Maurice Lévy a gravi tous les échelons et a réussi à transformer une agence française, Publicis, en géant mondial de la publicité où il trône à la troisième place
C’est l’homme idéal pour les journalistes. Il peut s’exprimer sur tous les sujets. Besoin d’un point de vue sur le paysage politique américain ? Sur la reprise économique mondiale ? Sur l’image des patrons ? Sur l’évolution des technologies de l’information ? Un seul numéro : celui de Maurice Lévy, le grand patron du groupe publicitaire Publicis.
À la différence des grands causeurs Alain Minc – champion du monde toutes catégories des OPA ratées – et Jacques Attali, le toujours bronzé Maurice peut se targuer de savoir gérer autre chose que ses finances personnelles. En quarante ans de présence dans le groupe Publicis, dont l’actionnaire de référence est la philosophe politiquement correcte Élisabeth Badinter (héritière du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet),
Lévy a gravi tous les échelons et a réussi à transformer une agence française en géant mondial où il trône à la troisième place. Mais Maurice a un petit péché : il adore se regarder dans le miroir des médias, quitte à proposer lui-même qu’on l’interviouve comme le constatent des rubricards chargés de la pub.
L’intéressé peut dire que c’est l’actualité. Après tout, est-ce sa faute si France Télévisions, sur pression de l’Élysée, souhaite fourguer sa régie publicitaire au duo formé par Publicis et Stéphane Courbit, grand manitou de la télé-réalité ? Est-ce sa faute si son groupe vient de publier ses résultats annuels et que, se rendant l’autre semaine à Abou Dhabi, il tombe sur des journalistes à qui il explique que Publicis se porte bien en février et en mars ?
Problème, Maurice vient d’avoir 68 ans et n’a pas préparé sa succession. Dès qu’un cadre de Publicis commence à se faire remarquer, le patron s’en sépare. On se demande si le groupe survivra à Maurice.