Une délégation de personnalités françaises a atterri ce matin en Tunisie. Objectif : soutenir les familles des prisonniers du bassin minier de Gafsa. La flicaille du président Ben Ali verra-t-elle rouge ? Une tournée suivie en direct par Bakchich.
ACTUALISATION LE 27 NOVEMBRE A 10H35 :
Miracle ! La délégation française a réussi à rejoindre le bassin minier de Gafsa et la ville de Redeyef où elle se trouve actuellement. Le trajet en voiture a duré cinq heures et le convoi était entouré d’un « impressionnant » dispositif policier notamment composé de 4x4 et de motos. En ce moment même, une partie de la délégation est en train de rencontrer des familles de manifestants embastillés suite aux émeutes qui ont eu lieu dans le bassin minier tout au long de l’année 2008. L’autre partie s’entretient — toujours en ce moment — avec le numéro deux de l’ambassade de France en Tunisie. Ambassade de France dont des représentants étaient venus accueillir les Français à l’aéroport de Tunis hier.
Hier également, une réunion s’est tenue dans la capitale du pays du jasmin, au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), elle aussi encerclée par une nuée de policiers. L’occasion pour Marie-George Buffet de déclarer qu’elle se ferait « la porte-voix en Europe » des habitants du bassin de Gafsa et pour Clémentine Autain de dire qu’elle « n’avait pas compris l’ampleur de la torture en Tunisie ». Selon l’un des participants à cette réunion qui a rassemblé entre autres des représentants de partis politiques tunisiens, « c’était la première fois qu’il y avait autant de monde à la LTDH. Habituellement les militants qui viennent d’autres villes du pays sont empêchés de rentrer par la police et cette fois on les a laissé passer ». C’est effectivement une première pour le régime policier du président Ben Ali…
La délégation française est plutôt optimiste pour la suite de sa tournée qui dure deux jours. « Le dispositif policier qui nous entoure est impressionnant mais la consigne est visiblement de nous laisser passer. Pas de violences policières à ce stade » conclut l’une des organisatrice. Un miracle…
ACTUALISATION A 19H05 :
Aux dernières nouvelles, la délégation française a réussi à prendre la route pour le bassin minier de Gafsa…
ACTUALISATION A 12H51 :
Comme prévu, la délégation française composée de personnalités de gauche (Marie-Georges Buffet, Cécile Duflot, Clémentine Autain…) est arrivée à Tunis à 11h15 par le vol Air France en provenance de Paris. Elle a été accueillie par deux membres de l’ambassade de France en Tunisie ainsi que par des représentants de la société civile tunisienne dont Radia Nasraoui de ALTT (Association de lutte contre la torture en Tunisie) et Abdessatar Benmoussa, ancien bâtonnier du barreau tunisien. Effusions de joie garanties ! Une réunion organisée à la Ligue Tunisienne des droits de l’homme doit se tenir mais ses locaux sont encerclés par la police. La suite au prochain épisode…
ARTICLE PUBLIE LE MERCREDI 26 NOVEMBRE A 8H40 :
Ca risque de swinguer ce matin à l’aéroport de Tunis. Une délégation française de douze « amis de la Tunisie et du peuple tunisien » s’apprête à atterrir dans la capitale du pays du jasmin. Parmi eux, de sémillants politiques de gauche : Marie-Georges Buffet, secrétaire nationale du PCF, députée de Seine-Saint-Denis et ancienne ministre, Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, Clémentine Autain, ancienne conseillère municipale de la Ville de Paris en charge de la jeunesse. Sans oublier Monseigneur Jacques Gaillot, une représentante du Syndicat de la Magistrature et une autre qui représente le député-maire PS de Nantes, Jean-Marc Ayrault.
Au programme de cette visite de deux jours au pays du président-à-vie Ben Ali : tenter de rencontrer les familles des prisonniers du bassin minier de Gafsa dont plusieurs doivent bientôt être jugés. Oubliée du « miracle » économique tunisien, la population du bassin s’est littéralement soulevée pendant plusieurs mois en 2008 après qu’il ait été révélé qu’un concours de recrutement organisé en janvier dernier par la Compagnie des Phosphates de Gafsa ait été truqué.
A peine arrivée en Tunisie, la délégation française compte bien prendre la route pour Gafsa dans l’après-midi même. La flicaille tunisienne laissera-t-elle faire ? On peut en douter, jusqu’ici les sbires de Ben Ali ont tout fait pour empêcher les journalistes d’accéder au bassin minier. Les Français pourront au moins compter sur le soutien de l’ambassade de France qui, comme Bakchich l’a révélé n’hésitait pas cet été à accoucher d’un télégramme diplomatique dressant un constat sombre de la liberté d’information en Tunisie. En effet, les diplomates tricolores en poste sur place ont demandé « à rencontrer la délégation et un membre de l’ambassade viendra nous accueillir à la descente de l’avion à Tunis » annonce l’une des organisatrice de cette virée tunisienne.
Pendant ce temps, se tiendra au pays du jasmin la 23ème session des Journées de l’Entreprise 2008 sous le thème de « L’entreprise et l’Union pour la méditerranée : Approches pour un nouvel Avenir ». Côté français, sont attendus selon le programme l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin et le journaliste de la chaîne BFM, Olivier Mazerolle. Ce dernier animera même un débat devant un aéropage d’hommes d’affaires réunis sous « le Haut Patronage de son Excellence Monsieur le Président de la République Zine El Abidine Ben Ali ». A chacun ses préoccupations…
A lire ou relire sur Bakchich.info
à quand un voyage de la "gauche" francaise à ghaza ??
au 25eme siecle ?!?
ceci dit, ben à vie est sordide, mais la tunisie est un pays souverain
non à l’ingerence systematiquement dirigée vers les ex-colonies