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Comment les primo députés de l’UMP imitent leurs aînés

Premier de la classe / vendredi 25 juillet 2008 par Marion Mourgue
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Aujourd’hui, 14* députés UMP se retrouvent dans la circonscription de l’Eure pour une journée de travail. Tous, primo-députés, quadragénaires, ils revendiquent une liberté de ton vis-à-vis de leurs aînés… qu’ils imitent consciencieusement.

Leurs noms ne vous disent pas grand-chose. Et pour cause, ils ont été élus à l’Assemblée nationale, il y a un an, à l’exception de Sébastien Huygue (député depuis 2002), sous les couleurs de l’UMP. Avec la ferme intention d’exister au milieu de 300 autres députés du groupe qui en compte 317.

Ces primo-députés sont déjà bien rodés aux us et coutumes du Palais Bourbon. Et ont retenu les deux leçons : primo, se regrouper. Deuxio, se faire remarquer. Pour y parvenir, la méthode est simple : « Faire preuve d’assiduité », disent les quatorze nouveaux. Faudrait-il comprendre par là que les vieux routards du Palais Bourbon ne sont jamais là ? « Nous avons en commun d’avoir tous été élus en 2007, et de nous voir fréquemment, notamment lors des séances de nuit comme beaucoup de petits nouveaux. Ceux qui sont là depuis quinze ans sont moins émoustillés par les séances de nuit, je peux comprendre », sourit Philippe Gosselin, député de la Manche et dernier à avoir rejoint le petit groupe.

« Souvent le temps politique pousse aux raccourcis », analyse Nicolas Dhuicq (Aube). Les députés ont donc profité de leurs rencontres régulières pour se réunir de manière informelle et échanger leurs points de vue en amont sur les grands sujets de société et les dossiers abordés à l’Assemblée.

Ni des béni oui oui, ni des porte-parole

Si le collectif fait la force, encore faut-il parvenir à se faire entendre. Qu’à cela ne tienne ! Les primo-députés UMP revendiquent une liberté de ton pour ne pas se transformer en « bons petits soldats » de la politique, précise Valérie Rosso-Debord (Meurthe-et-Moselle). « Nous sommes élus pour défendre nos convictions, travailler le fond des dossiers et ne pas voter systématiquement ce que l’on nous propose », explique Bruno Le Maire, ex directeur de cabinet de Dominique de Villepin, à Matignon.

Primo députés, la continuité de la rupture - JPG - 62.3 ko
Primo députés, la continuité de la rupture
© Oliv’

Ainsi, dans leur première tribune publiée le 20 mai dans Le Figaro, Une constitution pour le citoyen, treize d’entre eux se sont prononcés en faveur de la réforme sur les institutions, voulue par Nicolas Sarkozy. Mais ils y ont ajouté un bémol :« il est difficile de concevoir que le président de la République vienne s’exprimer devant l’Assemblée nationale, lieu par excellence de la responsabilité du premier ministre et de son gouvernement ». Bref, une position en porte-à-faux avec les désirs du président.

Tous ont néanmoins signé la réforme des institutions au Congrès de Versailles. En clair, se différencier, oui. Se marginaliser non. « Nous ne sommes ni des béni oui oui, ni des porte-parole. Ce qui signifie que l’on peut faire entendre nos différences, sans taper sur Pierre, Paul ou Jack, sans donner non plus de leçons », commente Benoist Apparu (Marne), initiateur de ces réformes informelles. C’est plus sûr… surtout si on projette d’avoir une longue carrière. « Nous n’avons pas tous la même ambition », analyse un des membres du groupe.

S’intégrer dans les circuits de l’Assemblée

D’ailleurs, les quatorze députés issus des familles chiraquiennes, sarkozystes, villepenistes, l’ont vite compris : mieux vaut ne pas choisir et être en bons termes avec tous les hommes forts du parti pour éviter de s’en faire des ennemis. Manifestement, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée, a saisi l’occasion de se faire quatorze nouveaux amis. « Le président Copé nous a immédiatement tendu la main, en nous faisant participer à des missions, à des rapports. Grâce à lui, nous n’avons pas été sur le banc de touche », affirme Philippe Gosselin.

A l’instar de ses compagnons de route, ce député UMP apprécie la ligne du président Copé : 100 % fidélité à Sarkozy et 100 % débat au sein du groupe. Vite fait, bien fait, les primo-députés se sont donc intégrés dans les circuits de l’Assemblée. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été promus dans la hiérarchie comme Valérie Rosso-Debord, nommé à la vice-présidence du groupe UMP.

