France 2 met les moyens pour un téléfilm fleuve sur l’affaire Ben Barka. Mais propose une version un peu particulière de l’histoire.
Les contribuables seront heureux d’apprendre que France 2, chaîne publique, vient de consacrer un budget énorme – le chiffre de 5 millions d’euros est chuchoté fort dans les couloirs de France Télévision – à une fiction consacrée à l’affaire Ben Barka. S’étalant sur trois heures, le téléfilm s’appuie notamment sur une version un tantinet controversée, celle d’Ahmed Boukhari l’espion balanceur sur le tard. En 2002, surgit de nulle part et plutôt bonhomme, Boukhari avait publié Le Secret “révélant” que Mehdi Ben Barka avait été dissout dans une cuve d’acide au Maroc. Largement reprise à l’époque par la presse française et marocaine, cette version a été, au fil des mois, contestée en raison des approximations de l’espion hypermnésique.
N’en déplaise à la famille, Jean-Pierre Sinapi, réalisateur de cette fiction pour France 2, a repris cette version et la présente un peu partout comme la « vérité ». Même la plaquette presse de France 2 use de cet argument vendeur : « Il est désormais possible de reconstituer l’ensemble de l’opération ». Tiens donc. Les scénaristes et le réalisateur auraient donc réussi là où le juge d’instruction, Patrick Ramaël, piétine toujours ? Ce dernier a donc assez logiquement convoqué Jean-Pierre Sinapi à son bureau : puisqu’il a trouvé la vérité, qu’il l’expose devant la justice. Courageux, Bakchich a visionné les trois heures. Le jugement est sans appel : le film est bon. Tous les ingrédients y sont : acteurs de renom, décors convainquants, suspense. Merci Sinapi. Ça, c’est pour le moment de détente. Pour le reste, Sinapi cumule les impairs. La famille Ben Barka n’a pas été consultée et menace aujourd’hui d’aller plus loin qu’un communiqué de presse dénonçant le film.
En effet, le film se fait très précis sur les circonstances de la mort de l’opposant tiers-mondiste : Mehdi Ben Barka aurait été tué accidentellement par Ahmed Dlimi. Très gentil pour les autorités marocaines, cette version étrange de l’affaire Ben Barka présente Hassan II comme un monarque ayant voulu se réconcilier avec son ennemi numéro un mais complètement manipulé par les militaires. Les exemples d’approximations sont nombreuses : les sanguinaires Oufkir et Dlimi sont présentés comme plein de scrupules, l’implication française est ramenée à la culpabilité de quelques individus etc.Vrai ? Faux ? Le problème avec le téléfilm de France 2 tient justement à ce qu’il ne pose jamais de questions : il affirme continuellement en faisant mine d’oublier qu’une instruction est toujours en cours. Béchir Ben Barka, lui, interroge : France 2 a-t-elle voulu imposer une version officielle ?
Je crois que si Mehdi Ben Barka n’avait pas été assassiné par Hassan II, il aurait été un immense dictateur marocain. Une sorte de Saddam Hussein maghrebin (peut-être un peu moins sanglant), il nous aurait trucidés "pour la sauvegarde de sa République".
Mais Mehdi ben Barka est mort sequestré et assassiné et rien que pour cela nous devrions respecter sa mémoire.
Le plus triste c’est ce que sont devenus ses disciples :
Abderrahim Bouabid a fini sa vie noyé dans l’alcool et acceptant, comme un serviteur de plus, de recevoir de la main de Hassan II, le geôlier de Ben Barka, une grande résidence au quartier Souissi de Rabat (Vive la Révolution de la villa !), et ses enfants, Ali Bouabid par exemple qui meure de devenir un jour ministre sous la férule de ses mentors El Yazghi et Azoulay, recevant des mains du ministre socialiste des affaires étrangères, Hubert Védrine, une carte de séjour (et de sécurité sociale) de dix ans afin qu’il ne fasse pas la queue avec la plèbe devant le consulat de France à Rabat. Une carte de séjour illégale puisqu’il ne réside pas en France.
