Voilà pourquoi Sarkozy préfère gloser sur les fabuleuses ventes à l’export plutôt que de la situation économique de la France : les nouvelles sont mauvaises.
Alors que le président de la République poursuit son agitation pour « aller chercher la croissance » notamment à l’étranger, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Le taux de croissance pour la zone euro prévue par la commission européenne devrait reculer de 2,7% en 2007 à 2,1% en 2008. Or la France n’aura réussi à atteindre que 1,8% en 2007. Il sera donc difficile en 2008 d’atteindre les 2,2% annoncés lors du vote du budget, comme François Fillon vient de le reconnaître depuis Buenos-Aires. Sur le front social, l’affaire des régimes spéciaux, présentée à la mi-novembre comme réglée, n’en finit pas de rebondir. À la RATP, les syndicats se déclarent déçus et à la SNCF les préavis de grève se déposent à qui mieux mieux. La CFDT, pour montrer qu’elle est toujours dans le coup, a fait savoir qu’elle proposait une grève pour le 18 décembre ; mais la CGT envisageait plutôt l’affaire avant. Chaque jour de grève pèse sur l’activité économique.
Quant au chômage, on se souvient que le gouvernement Villepin avait fermement demandé à l’Insee de revoir ses calculs avant les dernières élections. Alors que celui-ci était selon Villepin et son ministre du Travail désormais durablement en dessous de 2 millions, l’Insee continuait à voir des chômeurs partout. Les ordinateurs ont tourné, le directeur général de l’Insee s’en est retourné à ses chères études et le résultat a été publié discrètement fin novembre sans que le gouvernement ne tienne particulièrement à commenter le chiffre. Selon les normes de calcul en vigueur en Europe, il y aura eu, en moyenne en 2007, 2,4 millions de chômeurs en France métropolitaine. Cela fait un taux de 8,8% et non pas de 8% comme le proclame le ministre du Travail. Si l’on tient compte de la situation des Dom, on arrive à un taux de 9,2%. L’Allemagne, qui depuis la réunification, avait des taux de chômage supérieurs à celui de la France, est en train de passer cet automne en dessous avec un taux de 9% et un taux anticipé pour 2008 de 8,4%.
Dernier sujet de morosité, le redressement des finances publiques tarde à venir. Le budget pour 2008 a été voté par le parlement avec un déficit de 41,7 milliards d’euros. Soit près de 4 milliards de plus que l’exécution de 2007 : certes Eric Woerth le ministre du Budget a déclaré « c’est un budget de sincérité et de confiance ». Comme la semaine précédente, comparant le déficit de 38 milliards constaté en 2007 au déficit de 42 milliards voté fin 2006, il avait solennellement indiqué que « 38 milliards est inférieur à 42 milliards, si on veut bien y réfléchir », on le qualifie de plus en plus dans les couloirs de l’Assemblée nationale de « monsieur Prud’homme des finances publiques ».
On comprend dans ces conditions pourquoi Sarkozy a décidé de se désintéresser du front intérieur, y compris sur le plan économique. Il ne pense plus qu’à la politique étrangère et ne parle plus en matière économique que des contrats fabuleux qui sont signés à l’occasion de chacun de ses déplacements. Des esprits chagrins au ministère des Finances affirment que nul n’en verra jamais la trace dans les résultats effectifs de notre commerce extérieur car tout cela ne serait qu’effets d’annonce et gestion habile de l’opportunité…
Article pertinent mais qui mériterait tout de même que vous citiez précisément la source de vos chiffres. Si l’on se rend sur le site Insee.fr, on peut se rendre compte que les chiffres du taux de chômage ne sont pas exactement ceux que vous avancez. Pourtant l’indicateur Insee date du 11 décembre 2007.
Vous pouvez vérifier sur http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_conj/indconj_frame.asp ?ind_id=14
Peut-être que votre source n’est pas la même… Dans ce cas, seule la référence pourra légitimer votre affirmation.