’est-ce que ton Allah dit sur la sourate des femmes ? » Une fois ma réponse émise, « mon amie Khadija » me suggéra de m’asseoir sur le Coran et de me servir des versets pour essuyer mes déjections. Evidemment les termes utilisés par cette personne sont autrement plus vulgaires que je n’ose même pas les rapporter ici. »
Deux exemplaires du Coran déchirés
Peu satisfait de ce harcèlement moral, l’interrogatoire se fera plus physique comme l’écrit madame Bach : « les tapes sur la tête, les gifles accompagnées d’insultes du style : « ânesse, saleté, ***, manipulatrice, intégriste, terroriste… » Toute cette scène s’est déroulée sous les encouragements et les applaudissements de ses collègues du sexe fort. Certains se permettaient des : vas-y Khadidja, tu vas y arriver. Toutes ces humiliations ont été subies dans des conditions inhumaines :
Station debout pendant tout l’interrogatoire (seul repos accordé : une à deux heures de sommeil (allongée) par nuit.
Deux à trois gobelets d’eau par jour.
Refus de me remettre mon foulard pour accomplir mes prières quotidiennes.
J’aurai beaucoup d’autres exemples à fournir, mais cela prendrait trop de temps, car le calvaire a duré 96 heures. »
Madame Bach a finalement été relâchée, aucun chef d’inculpation n’ayant été retenu contre elle. Elle a retrouvé ses enfants et a pu regagner son domicile passé au peigne fin par les enquêteurs. Au milieu de ses meubles renversés, des ses tableaux éventrés et de son papier peint arraché, elle a eu la surprise de découvrir ses deux exemplaires du Coran déchirés. Quant à ses bijoux et son porte-monnaie, ils se sont volatilisés. Madame Bach a pris un avocat et a décidé de porter plainte pour le traitement subi pendant ces quatre jours.
Réponse à Seif
Tu es vraiment mignon avec tes affirmations à la noix. Le Maroc un paradis terrestre, il faut vraiment y croire. Les algériens assument par certains titres de leur presse la réalité de la corruption et autres méfaits, de leurs dirigeants. De là à nous affirmer ton nationalisme de pacotille par rapport aux deux autres pays, tu en train de réver debout. Tu dois vivre ailleurs, sinon c’est pas possible. Misère endémique, prostitution pandémique, corruption instituée en système légalisé, traite des enfants et j’en passe. Ce n’est pas pour me rèjouir, loin de là, le Maroc demeure un pays musulman et sa détresse est la mienne et celle de tous les musulmans. Mais surtout pas de fantaisistes affirmations comme celles que tu égrènes. Car avec cette profession de foi bourrée de non sens, tu ne rends pas service à ton pays, si c’est encore le tien.
Je cite Bakchich
"Quand le Maroc sera islamiste de Nicolas Beau et Catherine Graciet. Les auteurs de ce précieux opus"…
"Précieux Opus" ? Bakchich ne ferait donc pas dans la probité et l’objectivité ?
Facile d’encenser le torchon lorsque Catherine Graciet fait partie de votre équipe. J’ai aimé la façon dont elle a été désavouée à la radio lorsque cet ouvrage est sortie. Incapable de répondre à de nombreuses questions concernant les positions qu’elle défend.