En réponse au « coup de boule » de ce jeudi 29 mai sur Israël, Enderlin et France 2, signé Olivier Lerner, ancien journaliste à France 2 ; Jacques-Marie Bourget, journaliste à « Bakchich », prend la plume pour dire que selon lui, Enderlin n’est pas l’homme fourbe décrié, bien au contraire…
Lire le coup de boule d’Olivier Lerner.
Le sujet qui préoccupe Lerner, ancien journaliste à France 2, c’est Charles Enderlin, le patron du bureau de cette même chaîne à Jérusalem. En septembre 2000, ce journaliste a signé un reportage sur la mort de Mohamed al-Doura, un palestinien de 12 ans qui tentait de se protéger dans le dos de son père. Depuis le jour de cette diffusion, la vie d’Enderlin n’est plus la même. La seule bonne nouvelle est que désormais, Alexandre Adler son beau frère, ne lui adresse plus la parole. Pour le reste, c’est l’horreur.
Manif devant le siège de France 2 avec des énergumènes qui lui décernent le Prix Goebbels. Quand on sait que ce journaliste est tout aussi juif (et marqué dans son histoire) que ceux qui lui attribuent ce « prix ». Il est permis d’avoir honte pour eux. Ces détails pour vous faire comprendre la nouvelle existence d’un homme qui a le sentiment de n’avoir fait qu’une chose : son boulot correctement. Le thème général de ceux qui, sans se rendre compte de l’ironie qu’ils font naître, transforment petit à petit Enderlin en un Dreyfus qui attendrait son Zola, est simple : « Les images de la mort du petit Mohamed sont de fausses images. D’ailleurs ce gamin n’est pas mort, il continue à vivre. Seulement caché ». Et ce mythe, propagé par des groupes militants qui desservent in fine leur cause, Israël, on tente par tous les moyens de lui donner le goût du vrai.
Prudent, l’ex journaliste de France 2 nous parle d’abord du procès perdu par Enderlin et sa chaîne. Pas perdu sur le fond, puisque le tribunal ne dit pas que France 2 a diffusé un faux. Mais perdu sur la forme juridique, qui propose la relaxe pour quiconque affirme une contre vérité, mais l’affirme de « bonne foi ». Monsieur Karsenty, qui tient un site internet dans lequel il note les médias en fonction du « bien » ou du « mal » dit ou écrit sur Israël, était donc « de bonne foi » en contestant le travail d’Enderlin. Ce jugement n’est pas plus que cela.
Olivier Lerner, dans son « coup de boule », admet tout cela. Puis il se noie dans l’océan de la propagande, mère de toutes les batailles. A propos de la mort de Mohamed, il parle de « controverse terrible ». Sans expliquer qui a fait naître un débat puant sur la mort d’un enfant. Je vais vous expliquer la mécanique de la dite « controverse terrible ». Un jour, je décide d’écrire : « Mesrine n’est pas mort sous les balles de la police. Tout cela n’était qu’un « Parllywood » (contraction de Paris et d’Hollywood). Mesrine est vivant, il tient un bar tabac à Chaudron-en-Mauges ». Je fais reprendre le résultat de mon enquête par des amis qui, sur Internet, fonctionnent en réseau, et naît la polémique. Vous riez ? Vous avez tort. Après avoir entretenu le buzz qui convient, je peux écrire : « la disparition de Mesrine fait l’objet d’une controverse terrible » sur laquelle « on ne connaîtra jamais la vérité. » Voilà le ressort de l’affaire Mohamed.
Mais je retourne au texte de Lerner. Qui finalement dénonce : le coupable de la mystification de France 2, c’est Talal le cameraman. Pour appuyer Lerner, notons avec lui que c’est là un nom bien étrange pour un reporter. Et, d’abord, un palestinien, c’est-à-dire un type que peu de gens considèrent comme une personne, peut-il être journaliste ? Quand Talal a filmé la mort du petit al-Doura il était seul… Voilà le chef d’accusation ! Comment faire confiance à un type dont on sait que, par nature, il est fourbe et menteur ? Je me souviens, à la même période, d’une autre mort d’enfant, celle de la petite Sarah assassinée sur le pas de sa porte par un tir israélien. Match avait payé d’une campagne de diffamation le fait d’avoir mis en couverture la gamine et sa mère. Là aussi, les mêmes, les clones de ceux qui attaquent Enderlin, avaient tenté de nous faire croire que la gosse avait été tuée par son père. Mais la fermeté de la photographe, israélienne, avait découragé la cabale.
