Les pertes liées à la fraude présumée de 4,9 milliards vont conduire le président de la banque, Daniel Bouton, au départ. Trop de défaillances internes. La riche BNP Paribas et son influent superboss Michel Pébereau, le « parrain » sarkoziste de l’establishement, sont en train de concocter le plan de reprise « amical » de la Générale avec l’aval de l’Elysée. Ils ont même un candidat fétiche pour succéder à Bouton.
Daniel Bouton expédie désormais les affaires courantes. Le président de la Société générale, qui a annoncé jeudi 21 février un bénéfice net rabougri à 947 millions d’euros, en chute libre de 82% par rapport à l’année précédente, ne fera pas de vieux os dans les tours en verre fumé de la Défense, QG de la banque, selon des sources concordantes des milieux d’affaires.
La fameuse perte record, chiffrée finalement à 4,911 milliards d’euros, dûe à la fraude présumée de son trader Jérôme Kerviel, ne peut lui être pardonnée. Etrillé au lendemain de la découverte du trou par Nicolas Sarkozy, furieux de n’avoir pas été prévenu du scandale à venir, Daniel Bouton avait déjà présenté, en vain, sa démission à son conseil. Sa tête était provisoirement sauvée. Mais les découvertes récentes ne peuvent qu’aggraver son cas.
Certes, la première version de l’audit interne, mené rapidement par un Comité spécial et dévoilé mercredi 20 février, « s’interdit d’émettre des conclusions à ce stade quant à la responsabilité de la hiérarchie » et avance qu’aucune « preuve de détournement ou de complicité interne ou externe n’a été constatée ». Ce que la justice, saisie, devra confirmer ou infirmer, tant l’hypothèse du trader isolé fait sourire tous les experts.
Mais le prérapport souligne néanmoins les graves défaillances du contrôle interne, qui, en dépit de 75 alertes déclenchées au cours de l’année 2007, n’aurait par permis de déceler la fraude présumée avant sa découverte le 18 janvier. De quoi, tout de même, s’interroger sur le système mis en place et validé au plus haut niveau d’un établissement bancaire, dont l’inspection générale était réputée, jusque là, être composée de l’élite des contrôleurs !
Il y a eu faillite interne. Daniel Bouton ne peut qu’en tirer les conclusions. Il ne lui reste plus qu’à mener à bien le plan de sauvetage, avec la recapitalisation massive en cours et l’ultime nettoyage des pertes liées à la crise des subprimes. Avant de quitter les lieux. Des oracles lui prédisent déjà un poste obscur, mais bien payé, d’administrateur professionnel dans plusieurs sociétés. A moins qu’il ne se recase dans une banque étrangère, comme l’américaine JP Morgan, à qui il doit en partie le salut de la Société générale, grâce aux bons soins du patron de sa filiale française, Philippe Lagayette, ancien sous-gouverneur de la Banque de France, qui doit partir sous peu à la retraite.
Pour remplacer Bouton à la tête de la Société générale, plusieurs noms circulent déjà. Des inspecteurs des finances et Bercy pousseraint l’un des leurs, François Villeroy de Galhau, ancien directeur de cabinet de DSK à Bercy et ancien directeur général des impôts, parti pantoufler au Cetelem, où, dit-on, il s’ennuie ferme.
Mais la Lettre A a surtout évoqué l’arrivée possible de l’énarque Michel Cicurel, actuel Président du directoire de la compagnie financière Edmond de Rothschild. Celui–ci a le mérite d’être déjà administrateur de la Société générale, et accessoirement proche de Martin Bouygues et de Vincent Bolloré, donc relativement sarko-compatible.
Cicurel a démenti, mais « très mollement » selon un administrateur, ce qui rend cette hypothèse relativement sérieuse. D’autant que Cicurel est soutenu, mezzo voce, par le vrai « parrain » de l’establishment des affaires français, le très sarkoziste Michel Pébereau, tout puissant président du conseil d’administration de BNP Paribas, dirigé par son poulain Baudouin Prot. Or cette dernière, comme l’avait annoncé Bakchich, attend que la tempête se calme pour croquer toute crue la Société générale. « Mais de manière amicale » précise un initié.
Les éventuels autres prédateurs de la Générale, du Crédit agricole à HSBC, ont compris que la proie était réservée à BNP Paribas. Les plans sont prêts. Une fois ses écuries nettoyées et Bouton débarqué, la Société générale (certains s’interrogent même sur le maintien de l’enseigne !) serait avalée par BNP Paribas, et dirigée par un proche de Pébereau.
L’Elysée, prévenu par Pébereau, tique un peu, mais pas trop. On va régler cela entre gens raisonnables, non ?
Relire aussi dans Bakchich :
la perte de JK est tres malvenue. Mais helas, ca ne sera que le debut pour la SG. les ennuis sont beaucoup plus profonds. Pour moi, l’augmentation de capital etait prevue de longue date, pour financer l’achat de Rosbank. Pour preuve, l’action SG avait devisse par rapport a ses homologues bien avant la revelation de l’affaire Kerviel.
Il y a de quoi etre tres inquiet pour la SG, ils ont sans doute de nombreuses autres pertes a sortir, ce qu’ils n’ont pas pu faire jusqu’a present (a cause de JK, et de l’augmentation de capital).
SG va participer au plan de sauvetage d’Ambac (un reassureur de credit americain) avec a ses cotes Citibank et UBS, les 2 banques les plus touchees (pres de 40 milliards $ de pertes declarees, et ce n’est sans doute qu’un debut).
Autre tres mauvaise surprise : BNP fait aussi partie du plan… c’est tres tres tres inquietant…
Toutes les banques allemandes, a part Deutsche Bank, ont l’air touche, surtout les banques publiques…
Le public nen est pas conscient, c’est un krach mondial en direct, sous nos yeux, tel qu’il s’en produit une fois tous les 300ans. on en parlera encore dans les livres d’histoire pour des siecles. le systeme financier occidental va etre a genoux, et racheter par les petrodollars.
Comment les Americains vont ils accepter que ce soit les "terroristes" qui soient leurs patrons et proprietaires ?? cela augure de nouvelles guerres economiques ou guerres tout court
j’invite toute personne qui se sent interessee a lire cet article (en anglais)
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2008/02/ambac-bailout-hopes-excite-bulls.html
ainsi que de suivre les nombreux autres articles et liens emanant de ce blog