Juste avant d’être arrêté, Francelet en a sorti une bien bonne dans « L’Express » pour déstabiliser Arnaud Lagardère.
Encore une vengeance de Marco le magnifique. Cette fois-ci, la cible est Arnaud Lagardère, le patron d’EADS et du groupe Hachette, propriétaire de Paris-Match. Francelet va s’affairer pour faire passer un papier dans l’Express dénonçant un fantasmatique système de corruption dans le groupe EADS mis en place en Tunisie en marge de la vente d’avions. Un scoop, sans la moindre preuve. De la diffamation pure et simple. Du grand Francelet.
Les passages en tialique sont la retranscription in extenso ou résumé des écoutes téléphoniques réalisées pour le compte du juge Courroye
Samedi 17 mars à 11h37, Francelet appelle son ami milliardaire libanais, objet d’un mandat d’arrêt international, Iskandar Safa.
Marc Francelet fait état d’un article « ultrasecret » à paraître sur Lagardère la semaine prochaine dans L’Express (du 21/03, ndlr). Il se trouve à l’origine de cet article et indique qu’il est le seul à pouvoir l’arrêter. Safa demande si Lagardère peut arrêter le papier. Francelet indique qu’il n’a pas pu passer ce papier dans Le Point car la femme de Giesbert est la principale collaboratrice de Lagardère. Francelet dit que c’est un brûlot. Safa, qui a connaissance de l’article demande s’il s’agit bien de Guth (Jean-Paul, l’un des principaux dirigeants du groupe Lagardère, ndlr) dont il est question. Safa semble intéressé par l’article. Toujours selon Francelet, l’article que Safa a entre les mains, il ne doit le montrer à personne. Lagardère ne doit pas l’apprendre.
Mardi 20 mars à 19h36, Francelet appelle Renaud Revel, le journaliste de l’Express qui s’apprête à publier le « scoop » sur Lagardère.
Revel dit que Lagardère a eu vent de l’article à paraître sur lui. Francelet dit qu’il n’a pas prévenu Lagardère. Revel lui indique qu’il sait d’où vient la fuite.
Trois quarts d’heure plus tard, nouvelle conversation avec Revel.
Lagardère a donné rendez-vous à Revel demain à 16h30. Lagardère connaît la source du journaliste qui est celle de Francelet. Francelet donne des conseils à Revel : « « Tu ne donnes aucun nom mais tu lui dis : vous pensez bien que la lessiveuse tunisienne, ça vient de chez vous et cela lui clouera le bec. »
Mercredi 21 mars à 7h43, Francelet appelle Hervé Gattegno (Le Point). Francelet indique que l’article sur EADS est inspiré par Courroye.
Une heure plus tard, Francelet s’entretient avec Renaud Revel (L’Express)
Francelet donne des conseils sur l’article EADS à Revel. Il lui conseille de dire à Lagardère que les informations viennent des amis juges de l’Express et cite ce « gros con » de Courroye. Revel indique que Pontaut (Jean-Marie, rédacteur en chef investigation de l’Express, ndlr) a eu Courroye au téléphone et qu’il le dira à Lagardère. Francelet incite Revel à dire à Lagardère que les informations viennent de Courroye. Francelet indique que son informateur au sein d’EADS est écœuré et donc a donné les informations sur la lessiveuse tunisienne évoquée par Revel dans son article.
Et hop, toujours ça de mis à « l’enculé de juge » !
Samedi 24 mars à 13h48, Francelet se rejouit avec son ami Loïk Le Floch-Prigent de la réussite de sa petite opération anti-Lagardère.
Francelet : Avec le papier de l’Express, ça fait un tel bordel que maintenant les Allemands rentrent dans le chou de Lagardère et ils ont beau crier au scandale à Lagardère… Tu penses bien, j’chuis au courant de tout ce qui s’est passé. Le mec qui a balancé tout à Revel, c’est le numéro 3 d’EADS d’accord ? Et ils ont tous les éléments, y compris un ancien mec qui travaillait avec Sirven d’ailleurs, Paul Bouns ( ?), un nom comme ça. Ca te dit quelque chose ?
Loïk Le Floch-Prigent : non
Francelet : Bon, ça n’a aucune importance.
Ben non, il suffit que l’histoire soit belle et quand le conteur s’applique…
La semaine prochaine, suite des babillages de l’ami Francelet dans Bakchich