"L’homme qui monte dans les médias", comme l’a baptisé VSD en agace plus d’un. Après avoir fait la une des magazines people, l’ex de la première dame de France étale sa "pensée" aseptisée dans toute la presse.
Rendre la philosophie télégénique : en voilà une ambition qu’elle est jolie, non ? C’est celle du bellâtre Raphaël Enthoven, bientôt 34 ans, regard ténébreux, bouche sensuelle, maxillaires virils. Du coup, cette tête bien faite bien pleine (normalien, agrégé de philo, prof à Polytechnique et à Science Po ), bien née aussi (fils de Jean-Paul Enthoven, l’écrivain-journaliste-toujours-hâlé, grand ami de BHL, directeur éditorial chez Grasset) est partout : à la télé, à la radio, dans la presse, en librairie… Mais seulement pour la bonne cause philosophique !
Finies les « pipoleries » du temps où il s’affichait avec Carla Bruni (laquelle s’était préalablement tapé son père Jean-Paul) en une de Paris-Match pour témoigner de leur grand bonheur mis à mal par les révélations de son ex-femme. Justine Lévy racontait dans un roman autobiographique, Rien de grave (2004), comment Carla lui avait grossièrement chipé son mari avant de lui faire un fils, Aurélien, prénom précisément choisi par Justine pour l’enfant qu’elle attendait de lui et qu’elle a perdu. Elégant n’est-ce pas ?
Finie la seule gloire tirée d’une chanson, Raphaël, complaisamment fredonnée par la Bruni – « Raphaël a l’air d’un sage, mais ses paroles sont de velours/De sa voix grave, et de son regard sans détour/Quand il raconte, quand il invente, je peux l’écouter nuit et jour »…
Désormais, Enthoven junior ne jure que par la philo. Notamment sur Arte chaque dimanche, en marchant non stop pendant une demie-heure, au motif que « selon Nietzsche, c’est en mouvement que viennent les grandes idées ». « L’homme qui monte dans les médias », dixit VSD, sévit aussi sur France Culture, du lundi au vendredi, dans Les Nouveaux chemins de la connaissance. Sa voix précieuse prononce toutes les liaisons.
Mais pour ce qui est de se prononcer sur « les racismes », thème abordé en décembre 2008, le philosophe peine : intarissable sur l’antisémitisme, la misogynie, l’homophobie etc., il n’aura pas un mot pour le racisme anti-noirs, anti-arabes ou encore anti-musulmans… Pas si étonnant de la part d’un admirateur de Philippe Val, incarnation selon lui de « la gauche noble ».
A Philosophie Magazine où Raphaël Enthoven tient la rubrique « Sens et vie », un journaliste juge sa façon d’aborder la philo « light ». A l’Express, Enthoven se pique d’avoir réalisé le « spécial Nietzsche » du 7 juillet. « Un truc inepte, genre digest pour lycéens », s’insurge un salarié de l’hebdo… qui s’est très mal vendu cette semaine-là.
« Qu’importe ce qui n’importe qu’à moi », aurait pu répondre le penseur, prompt à citer ce mot de Malraux. Tout ce qui sert son ego est bon à prendre, d’où une production livresque un poil narcissique. L’endroit du décor (2009) recueille ses textes parus dans Philosophie Magazine ; et sa collection "Les nouveaux chemins de la connaissance" ses prestations radiophoniques. Autant d’ouvrages jamais vilipendés par une presse bien intentionnée.
« Raphaël Enthoven n’est pas un imposteur, reconnaît un prof de philo parisien. Mais il promeut une philosophie de la naïveté sans grand intérêt. Il ne se démarque pas ». Il préfère nettement qu’on le remarque !
le 24 du 11 de 2010,
Pourquoi votre commentaire d’une exemplaire crétinerie n’est-il pas signé ANGO-R ? Le site étant modéré je suppose que vous ne publierez pas cette réponse. Curieux de critiquer la mâchoire d’un philosophe alors que l’on prétend soi-même avoir les crocs ! Qu’est-ce au fait que la philo molle ? Serait-ce un résidu de la pensée de Salvadore DALI, qui avait inventé le "concept" de "crétin mou" !
Jacques Bocquet, Amiens