Avant son tragique accident, l’ami Jean-Jé Colonna avait eu quelques soucis sur l’île.
Officiellement Jean-Jé Colonna est mort de sa belle mort, victime d’un arrêt cardiaque au volant de sa voiture. Sa famille a expliqué à la police que ce saint homme avait eu un malaise cardiaque deux jours avant l’accident alors qu’il se reposait chez lui. Et son épouse n’a pas demandé d’autopsie. Circulez, il n’y a rien à voir. Voici la version officielle de la Police judiciaire d’Ajaccio.
Il reste que les bagarres entre les partisans de Colonna et des bandes rivales en Corse-du-Sud s’étaient intensifiées ces derniers mois. Ces luttes d’influence avaient même été particulièrement vives lors des élections cantonales partielles qui devaient pourvoir, cet automne, au remplacement de Roland Francisci décédé au mois d’août d’un cancer. Son propre fils était candidat à la succession et son élection ne faisait pas de doute. Jusqu’au moment où un candidat s’est déclaré, Nono Lanfranchi, officiellement divers droite, en fait fort proche du clan Colonna.
Pour l’aider dans sa campagne, le fils Francisci devait faire appel à l’aide d’un ancien grand flic, Charles Pellegrini, qui secondait son père dans le cercle de jeu que ce dernier possédait à Paris. Pellegrini a rameuté le ban et l’arrière ban pour aider le jeune héritier. Il fit appel notamment à un ancien journaliste, reconverti dans le lobbying, un certain Marc Francelet qui a bien des entrées dans les rédactions parisiennes. l’ami Francelet y déblatère notamment sur le Petit Bar d’Ajaccio où les amis de Jean-Jé avaient l’habitude de se retrouver. A bon entendeur salut.
Finalement, le fils Francisci a été facilement élu lors de l’élection cantonale partielle. Son rival "Nono" est retourné à la chasse au sanglier. Et s’il n’y avait pas eu ce fichu accident dont Jean Jé a été victime, tout irait pour le mieux dans la meilleure des Corse.