Abderrahmane Youssefi, ex premier ministre, dont le souvenir a déjà pris bonne place dans la poubelle de l’histoire et qui, ô comble, a tout fait pour qu’au Maroc le dossier de la disparition de Ben Barka ne soit pas ouvert du temps de sa primature. Ce qui a refroidi considérablement ses relations avec la famille Ben Barka.
Et puis comment ne pas évoquer le cas de Mohamed El Yazghi, le fossoyeur de l’USFP, le chef de parti dont le ministre de la Justice, Mohammed Bouzoubaa, freine des pieds et des mains l’enquête du juge Ramaël à Rabat au sujet de la disparition de Ben Barka.
Et il y en a encore qui s’étonnent des résultats de l’USFP aux dernières législatives…
En ce qui concerne France2, qui ne connaît pas Bruno Lebrun, grand reporter à France 2, mais aussi Grand Tagine Man aux frais du Makhzen ?
Mais, le reste de la rédaction (et surtout de la direction) de cette chaîne publique française ne vaut pas mieux.
Et Brahim Bouabid, le fils du "zaïm" de l’USFP et frère de Ali Bouabid ? Il sert de second couteau au cabinet du ministre de la justice, Mohamed Bouzoubaa. C’est lui qui transmet les scandaleuses intsructions de son patron pour poursuivre tel journaliste ou tel militant des droits humains.
Réveille-toi Abderrahim Bouabid, tes enfants sont devenus de fidèles serviteurs du Makhzen !
Ben Barka selon J. Waterbury :
« Ben Barka n’était pas un homme de gauche doctrinaire et dogmatique bien que ses méthodes fussent à l’occasion progressistes, son vocabulaire typiquement marxiste et ses conceptions politiques autoritaristes. Mais il faisait preuve d’un pragmatisme remarquable pour atteindre ses objectifs. »
Enlévement de Ben Barka selon le général de Gaulle :
Lors de sa conférence de presse du 21 février 1966, déclare : « Du côté français que s’est-il passé ? Rien que de vulgaire et de subalterne. Rien, absolument rien, n’indique que le contre-espionnage et la police, en tant que tels et dans leur ensemble, aient connu l’opération, a fortiori qu’ils l’aient couverte. » Cette fameuse affirmation sera contredite par les découvertes ultérieures : le SDECE (ancêtre de la DGSE) était bien au courant de l’enlèvement projeté. Dès l’enlèvement du leader tiers-mondiste, cette affirmation péremptoire de De Gaulle est mise en doute : comment aurait-on pu transférer un cadavre (ou un homme inconscient) par avion de Paris à Rabat, sans se faire arrêter par la police aux frontières ? En 2006, l’ex-commissaire Lucien Aimé-Blanc publie des écoutes téléphoniques de l’époque montrant clairement que les services français surveillaient tous les hommes ayant pris part à l’enlèvement.
