Les menaces judiciaires de l’avocat de Jacques Chirac sont à la mesure des inquiétudes de son client.
Maître Jean Veil, l’avocat de Jacques Chirac, n’est pas content. Non seulement la justice vient de mettre en examen son éminent client, mais quelques mauvais coucheurs persistent à évoquer le compte japonais que Jacques Chirac possédait au Japon. Ainsi, comme l’avait révélé le Canard Enchainé, le général Rondot a-t-il expliqué posément aux juges d’Huy et Pons dans le dossier Clearstream que Chirac avait ouvert un compte en 1992 au Japon et que des sommes de plus en plus importantes avaient été virées dans cette banque japonaise au fil des années. Laquelle banque qui appartenait à un homme d’affaires sulfureux et ami de l’ancien Président, un certain Osada, a fait faillite en 1999.
« Le prétendu compte japonais de M. Chirac est un fantasme », a déclaré Maître Veil au journal le Monde. Et l’avocat de se faire menaçant : « Délié de l’obligation de réserve qu’il s’était imposé pendant la durée de son mandat, Jacques Chirac saisira dorénavant la justice de tout propos diffamatoire ». Etranges propos de la part d’un avocat qui a refusé que son client vienne s’expliquer devant les juges de l’affaire Clearstream sur les prétendues allégations du général Rondot. Voici un Chirac qui menace de faire appel à la justice, tout en se dérobant lui même à une convocation d’autres juges…
Ce n’est pas la première fois que Jean Veil montre une certaine fébrilité à propos du compte japonais de Chirac. À peine sèche l’encre de la déposition du général Rondot, et les collaborateurs de maître Jean Veil foncent au Pole financier pour faire une copie du PV du gradé. Bien sûr, Chirac n’a jamais été entendu dans la procédure, mais maître Veil, qui est intelligent, assiste dans le dossier Clearstrean l’ancien ministre Dominique Strauss Kahn, dont le nom figure sur les fameux listings. L’avocat a donc le droit d’examiner le dossier judiciaire des juges d’Huy et Pons. Pas sur qu’il ait eu, en conscience, le droit de le faire pour un autre client que DSK, mais peu importe apparemment à ce grand avocat parisien au-dessus de tout soupçon.
Toujours au printemps dernier, l’ancienne juge Eva Joly, qui n’a pas sa langue dans sa poche, se répand sur les ondes pour expliquer qu’il serait opportun que les juges d’Huy et Pons demandent un supplétif justement sur le compte japonais. Or maître Veil connaît fort bien la magistrate et l’apprécie. En effet à l’époque de l’affaire Elf, il représentait les intérêts du groupe Elf qui s’était porté partie civile ; et c’est peu dire qu’Eva et maître Jean avaient coopéré dans ce dossier pour dénoncer les turpitudes de Le Floch, Sirven et autres Tarallo. Et bien, à peine l’ancienne juge emblématique du pôle financier évoque-t-elle le fameux compte, que maître Veil décroche son téléphone, la joint et l’invite à déjeuner. Et de lui expliquer qu’il est à même de lui apporter le dossier de mise en liquidation de la banque japonaise où Chirac est accusé de posséder un compte. « Vous verrez, lui dit-il en substance, pas de trace du moindre avoir de Chirac ». Voila bien des recherches pour un pur fantasme.
L’histoire ne dit pas si Chirac ira jusqu’à trainer son ancien Premier ministre devant les tribunaux. dans un mémoire adressé aux juges, Dominique de Villepin, lui aussi, a osé évoquer le fameux compte. Et pour plus ample information, conseillons à maître Veil de consulter les précieux scellés du dossier Clearstream où Rondot raconte par le menu, la façon dont il a étouffé, en 2001 et 2002, d’éventuelles révélations sur le fameux compte. Du brutal.
NB : Le journaliste Nicolas Beau qui prépare, avec Olivier Toscer, un livre aux Editions "les Arènes" sur le compte japonais de Chirac, revient pour Bakchich sur ces dossiers.
Le plus grand crime ou délit de Chirac c’est d’avoir blanchi Mittérand, m’enfin il l’a fait en sachant pertinament que ça lui permettrait des carambouilles comparables.
Qand on est à la tête d’un régime qui pélève 54% de la richesse produite on peut se permettre quelques largesses pour soi et se copains !
Dans le fond il est pas plus mauvais que les dictateurs d’Afrique qu’il soutient juste plus hypocrite, c’est bien pouquoi Bolloré Bouygues Lagardère et les autres peuvent continuer à s’empiffrer sans que quiconque moufte.
Comment l’avocat des voyous en col blancs peut-il "trôner" à la commission du droit des affaires sans que l’opinion publique et les magistrats s’en émeuvent ?
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20070927.FAP9228/la_commission_de_travail_sur_le_depenalisation_du_droit.html
Société La commission de travail sur le dépénalisation du droit des affaires installée le 4 octobre AP | 27.09.2007 Le groupe de travail sur la dépénalisation du droit des affaires, présidé par l’ancien président de la cour d’appel de Paris Jean-Marie Coulon, sera installé le 4 octobre par la ministre de la Justice Rachida Dati, a annoncé jeudi le porte-parole du ministère, Guillaume Didier.
Si le choix des membres n’est pas encore définitif, M. Didier a d’ores et déjà annoncé que l’avocat Jean Veil et le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, vont y siéger. Des représentants du monde économique feront également partie de la commission.
Fils de Simone Veil, Jean Veil est notamment l’avocat de Total et de l’ancien président de la République, Jacques Chirac. Philippe Courroye était juge d’instruction financier à Paris avant d’être nommé à la tête du parquet de Nanterre.
Nicolas Sarkozy avait annoncé fin août lors de l’université d’été du Medef que des réflexions sur la dépénalisation du droit des affaires étaient en cours. L’annonce de cette dépénalisation du droit des affaires a été dénoncée par les syndicats de magistrats et par l’opposition, qui y voient une attaque "aux fondements de la République égalitaire".
Rachida Dati a déclaré depuis que le délit d’abus de biens sociaux n’allait pas être supprimé et a par ailleurs précisé qu’il était hors de question d’aller vers une dépénalisation "quand la sécurité et la santé des consommateurs est en question". AP