« Bakchich » a demandé à Kouchner pourquoi on a vendu des armes au dictateur. Sa réponse ? C’est pour le faire venir vers la démocratie. Une grande leçon de diplomatie !
Quand les infirmières bulgares ont quitté la Libye dans les bagages de Cécilia, le 24 juillet, tout le monde s’est posé la question : qu’a-t-on donné en échange au dictateur libyen ? Aujourd’hui, on le sait : du matériel nucléaire et des armes, entre-autres.
Pour le cacher, le gouvernement n’a pas cessé de mentir. Le premier août, quand le fils de Kadhafi, Saif al-Islam, révèle au journal Le Monde que la France a signé avec son papa un accord militaire de 100 millions d’euros, des missiles, une usine d’armement, le porte parole de l’Élysée, David Martinon, ne se dégonfle pas le lendemain sur LCI : « il n’y a pas eu de contrat d’armement signé à l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy en Libye ». Deux jours plus tard, c’est au tour d’Hervé Morin. Le ministre de la Défense nie l’existence de contrats d’armement, pas de chance, trente minutes plus tard, les industriels disent le contraire.
Le cafouillage gouvernemental sur la Libye dure un bon mois. Et c’est fin août, seulement, que les mensonges s’arrêtent. Quand le Canard Enchaîné dévoile que la France et la Libye ont bel et bien signé un accord de défense à Tripoli au lendemain de la libération des infirmières, soit le jour de la visite de Sarkozy à Tripoli !
Depuis, le travail du gouvernement consiste à faire passer la pilule. Et à trouver vite fait des réponses aux questions qui fâchent. Comme celle-ci : est-il vraiment raisonnable, pour un pays comme la France, de vendre des armes et de l’uranium à un dictateur qui a utilisé le terrorisme comme moyen d’action diplomatique ?
Bakchich a profité d’une séance à l’Assemblée Nationale de la « Commission d’enquête parlementaire sur les conditions de libération des infirmières bulgares », le 29 novembre dernier, pour interpeller Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique de l’Élysée, et notre Ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, sur les ventes d’armes à Kadhafi. Leur réponse vaut le détour !
On les entend, l’un après l’autre, cafouiller sur "la rédemption" du colonel Kadhafi, se prendre les pieds dans le tapis libyen en essayant de réconcilier deux amis impossibles : ventes d’armes, et… droits de l’Homme. Cliquez, vous entendrez Bernard Kouchner expliquer à Bakchich, sans rire, que si l’on vend des armes au dictateur, c’est pour l’encourager à nous rejoindre vers la démocratie et vers la paix. Réarmer le dictateur est donc selon Kouchner un risque, mais c’est aussi, et surtout, un acte « d’espoir » !
De l’espoir, il en faudra. Parce que le pacifisme a encore du mal à s’installer dans la pensée de Mouammar Kadhafi. Le 2 décembre dernier, à l’université de Lisbonne, et à 48 heures de sa visite à Paris, le guide libyen a prononcé un discours plein de promesses. Devant un parterre de 400 professeurs et étudiants portugais, il a jugé « normal que les faibles aient recours au terrorisme ». Rendre espoir à Kouchner, c’est tout un art.
Si vous ne parvenez pas à lire la vidéo, vous avez besoin d’un player flash plus récent : cliquez ici
Et si vous voulez en savoir plus sur « l’ouverture et la démocratisation » en cours de la Libye, sur un fils oublié du dictateur, et sur les intérêts communs de Sarkozy et Kadhafi en Afrique, consultez notre numéro 58.
Lockerbie : la piste libyenne perd de sa crédibilité De notre envoyé spécial à Edimbourg PIERRE PRIER 22/10/2007 | Mise à jour : 10:23 | .
Hier à l’audience devant la justice écossaise, l’avocat d’Abdelbasset al-Megrahi a exigé la divulgation d’un document secret qui pourrait disculper son client. LA CHAPE de mystère qui pèse sur l’attentat de Lockerbie a été soulevée hier à Édimbourg. Au cours de l’audience préliminaire du procès en appel d’Abdelbasset al-Megrahi, haut responsable du renseignement libyen condamné à la prison à vie, l’accusation a promis de faire son possible pour communiquer à la défense un document secret qu’elle détient. Ce document, estime la défense, pourrait innocenter son client, reconnu coupable en 2001 de la mort de 270 personnes dans l’explosion d’un Boeing 747 de la Pan Am, l’un des plus grands crimes terroristes du XXe siècle. (…)
Qui, sinon la CIA ? En fait, l’avocate d’al-Megrahi avait en tête des témoignages concordants sur l’interférence de la CIA. Le fameux document secret ferait référence à la possession par l’agence américaine de minuteurs du même type à l’époque des faits. Mais le représentant de la Couronne répond par une révélation : « Le document ne provient pas du gouvernement des États-Unis », affirme Rony Clancy. Une nouvelle allée s’ouvre dans le labyrinthe de Lockerbie. « Si ce n’est pas la CIA, qui ? », s’interroge un spectateur, le Dr Jim Swire, qui a perdu sa fille dans l’attentat et croit la Libye innocente. Le procureur cède alors. Il « espère » pouvoir fournir une réponse au bout d’un délai de six semaines, accordé par le président.
http://www.lefigaro.fr/international/20071012.FIG000000229_lockerbie_la_piste_libyenne_perd_de_sa_credibilite.html
Not’ président serait-il fou ou illuminé ? Après avoir donné l’arme nucléaire à l’Iran, il l’offre à la Libye. Et aujourd’hui le Bernard nous dit qu’y a plus qu’à prier l’bon dieu pour qu’ils deviennent gentils !
Ca nous mènera où tout ça ? En tout cas on sait une chose aujourd’hui, nos gouvernants se sentent investis d’une mission supérieure dont rien ne les détournera. Le seul problème c’est que nous on n’a pas encore compris de quoi il s’agit.
"Le seul problème c’est que nous on n’a pas encore compris de quoi il s’agit."
Pour donner une piste, peut être que le fait de liquider les services publics (merci à notre pack de stabilité européen) et de donner des milliards à nos chères entreprises (pour soit-disant nous donner du travail) participent à une faillite de la France dont la seule issue est la vente d’arme, à l’image des Etats Unis (bien plus "avancé" que nous) qui s’entête à poursuivre la guerre en Irak.
Ce que qui m’inquiète le plus, c’est jusqu’où iront les pompiers pyromanes ?