« Strauss-Kahn il va gagner » zoukaient les supporters du candidat déchu à la primaire socialiste. Huit mois après, c’est reparti pour une danse, toujours avec la même énergie débordante. Cette fois, Dj DSK rassemble à la fois les socialistes et les sarkozystes sur le dancefloor en liesse pour soutenir sa candidature à la tête du Fonds monétaire internationale (FMI).
L’ancien ministre des Finances de Lionel Jospin, contraint de démissionner pour cause de mise en examen dans l’affaire de la Mnef, est bien parti pour rafler la direction générale du FMI. Il est pour le moment le seul candidat à avoir postulé à la succession de l’Espagnol Rodrigo Rato. Ce dernier a annoncé fin juin qu’il claquerait la porte en octobre, soit deux ans avant le terme prévu de son mandat. Bien que les inscriptions à sa succession soient ouvertes jusqu’au 31 août, il n’y a pas foule sur la liste. Peu de chances pour qu’un audacieux vienne défier DSK et ses nombreux soutiens glanés tous azimuts. Soutenue bon gré mal gré par le Parti socialiste, supportée avec verve par Sarko Ier et sa cour, avec qui il est en contact quotidien, avalisée par l’Union Européenne, bien accueillie outre-atlantique, la candidature de DSK fait l’unanimité au Nord.
Autre son de cloche dans les pays dits « émergents » du Sud où la rogne se mêle à l’indignation face à la règle officiellement officieuse d’attribuer le FMI à un pays européen alors que la Banque mondiale demeure sous copyright américain. Une sorte d’accord tacite verrouillant la mainmise occidentale sur les institutions de Bretton Woods. Irrité, le G24, qui regroupe les principaux pays en développement, proteste contre cette répartition jugée inique et revendique un « processus de sélection ouvert » leur permettant l’accès à la direction de l’institution. Pas facile de faire sauter le verrou du FMI, rouillé depuis soixante années dont trente-deux passées entre les mains de la France. Sur le sujet, l’éléphant joue au chat et à la souris en faisant des pirouettes rhétoriques entre éthique et ambition. « Il n’y a pas de raison en effet que se poursuive encore longtemps cette sorte de gentleman agreement entre les Etats-Unis et l’Europe », explique-t-il doctement à l’AFP avant de riposter : « cela ne veut pas dire non plus qu’il est interdit pour un Européen d’être candidat ».
Pour apaiser les esprits révoltés, DSK prend son baluchon. Cap sur le Sud. Après avoir palabré la semaine dernière avec la tripotée d’administrateurs du Fonds, sur place à Washington, l’apôtre Hexagonal de la finance mondiale se tourne donc vers les puissances du Sud en vue de les rassurer et de les convertir au « bien-fondé » de sa candidature. DSK part donc en tournée aux frais de l’Elysée, cornaqué par un émissaire de Bercy, renouvelé selon les thématiques des visites. Pour mettre toutes les chances de son côté, il s’est offert, de sa poche, les services de la société américaine de communication et de stratégie TD International, représentée dans l’Hexagone par la douce Camille Servan-Schreiber, qui chapeaute aussi à l’UMP la section Europe des Jeunes actifs du parti. Réputée pour l’étendue de son réseau et sa force d’influence, cette compagnie fondée en 1999 par l’ancien diplomate du département d’Etat William Green, n’aurait été utilisée par DSK trois jours seulement en guise de régie de presse lors de son passage aux States.
Si au Sénégal, Sarko Ier s’est personnellement occupé de l’affaire avec son homologue Wade lors de sa visite houleuse du 26 juillet, DSK s’est rendu ce week-end dernier en Afrique du Sud pour décrocher le précieux soutien de l’influent Thabo Mbeki qui lui a octroyé sans vraiment rechigner. Balayant ainsi l’hypothétique candidature de son actuel ministre des Finances, Trevor Manuel, pressenti pour ajouter son nom sur la liste.
Compte tenu de l’absence de prétendants issus du continent, les caciques d’Afrique, réunis lundi dernier à Maputo, soutiennent à l’unisson le Français avec tout de même un brin d’amertume. Un grand ouf de soulagement pour DSK qui continue ainsi à crapahuter sereinement dans les contrées en développement. Une fois l’Afrique dans la poche, direction l’Amérique du Sud pour tenter d’écarter la pierre d’achoppement qui entrave la relation versatile des Etats avec le Fonds. En visite à Brasilia ce mercredi où il a rencontré le président Lula pour dérouler son discours de la stabilité financière au service du développement, il enchaîne ensuite en Argentine, en Bolivie, puis au Venezuela dirigé par le revêche Chavez en bisbille avec le FMI qu’il menace de quitter.
L’Asie et les pays arabes ne sont pas en reste et sont aussi inscrits dans son plan de voyage, histoire de ne pas faire de jaloux.
Le ponte socialiste continue ainsi son périple tel un aède de la finance libérale en campagne au Sud, en attendant de poser ses valises à Washington, au confortable siège du FMI.
Si vous aimez Pascal Lamy, directeur de l’OMC, vous adorerez DSK au FMI.
C’est le même dogme économique, avec des casseroles en plus.
Ils font tout les deux parti du PS, donc tout le monde croit qu’ils sont à gauche et ça leur permet d’agir efficacement pour renforcer le pouvoir des intérêts privés au détriement de l’intérêt public.
Un petit tour sur google et wiki fait le plus grand bien pour connaître ces personnages.
c’est un vieux militant socialiste qui vous le dit, le passé de DSK milite pour lui.
Pourquoi ne pas laisser DSK tenter de faire quelque chose de positif dans cette institution qui n’est à condamner que pour ce que les gens qui l’ont dirigée en ont fait.
Si rien n’est possible, on va voir, mais au moins on aura la vision d’homme dont la pensée et l’action ont toujours été à gauche.
Si les socialistes dont je suis, sont tristes à l’idée de son éloignement du PS, il leur fallait le préférer à la fée Carabosse de Melle (79)