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CULTURE / CHRONIQUES PATISSIÈRES

Laisse tomber ton être raisonnable !

Chroniques patissières / dimanche 18 novembre 2007 par Noël Godin
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Place à quelques polémistes n’ayant pas froid aux yeux ni autre part. A lire, à lire, à lire, jambon à cornes !

Sur la nature humaine de Noam Chomsky et Michel Foucault (Aden) : La restitution intégrale du fameux débat qui mit aux prises en 1971 le linguiste anarchiste Chomsky et le philosophe rebelle Foucault qu’on aurait pourtant cru de mèche dans le camp de la critique radicale de l’establishment. Dès le début de l’entretien, ça barde entre les deux francs-tireurs, Foucault définissant à la Machiavel le concept de justice comme instrument de pouvoir alors que Chomsky croit encore en une justice chouettement populaire.

Nous amants au bonheur ne croyant… de Marcel Moreau (Denoël) : Un roman incendiaire sur le bonheur en amour invitant le lecteur à « irréprimer ses instincts », à se laisser par eux « élever aux intempérances fécondes » qui « lardent de lames la ventrue réalité bourgeoise ». « Laisse tomber ton être raisonnable, trompette Marcel Moreau, la part la plus artificielle, la prothèse sociale, et vis comme un beau fou baignant dans sa démesure. Démutile-toi ! ». Et, avant qu’il ne soit trop tard, offre-toi des « noubas féeriques ».

Lettre à Michelle-Marie Weber de Jacques Le Glou (Jean-Paul Rocher) : Restons dans le domaine de l’amour-passion lyrique et corrosif avec la lettre d’amour foutrement impudique que le meilleur détourneur séditieux de chansons contemporaines, Jacques Le Glou (à qui l’on doit mon 33 tours préféré : « Pour en finir avec le travail »), envoie à une « fille-fleur » bien aimée « ayant brûlé la bougie par les trois bouts » qu’on va incinérer. Ce texte chamboulant, qu’il est malaisé de lire sans fondre en larmes tellement il est plein de panache dans l’extrême douleur est précédé d’un éloge funèbre au Père Lachaise d’une intelligence tout aussi insolente et tout aussi bouleversante.

Essai sur la sensibilité individualiste libertaire de Lysiane Moriaux (L’Harmattan) : Un manifeste tonique revendiquant pour l’individu le droit à la singularité et à la résistance extravagante contre le principe de réalité capitaliste-bourgeois. Devenons à fond la cuve nous-mêmes ! s’écrie Lysiane Moriaux. Développons la gêne sauvage qui est en nous et qui nous rend uniques, quitte à passer pour des « autistes sociaux ». N’acceptons aucune limite à notre épanouissement personnel. Recherchons « les sensations vertigineuses ». Rompons « avec la monotonie de la durée au profit de l’instant magique ».

La Philosophie du bovarysme de Georges Palante (Editions du Sandre) : Grâce essentiellement à Michel Onfray, on redécouvre Palante, une sorte de philosophe anarchiste-individualiste de la Belle Epoque savoureusement perspicace se situant entre Nietzsche et Max Stirner. Cet essai sur le bovarysme, ou art de se concevoir et de se vouloir autre qu’on est dans n’importe quel domaine (ce qui nous amène vite des illusions sur soi aux illusions sur autrui), s’avère terriblement instructif.

La pensée tiède de Perry Anderson (Seuil) : Par un pamphlétaire british enseignant à l’unif de Californie, un fulgurant clouage au pilori de la « fadeur consensuelle » dans laquelle crapote aujourd’hui la fameuse culture classique censée rayonner sur la planète. Assez curieusement, la charge salubre de Perry Anderson est prolongée par sa réfutation rageuse par l’idéologue Pierre Nora qui ne supporte pas des masses d’être une des têtes de turc de l’ouvrage.

La Révolution & l’idéal anarchique d’Elisée Reclus (Labor) : Par le géographe fin de siècle Elisée Reclus, qui fut un des fers de lance de la Commune de Paris et un des principaux théoriciens du mouvement anarchiste collectiviste, un grand classique du discours contre les entraves d’une cravachante clarté.

Anatomie de l’évasion pour d’autres rapports au monde de Rodolphe Christin (Homnisphères) : Un hymne enivrant à la réinvention du voyage devenu un produit de consommation comme les autres. « Le voyage demeure l’un des meilleurs moyens de se risquer à vivre autrement, de revisiter la normalité en s’affranchissant des images préfabriquées qui façonnent le monde dit réel, de sortir de l’indifférence généralisée. Au cœur du Système, il peut être source d’autonomie créatrice et de résistance à toute domination ». Retrouvons la puissance émancipatrice du voyage !

Bienvenue dans le désert du réel de Slavoj Zizek (Flammarion) : Dans ce pamphlet passionnant, les dissections du Baudrillard tchèque Zizek sur le « nouvel ordre mondial » reposant, selon lui, sur une fausse opposition entre « l’univers libéral, démocratique et digitalisé » et « une radicalité prétendument islamiste », sont constellées de références cinématographiques inattendues (John Carpenter, Coppola) le film Incassable ou les westerns de Delmer Daves.

V.I.T.R.I.O.L. d’Arnaud Pelletier (Caméras Animales, 4 rue Victor Grossein, F-37000 Tours) : Le roman-requiem pyromanesque de l’année. Soit cinquante « tourbillons de feux furieux rimbaldiens ». C’est-à-dire cinquante pages de braise d’une « puissance d’effraction à peine recevable » comme le souligne le préfacier Robert Haddad.

Voir en ligne : in Bakchich n°55

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