Dans son « coup de boule », notre expert continue : « à Gaza on joue depuis des années avec les photographes et les journalistes ». Ces morts, que vous voyez parfois à la télé, peuvent être des mannequins sortant du magasin des accessoires du Grand Guignol. Puis Olivier Lerner passe d’un semblant de raison à l’abjection. Pour parler de ces morts arabes et truqueurs, metteurs en scène de mort d’enfant, il nous livre le mot « Pallywood ». Ce qui, en langage colonial, est le fruit de la contraction de Palestine et d’Hollywood, la définition d’une mort en carton pâte. Lerner nous dit qu’après la diffusion de la mort de Mohamed, il a eu « honte de sa chaîne ». Ignorant que d’autres, à France 2, on peut être honte des propos de Lerner.
Si cette vidéo ne mérite pas tout ce bruit, alors tu aurais du te réveiller et le dénoncer voila 8 ans lorsqu’elle faisait le tour du monde avec un tintamarre d’enfer. Aujourd’hui, le bruit que fait son bidonnage quasiment reconnu par la justice, ne mérite même pas la page 7 des grands quotidiens et guère plus de 10 secondes au JT de 20h de France 2.
Curieusement, c’est en raison du bruit très relatif qu’elle fait aujourd’hui, que tu choisis de manifester ton dédain pour elle, tout en te gardant de t’étonner de celui qu’elle faisait à l’époque. Pourquoi ? Probablement parce que le bruit n’est pas de la même nature, voila ce qui te déplait.
Oui, d’autres enfants sont morts. Pourtant jamais aucun d’eux n’a été érigé en symbole de la barbarie israélienne. Eh bien à mon tour de te demander ce que ce gosse peut bien avoir de plus que les autres pour qu’on lui élève une statut, sans, curieusement, bouleverser ton raisonnement.
Cet acharnement de votre part (et de la part des autres défenseurs inconditionnels de Charles Enderlin) repose sur une hypothèse qui n’a jamais été démontrée et que même Charles Enderlin ne défend pas aujourd’hui : l’hypothèse, énoncée par lui lors du reportage du 30 septembre 2000, selon laquelle le petit garçon
a été tué par les Israéliens
l’a été intentionnellement.
Car, sans cette hypothèse, pas de "barbarie" israélienne, juste un échange de tirs et un petit garçon palestinien atteint par une balle perdue, très probablement palestinienne.
Cette obstination propagandiste à déformer la réalité pour la rendre conforme à un discours pré-établi a rejoint une autre obstination, corporatiste celle-là, à défendre un journaliste qui a commis une erreur et refuse de la reconnaître.
S’il y a un acte de "barbarie" avéré dans toute cette malheureuse affaire, c’est l’égorgement du journaliste Daniel Pearl avec en toile de fond la photo du petit Mohamed, devenue l’icône de la diabolisation des Juifs.
"Oui, d’autres enfants sont morts."… "Eh bien à mon tour de te demander ce que ce gosse peut bien avoir de plus que les autres pour qu’on lui élève une statut"
T’as raison, il avait rien de plus que les autres celui là, mais c’était un de plus quand même et ça n’a pas cessé depuis. Ce n’est pas à toi de statuer sur les symboles qui naissent de conflits dont tu n’es pas victime. Pour un crime d’enfant palestinien filmé combien d’autres crimes similaires ne l’ont pas été ? Et vous vous acharnez en bande contre ces images uniques qui témoignent d’une réalité que pourtant tu ne nies pas. Je trouve cet acharnement macabre totalement pathétique et indigne et qui a tout à voir avec le négationisme le plus honteux.