Le 4 septembre prochain aura lieu à Yamoussoukro une énième rencontre des dirigeants ivoiriens, histoire de sortir le pays de l’impasse. Peut-être l’occasion de discuter de la dernière idée qui a germé dans l’esprit du dirigeant gabonais Omar Bongo.
Quand Omar Bongo désigne un de ses collègues africains par le terme de « frère », mieux vaut se méfier. Notamment concernant le frère « Laurent Gbagbo ». Les deux hommes ne s’apprécient guère, d’autant que la maître de Libreville voit toujours d’un mauvais oeil les présidents à-peu-près-bien-élus, ou pour le moins mieux que lui. Sans doute une petite jalousie de vieil homme.
Toujours est-il que depuis le putsch manqué de 2002 contre le président ivoirien, entre l’ami Omar et « frère Laurent », les relations sont tendues. Une méfiance qui date d’ailleurs des premières heures de la tentative coup d’État. En visite à Libreville, Gbagbo apprit l’offensive des lèvres d’Omar. Les porteurs de mauvaises nouvelles ne sont que rarement récompensées.
Le dernier trait d’esprit du mollah Omar risque également d’être peu apprécié du côté d’Abidjan. Du haut de son statut de doyen des chefs d’État (presque 40 ans sur le trône), Bongo se pique de jouer les vieux sages et de conseiller les présidents débutants. Aussi a-t-il tout bonnement concocté un gouvernement de transition pour la Côte d’Ivoire, révèlent des diplomates affolés.
Dans cette équipe rêvée, on retrouve Guillaume Soro, chef des ex-putschistes devenus Forces Nouvelles, en Premier ministre et Alassane Dramane Ouattara (dit « ADO », leader du Rassemblement démocration pour la république (RDR-opposition) et ennemi juré de Gbagbo, vice-président. Tout un programme.
La grande amitié qui lie ADO et le mollah n’y a bien sûr rien à voir, ni les bonnes relations qu’entretient la famille Bongo avec Madame Ouattara, Dominique Folloroux. L’agence immobilière de la dame, l’AICI -Agence internationale de commercialisation immobilière- dispose d’agences un peu partout en Afrique dont Libreville, et à Paris. Qu’elle gère quelques actifs immobiliers du président gabonais n’a pas non plus influé la composition de cette équipe gouvernementale rêvée.
Arriver à séparer travail et vie privée, plus qu’un slogan, un sacerdoce toujours suivi par l’ami Omar.