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La fièvre du samedi soir, une maladie sociale

Livre / samedi 1er mars 2008 par Marina Al Rubaee
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Une nouvelle race de jeunes noctambules a émergé, affirme la sociologue Monique Dagnaud dans son livre « La Teuf, essai sur le désordre des générations » (éd. du Seuil). Évidemment, ces ados soûlards ne se fichent pas en l’air sans raison. Enquête.

Après une centaine d’interviews de djeunes, Monique Dagnaud comprend que les petits de la France d’en bas et de la classe moyenne sont de sacrés fêtards. Ils sortent en bande et rentrent chez eux après cinq heures du matin, les sagouins.

Ah, mais c’est qu’on en apprend de belles avec Monique, spectatrice du désespoir. Une fraction de la jeunesse – 10% à 15 % des 18-24 ans (soit entre 600 000 et un million de jeunes) – peuple les nuits plusieurs fois par semaine, et immanquablement les week-ends. Ces nouveaux blousons noirs n’ont d’autres perspectives que de boire comme des trous à la recherche davantage de plaisirs et de sensations fortes. Ils entrent dans « le délire » – comme ils disent – en s’enfilant bouteilles de whisky, verres de tequila et de vodka. Ils y mêlent la consommation de drogues telles que l’herbe, l’ecstasy, voire la cocaïne. Pour l’auteur, la fête, chez ces « petits », ne serait plus un sas ponctuel de décompression mais véritable un mode de vie. Voire une raison de vivre, « une façon de flamber avec les incertitudes et la finitude de l’existence. Le frisson de la roulette russe ».

Bon. Mais si ces jeunes font la fête, explique-t-elle, c’est avant tout pour fuir et oublier. Oublier qu’ils seront adultes un jour, qu’ils feront partie de cette société de non-sens qui a perdu « la boule » et qui les inquiète : « Mon frère a été au chômage pendant deux ans et cela m’a servi de leçon », « mes perspectives ? C’est effrayant », « l’avenir m’angoisse » (pp. 113-114).

La sociologue précise que 97% de ces « soûlards » appartiennent à la France ouvrière ou à la classe moyenne. Mais « Ils n’ont pas [nécessairement] le profil des jeunes des cités caractérisées par un niveau élevé de chômage et d’immigration ».

« C’est sur les défaillances des modalités d’entrée dans la vie d’adulte dans les années 2000, que le travail sociologique ici présent entend apporter sa pierre », écrit l’auteur à la fin de l’ouvrage. L’idée est belle. Malheureusement, faute d’analyse approfondie, la sociologue a manqué sa cible.

La Teuf, essai sur le désordre des générations, Monique Dagnaud, Éditions du Seuil, 17 euros.

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5 MESSAGES

Forum

  • La fièvre du samedi soir, une maladie sociale
    le samedi 1er mars 2008 à 23:30
    Hé, les commentateurs, mollo ! Suite à la lecture de ce (court) article et malgré tout intéressée je suis allée acheter le bouquin et j’ai commencé à le lire, pour me faire une idée. Certes pas assez poussé, ou alors maladroit, dans l’analyse et l’argumentation du point de vue proposé, mais justement à mon sens le point de vue est le bon, et les questions posées sont aussi les bonnes questions. C’est déjà pas si mal. Alors avant de l’enterrer a priori… jetez-y un coup d’oeil, je confirme qu’on peut, si, "y apprendre quelque chose" !
  • La fièvre du samedi soir, une maladie sociale
    le samedi 1er mars 2008 à 14:37, yasmin a dit :

    J’aime bien cette phrase et surtout la fin : Mais « Ils n’ont pas [nécessairement] le profil des jeunes des cités caractérisées par un niveau élevé de chômage et d’immigration ».

    Pour une sociologue c’est fort de café !

    "un niveau élevé de chômage et d’immigration ", vu comment c’est écrit c’est teinté de considérations péjoratives et cela fait trop cliché !!!

    Madame, je ne vous dit pas merci……

  • La fièvre du samedi soir, une maladie sociale
    le samedi 1er mars 2008 à 11:08, Le Grain de Sable a dit :
    J’ai bien aimé la conclusion de votre article : une petite phrase qui tue ! Bref tout un article pour nous dire que ce livre ne nous apprend rien et qu’il ne faut pas le lire…Bravo !!!
  • La fièvre du samedi soir, une maladie sociale
    le samedi 1er mars 2008 à 01:59
    Pas mieux que le message de 1h23 ! De mon temps , on était punk et on disait "no futur" entre deux rots de biere .La seule chose qui a peut-être un peu changé , c’est , toutes proportions gardées , qu’on était un peu plus polis entre jeunes .
  • La fièvre du samedi soir, une maladie sociale
    le samedi 1er mars 2008 à 01:23
    Elle a du sortir d’hyper-sommeil ou bien on vient de la decryogeniser. Hormis le champ semantique et les paradis artificiels notre belle jeunesse n’a pas bien changé au travers des ages. Son nihilisme latent et son envie de s’eclater n’a que peu a voir avec les perspectives d’avenir. Je soupconne chez elle une jeunesse assez ennuyeuse et bien rangee au sein d’un carcan familial aussi excitant qu’un week-end gastronomique a Melun. En fait, la seule maniere dont les sociologues pourraient un jour se rendre utile serait en nous donnant des informations sur comment ne pas produire de sociologues.
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