Enlévement de Ben Barka selon Ahmed Boukhari
Selon les révélations de juin-juillet 2001 de l’ancien agent marocain Ahmed Boukhari, Medhi Ben Barka aurait été exfiltré vers le Maroc, torturé, puis son corps dissout dans une cuve d’acide. Toutefois, il n’a pas été encore entendu par la Justice sur ce dossier. Le dossier reste mystérieux et le gouvernement français détient certainement des pièces intéressantes sur le sujet. Selon Ahmed Boukhari, le corps de Ben Barka arrive en effet à l’aéroport international de Rabat dans la nuit du 31 octobre. Il est alors emmené dans un centre de torture, Dar El-Mokri, où, sur les indications d’un certain colonel Martin, chef de l’antenne de la CIA au Maroc. Le colonel Martin aurait appris cet usage très particulier de l’acide pour faire disparaître les corps dans son précédent poste sous le régime du Shah d’Iran, après le renversement en 1953
Enlévement de Ben Barka selon l’ex-commissaire Lucien Aimé-Blanc
De 1956 à 1959, Mehdi Ben Barka est président de l’Assemblée consultative. L’ex-commissaire Lucien Aimé-Blanc fut numéro deux de la « Mondaine », de la brigade antigang, de l’office des stups, puis chef de l’office central de répression du banditisme de 1977 à 1980. En avril 2006, il publie L’Indic et le Commissaire et révèle que la totalité des agents impliqués dans l’enlèvement de Medhi Ben Barka était écouté par le SDECE. De fait, Aimé-Blanc publie dans son livre ces écoutes téléphoniques :
« Adjoint de la brigade antigang en 1966, j’ai trouvé dans le coffre du patron une liasse de transcriptions d’une écoute téléphonique répertoriée « Orion 113 » et posée par un service de la Sûreté nationale sur la ligne d’un hôtel de rendez-vous de l’avenue Niel à Paris (XVIIe). À la lecture de ces 40 feuillets, j’ai été stupéfait de constater que c’était le point de ralliement de toute la bande identifiée comme étant les ravisseurs de Ben Barka. Ils apparaissent tous sur ces écoutes, le chef d’escale d’Air France à Orly et indic du Sdece (ancienne DGSE, les services secrets, ndlr), Antoine Lopez, comme les truands Boucheseiche, Figon, Palisse… Il transparaît en filigrane de ces conversations, enregistrées tout le mois précédant la disparition de Ben Barka, que ces individus liés à un général Marocain projettent l’enlèvement d’un homme qui doit arriver à Orly. Il est donc clair que la brigade centrale de recherche criminelle, qui surveillait cet hôtel de passes sans avoir de compétence sur Paris, était au courant de ce projet. À l’époque, ces écoutes remontaient également au ministère de l’Intérieur et au conseiller de Matignon. J’en déduis que le service de la Sûreté nationale qui a branché cet hôtel savait ce qui se tramait, et s’il n’est pas intervenu pour déjouer cet enlèvement, c’est soit par négligence coupable, soit sur ordre.6 » Les écoutes en question, indique Lucien Aimé-Blanc, n’ont pas été communiquées au juge Zollinger, chargé de l’enquête sur la disparition de Ben Barka. L’Express écrit ainsi que « ces écoutes prouvent, en tout cas, que le ministre de l’Intérieur - au moins - savait qu’une mauvaise action se préparait contre Ben Barka. En outre, les doubles de ces écoutes étaient automatiquement transmis au cabinet du Premier ministre de l’époque, Georges Pompidou. »
Un agent de l’Est ?
D’après les révélations du magazine l’Express du 17 juillet 2007, Mehdi Ben Barka renseignait les services tchèques. Son nom de code, attribué par Zdenek Micke est Cheikh.
qui a tué Abbas Msaâdi (aucune référence sûr)
Toute la lumière doit également être faite sur les assassinats qui ont visé des personnalités amazighes, notamment Abbas Msaâdi, chef de l’armée de libération marocaine, supposée être assassiné par Mehdi Ben Berka et Allal El Fassi, ainsi que sur la disparition du militant et chercheur Boujemaa Hebbaz en 1980".
Références
1. « Un crime protégé par la raison d’État » sur L’Humanité du 29 octobre 2005
2. Extrait du « Recettes islamiques et appétits politiques » de Brahim Labari, pp. 50 – 51.
3. « L’Affaire Ben Barka n’est toujours pas élucidée » publié par L’Humanité du 29 octobre 2005
4. « Un crime d’États », entretien avec Bachir Ben Barka publié par L’Humanité le 3 novembre 2005
5. « L’Affaire Ben Barka n’est toujours pas élucidée » publié sur L’Humanité du 29 octobre 2005
6. « Mon indic a flingué Pierre Goldman », entretien avec Lucien Aimé-Blanc publié par Libération le 20 avril, 2006
7. « Affaire Ben Barka - Le pouvoir savait » publié par L’Express du 13 avril 2006
8. « Quand « Cheikh » renseignait Prague » publié par L’Express du 17 juillet 2007
tout le monde sait que Mr ben barka a été liquidé comme tant d’autres ,sauf qu’avec benbarka ses proches ne lachent pas prise ils sont là et veille à ce que cette affaire ne soit pas étouffée ; car justement la disparition de pauvre bougre a eu lieu dans un pays démocratique ;quand à la relation avec la france,il n’en existe pas quel interet ?
