Les barbus rescapés des affrontements avec les forces de police tunisiennes du début d’année seront présentés lundi au tribunal. En attendant, rien ne bouge dans le sérail du régime. Officiellement. En coulisses, ça valse et ça se place
La Tunisie avait fini par lasser les médias. Torture, dictature, bavure, la rime s’appauvrissait dangereusement. Bien heureusement, vinrent les fêtes de fin d’année. Et les bonnes résolutions qui les accompagnent : désormais cela bouge à Carthage et les infos fusent. Un peu trop d’ailleurs.
Les fusillades de la nouvelle année, estampillées islamistes, ne sont toujours pas éclaircies. Comme l’ont raconté Bakchich, Libération et tout récemment Le Figaro, les hommes pourchassés et en partie liquidés par les forces de l’ordre tunisiennes, bidasses et flicailles réunies, étaient bien barbus. Et leur leader, un ancien de la garde nationale passé par l’Algérie et l’Afghanistan, a été identifié, Lassad Sassi. Dès lors difficile pour le régime tunisien de continuer à défendre la thèse de « criminels » et de « trafiquants de drogue » mis en déroute par la police.
Des « sources bien informées » se sont alors réveillées fort à propos et très bavardes. Oui, les islamistes gagnent du terrain en Tunisie, oui ils souhaitaient attaquer des sites touristiques, oui Al-Qaida débarque chez Ben Ali. Rien de moins !
Autant d’éléments propres à faire défaillir les soutiens occidentaux du président Bac moins 3 et à les forcer à lui apporter son soutien.
En ces douces journées d’hiver, l’intox est à la mode à Tunis. Sans que grand chose ne bouge. Réputé fort impulsif et assez peu scrupuleux l’ami Ben Ali ne s’est fendu d’aucune déclaration, ni d’aucun limogeage en règle. L’âge et la prostate le ramollissent, soufflent les plus pernicieux. Mais une étrange valse se danse au palais.
La découverte d’une cache d’armes, en fait un véritable arsenal (fusils-mitrailleurs, des lance-roquettes RPG…) dans la localité d’Amilcar, près de Tunis laisse perplexe. D’autant que ces armes sont arrivées par container, mode de transport fort peu discret. De très mauvaises langues font même courir le bruit que la société Khartago, propriété de Belhassem Trabelsi, chef du clan du même nom et frère de la Première Dame, dite Leïla la coiffeuse, aurait lui-même assuré une livraison…
L’acheminement des armes à l’intérieur des terres tunisiennes n’est pas moins cocasse. Pour faire transiter les armes de Grombolia, où la base salafiste était installée, jusqu’à Solimane, où l’affrontement avec les forces de l’ordre a eu lieu, les insurgés ont gentiment demandé une autorisation. L’un des barbus est allé prévenir le délégué (Préfet) de Grombolia qu’il souhaitait faire un reportage sur les modes de transport traditionnel de la région. Emballé, le brave fonctionnaire les a fournis en ânes, qui ont courageusement fait le trajet Grombolia-Solimane, fusils mitrailleurs et autres pétoires sur le dos. Comme quoi, en Tunisie, il suffit de demander poliment…
Le directeur de la sûreté générale, Abdessatar Bennour n’a pas été viré. Tout juste des rumeurs courent-elles sur son assignation à résidence. Le brave homme s’est toutefois vu flanquer de Maaloul, le patron des Brigades de l’ordre public, Maaloul les sympathiques Bop, CRS locaux.
La piétaille des flics a d’ailleurs pris du galon puisqu’elle veille à présent dans le palais présidentiel et pallie aux « défections » de la garde présidentielle. Leur patron, le général Sériati, a vu débouler dans ses pattes Abderhamane Hadj Ali, jusqu’à présent ambassadeur en Mauritanie, pour « l’épauler ». Bien en cour, son Excellence a été sommé de rendre par deux fois visite au président ces derniers jours.
Et une vieille connaissance des journalistes, défenseurs des droits-de-l’homme et services occidentaux, est prête à sortir de sa boîte, Mohammed Ali Ganzoui, affectueusement surnommé « le tortionnaire en chef ».
Alors patron des services de sécurité, l’autre Mohammed Ali s’était fait remarquer en 2001 après les attentats de Djerba, en rafistolant la synagogue explosée. Au grand dam des experts occidentaux venus enquêter. « Il l’avait même fait repeindre », se souvient, rigolard, un diplomate en poste à Tunis.
Prêt à embarquer pour prendre son poste à l’ambassade de Tunisie à Malte, Ganzoui a été incidemment prié la semaine dernière de rester à disposition du président. Un retour à la tête de la sûreté n’est pas à exclure pour cet homme longtemps estampillé proche de Leïla.
Dernier invité dans cet étrange ballet, Taoufikh Dimaessi, chef d’antenne de la police tunisienne à Alger. Le poulet exilé y a recueilli les précieuses infos qui ont permis la douce appréhension des barbus tunisiens.
Des mouvements de sérail qui ressemblent à s’y méprendre à des actes de défiance. Zinochet double les postes et multiplie les fusibles, au cas où…
Vous dites "aux USA, pays de FAUSSE DEMOCRATIE, de VOLS et de VIOLS de tt DROIT HUMAIN !"
Bizarre, la dernière fois que je suis allé aux Etats Unis je n’ai pas particulièrement eu ce sentiment.
Par contre votre phrase " pays de FAUSSE DEMOCRATIE, de VOLS et de VIOLS de tt DROIT HUMAIN !" s’applique parfaitement à la Tunisie Zinochiste.
On peut désapprouver tout ou partie de la politique étrangère des Etats-Unis sans forcément raconter n’importe quoi…
Si on veut renverser un dictateur on devra faire notre révolution nous mêmes. De toute facon les américains ont renversé un dictateur en Irak et le résultat et catastrofique pour eux et pour les irakiens.
J’etait en Tunisie récamment et j’ai vécu les tensions qui se sont crées a la suite de cette fusillade. c’etait vraiment un climat qui a mis les tunisiens mal a l’aise et inquiets. Il semble que les tunisiens dans leur ensemble et même ceux qui détestent Ben Ali ne sont pas pour autant prêt a l’échanger contre un barbu. S’il est vrai que les insurgés ont apportés des armes en Tunisie dans le but d’attaquer des cibles touristiques alors leur cause et perdante et personne n’adhererai a leur idéologie. S’ils veulent s’attaquer a zaba alors ils drvraient s’attquer lui et a son système. Ils ont même l’embarra du choix dans les cibles.
Peu importe que le plan des insurgés aie fonctionné ou non, moi je crain qu’encore une fois, nous les tunisiens laiques et démocrates nous sortons perdants dans cette affaires. Zaba va doubler la sécurité dans le pays qui ressemble déja à une caserne grandeur nature et il va aussi utiliser la menace terroristes pour reforcer sa crédibilité sur le plan internationale.
Merci de publier mon opinion.