À Bruxelles, les eurocrates n’en peuvent plus. Les échéances électorales, la renégociation de la PAC et la désignation du successeur de Trichet à la tête de la BCE vont agiter l’Europe.
L’Europe va affronter les élections britanniques le 6 mai, les élections rhénanes le 9 mai, la prochaine émission de dette grecque le 19 mai et le futur gouvernement belge en mai… 2011.
À Bruxelles, les eurocrates n’en peuvent plus. Le président de l’Union, le Belge Herman Van Rompuy est présenté comme subtil et habile : il ne dit rien et c’est donc qu’il n’en pense pas moins. Sauf que, pour certains, les gouvernements qui cherchaient un personnage low profile se sont mal compris et l’ont choisi no profile. La présidence tournante est occupée par l’Espagne, mais personne à Bruxelles ne se souvient aujourd’hui du son de la voix de Zapatero ! Quant à Barroso, il évoque plus que jamais la formule de Churchill sur son successeur. Un taxi vide s’arrête tous les matins devant la Commission européenne et son président en descend… Le Parlement européen a les coudées franches pour mieux s’affirmer. Mais le volcan islandais l’avait privé d’une partie de ses membres en avril et personne ne s’en est vraiment aperçu. Rachida Dati, qui ne fait rien, ne se sent pas isolée dans cette attitude.
Bref, tout le monde se demande comment cela va se terminer. Et d’imaginer des scénarios trash, du style sortie de la Grèce de l’euro ou même de l’Union, entrée de l’Islande, histoire d’en rajouter dans la liste des pays européens en cessation de paiement. En fait, deux choses vont vraiment agiter l’Europe : la renégociation de la politique agricole commune (PAC) et la désignation du successeur de Trichet à la tête de la Banque centrale.
Avec la PAC, on entre dans le sérieux car le paysan polonais est plus redoutable que son compatriote plombier ; et les Anglais, malgré leurs affirmations assassines sur l’agriculture, n’oublient pas qu’ils sont les premiers bénéficiaires du système. L’alliance historique entre Sarkozy et the Queen devrait conduire au résultat voulu par tous : que l’Allemagne paie ! Trichet donnera sa place à un Allemand et puis c’est tout. En attendant, à Athènes, on serre les fesses et au Panthéon, Jean Monnet n’en finit pas de faire des tours.