le maroc se sert de ce pays pour noyer le sujet ,comme il sait si bien le faire le maroc est dévoilé comme un pays au milieu de tous soupçons ; les generaux impliqués sur ordre de l’ancien roi ont tout interet à sortir de ce guépier ; maintenant est ce que la garde des seaux va aller jusqu’au bout pour justement faire triompher la justice !et de ce fait les ames meurtries pourront reposer en paix ainsi que les proches des milliers de personnes exécutées par ce régime ! toute vérités ne sont pas bonnes à dire sauf dans le cas de crimes !!!!
que de gaspillages (5 millions d’euros) qui aurait pu etre distribué au peuple marocain ,sans compter les bakchichs distribués afin d’y parvenir à tourner et à transmettre ses inepties !
Impressionné par le poste du bloggeur : redadoc qui a commenté le mardi 23 octobre 2007 sur Bakchich « Ben Barka dissout dans la pellicule » et c valable pour toi aussi, il a dit :
on appelle cette periode obscure de l histoire du maroc les années de plomb.il y a eu amnestie et plusieurs familles marocaines ont été indemnisées pour les prejudices causés à leur egard:decés d un membre de la famille ,perte des biens etc…le peuple actuel qui forme la majorité est jeune , il n etait pas né il y a 42 ans encore.le contribuable a deja payé pour ces gens.alors pourquoi ben barka est si important chez les français surtout qu on lui a attribué une place à paris.meme le plus ingenieux des marocains ecrivain soit-il ou scientifique ou sportif n a pas merité cet interet mediatique voire une place à paris en son nom.ben barka travaillait il pour paris comme les glaouis end co. ,dernierement on a trouvé qu il travaillait comme espion d un des pays de l est pro-lenine.ben berka preparait il un push pour la gauche française.il ne faut pas oublier qu en 65 , la france sortait juste de ses colonies,et qu en 61 hassan 2 etait devenu roi du maroc, et qu il y avait la guerre froide,…..et que les droits de l homme etaient bafoués dans le monde entier au nom de" pro-americain ou pro-sovietes", et qu il y avait la guerre du vietnam,de la palestine ….cela voudrait dire que les assassinats etaient un peu partout dans le monde pour les espions, les journalistes ,les politiques ……ce qui n est pas le cas actuellement ou on parle des droits de l homme ,chute du mur de berlin , la fin de l union sovietique,rechauffement de la planete….je pense qu il y a autre chose à faire que de ressuciter des morts.que dieu ait leurs ames tous,mais le maroc n avancera pas en le genant avec des histoires comme celles ci.pour la france est ce que l alsace et la loraine sont des territoires français ou allemands.strasbourg et hanbourg ça sonne bien allemand.il faudrait reveiller le peuple allemand sur cette question et faire un sondage democratique pour savoir si vraiment l allemagne ne reclamerait pas ces terres là.à vous les medias…….
France 2 fait du révisionnisme et du négationnisme, 5 millions d’euro pour détourner l’opinion public sur une réalité atroce, du moins des générations à venir.
Pour ne pas se faire priver des petits tagines au maroc, France 2 corrige pour plaire au makhzen, qui remboursera tôt ou tard une partie de ce budget, ne serait ce que le premier qui va acheter le film sera le maroc, le makhzen en aurait déjà commandé une copie, montant…un deux ou trois millions d’euro, tout dépend de la générosité du roi.
Hassan 2, le mossad, la France ont assassiné MEHDI, et voilà on veut assassiner aussi son histoire…, mais aucun film ne la changera cet assassinat horrible, les 3 états ont commis un acte terroriste resté impunissable à jamais.
Dlimi a été assassiné par hassan 2 et il a simulé un accident ( digne d’un film ), y a-t-il confusion pour France 2, mais ça risque de déplaire au fils.