En Israël, McCain reste le plus populaire des candidats américains. Pourtant, Obama se déclare lui aussi pro-israélien. En juillet, il réaffirmait « la relation spéciale » entre Israël et les EU.
Israël vote McCain. Cette préférence de Tel Aviv pour les Républicains n’est pas une surprise. Déja, le président républicain Richard Nixon a su bénéficier du soutien israélien, en aidant le pays en 1973 lors de la guerre de Kippour. En revanche, Bill Clinton, président démocrate de 1993 à 2001, avait une fâcheuse tendance à s’afficher en compagnie de Yasser Arafat. Et cela, on n’aime guère en Israël. Encore aujourd’hui, le quotidien israélien Yediot aharonot explique que Clinton « a favorisé l’extension de la menace terroriste » alors que Nixon « reconnaissait l’importance d’Israël pour la sécurité américaine et en a fait la démonstration ».
« Inquiétude à Jérusalem sur la présidence d’Obama », avait titré, début 2008, le quotidien Maariv. Le journal explique que le manque d’expérience en politique étrangère du candidat démocrate éveille l’inquiétude. Sans parler de ses appels au dialogue avec l’Iran ! Encore que, lors d’une conférence de presse donnée aux côtés de Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères, Barack Obama affirmait que « le monde devait empêcher Téhéran d’acquérir l’arme nucléaire ». Mais cela n’a pas suffi à rassurer l’opinion israélienne.
Quelques semaines plus tard, l’ancien ambassadeur israélien à Washington, Danny Ayalon, écrivait dans le Jerusalem Post « qu’il faut suivre la candidature d’Obama avec une certaine inquiétude ». Encore une fois, sa politique à l’égard de Téhéran était mise en avant.
Pour couronner le tout, le candidat démocrate déclare, dans une interview pour le magazine Atlantique : « je pense que l’idée d’un Etat juif sécurisé est fondamentalement et nécessaire, étant donné l’histoire et l’existence d’antisémitisme ». Mais ajoute : « cela ne signifie pas que je serais d’accord avec chaque action de l’Etat d’Israël ».
Un ancien diplomate, Alon Pinkas, avait néammoins écrit, dans le Jérusalem Post, que la campagne menée sur Internet contre Barak Obama n’est que de la désinformation. « Obama n’est pas mauvais pour Israël. […] Il n’a jamais dépassé une limite que les israéliens estimeraient incompatible avec ce qu’une politique moyen-orientale pro-israélienne devrait être ».
Le clan républicain a trouvé un allié objectif en la personne d’Ahmed Yussuf, chef du Hamas. Lequel a déclaré : « nous espérons qu’Obama gagnera les élections ». Gêné, ce dernier a répondu, dans une interview à Atlantic.com, « Je peux imaginer qu’il y en a dans le monde arabe qui se disent : « Voici un homme qui a vécu dans un pays musulman, son deuxième prénom est Hussein, il a l’air plus réaliste, il a appelé à discuter avec des gens, alors il ne va pas se lancer dans le même genre de diplomatie « à la cow-boy » que George Bush », et c’est ce qui leur donne de l’espoir. Je crois que cette perception est tout à fait légitime, tant que mon soutien inébranlable à la sécurité d’Israël reste clair pour eux ». Un peu emberlificoté !
Afin de dissiper les craintes, Obama s’était rendu, en juillet dernier, en Israël. « Je suis ici pour réaffirmer, a t-il déclaré, la relation spéciale entre Israël et les États-Unis, mon attachement indéfectible à sa sécurité, et mon espoir que je pourrais être un partenaire efficace, que ce soit en tant que sénateur ou en tant que président, pour qu’advienne une paix plus durable dans la région ». Et le candidat démocrate en a remis des louches face au président Shimon Peres. Israël ? C’est, selon lui, un miracle durable. Et lorsqu’il rencontre Mahmoud Abbas, Barack Obama s’était abstenu de toute déclaration publique, en se contentant d’une simple poignée de mains devant les caméras.
Même cette poignée de mains, McCain ne l’avait pas accordé au leader palestinien. En mars, lors d’une tournée identique, le candidat républicain tout simplement zappé l’étape des Territoires palestiniens.
Encore un effort, Obama !
AFP
Le bateau "Dignité" de 20 mètres, qui a appareillé mardi après-midi de Larnaca, a touché les côtes de Gaza vers 08H00 locales (06H00 GMT), selon des correspondants de l’AFP sur place.
Un groupe de 27 militants propalestiniens venus de 13 pays avaient embarqué à Larnaca pour une seconde tentative d’atteindre Gaza par la mer après qu’une première en août se fut déroulée sans intervention de la marine israélienne.
Le groupe comprend le prix Nobel de la paix Mairead Corrigan Maguire, le député palestinien Moustapha Barghouthi et un militant israélien d’extrême gauche, Gidéon Spiro.