Mais pour ne pas insulter l’avenir et éviter de briser des carrières qui débutent, les 14 primo-députés reconnaissent le talent d’autres leaders de l’UMP. À l’instar de Xavier Bertrand, aujourd’hui secrétaire général adjoint du parti, ministre du Travail et demain - peut-être - futur locataire de Matignon. « Nous n’avons pas envie de choisir, d’ailleurs ce n’est pas d’actualité », commente Nicolas Dhuicq. « Pour l’instant, nous ne sommes ni un courant, ni un rassemblement », affirme Benoist Apparu. « Nous sommes simplement une petite quinzaine de jeunes parlementaires qui se retrouve pour parler de sujets d’actualité ailleurs que dans les réunions de groupe. »

Des députés qui murmurent à l’oreille du président

L’hypothèse de la structuration de ces réunions sous forme de club est néanmoins envisagée. Manière d’être facilement identifié, notamment dans les médias. A l’inverse, celle d’un sous-courant est rejetée par Benoist Apparu : « Nous ne sommes pas là pour concurrencer le groupe UMP et aucun d’entre nous n’a de légitimité par rapport aux autres pour constituer une chefferie en son nom ».

Club ou pas club, les députés comptent s’exprimer par voie de tribune, d’amendements. Ou même organiser des rencontres avec des ministres « pour vendre une réforme, faire remonter des informations, dire ce que l’on aime ou pas », juge Apparu, qui connaît bien les arcanes du gouvernement pour avoir été chef de cabinet de Xavier Darcos en 2002 et directeur adjoint de Catherine Vautrin en 2006.

Reste que l’initiative de cette quinzaine de députés n’est pas passée inaperçue. Catherine Pégard, la conseillère politique du président, a participé à plusieurs de leurs réunions. « Il est intéressant d’avoir ce relais pour faire remonter les messages des députés de base », note Benoist Apparu. « Ce n’est en rien une tutelle, ni un ciment mais au contraire un regard extérieur », ajoute Philippe Gosselin.

Et pas n’importe quel regard puisque Catherine Pégard occupe une place stratégique dans l’équipe de Nicolas Sarkozy. « Ce sont des oreilles qui peuvent faire passer notre message au président », conclut l’un des députés. Des députés qui murmurent à l’oreille du président… pas mal au bout d’un an. Comme quoi, le métier commence à entrer !

*Benoist Apparu, Valérie Boyer, Nicolas Dhuicq, Gilles d’Ettore, Françoise Guégot, Sébastien Huygue, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson, Franck Riester, Laure de La Raudière, Valérie Rosso-Debord, Lionel Tardy, Isabelle Vasseur et Philippe Gosselin.

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5 MESSAGES

Forum

  • Comment les primo députés de l’UMP imitent leurs aînés
    le dimanche 3 août 2008 à 18:38, Fil Vert a dit :
    Et avant les primo députés il y a les "jeunes du parti" c’est à dire le réceptacle des ambitieux n’ayant pas encore été élus…ces structures étant le tremplin idéal pour se faire remarquer du parti et pour pouvoir un peu plus tard gravir les marches de l’élection donc du pouvoir…
  • Comment les primo députés de l’UMP imitent leurs aînés
    le samedi 26 juillet 2008 à 14:05, vasisdas a dit :

    Rien de nouveau dans l’art du tout changer pour ne rien changer.

    Tout a été dit par André de Jouvenel en 1913 dans sa République des camarades. " Lorsqu’on est devenu député, on ne doit avoir qu’une préoccupation essentielle : le rester. […] Pour se maintenir, il n’y a qu’une règle essentielle : y penser toujours. Le député "qui y pense toujours" doit alors partager son temps entre trois besognes principales : courir, promettre, écrire. […] Le Parlement ne règne pas, il ne gouverne pas, il écrit. Le régime qui préside à nos destinés n’est ni la république, ni l’empire, ni la royauté, ni l’autocratie, ni la démocratie - c’est la Correspondance. […] Une fois admis dans la camaraderie parlementaire générale et dans un groupe particulier, le problème est d’y conquérir une place. Et cela n’est pas aussi difficile qu’on pourrait croire : il suffit d’être assidus et modeste. Il n’est pas interdit d’avoir du talent. Mais dans ce cas, il faut le dissimuler avec soin. […]"

    • Sacré André de Jouvenel
      le dimanche 31 août 2008 à 14:41, affreux jojo a dit :
      Tout à été dit en 1913, alors taisons-nous camarades !
  • les primo députés de l’UMP…
    le samedi 26 juillet 2008 à 13:49, PauLo a dit :

    Combien de militants socialo-gaullistes ?

    Il est frappant de n’avoir aucune indication sérieuse sur le nombre de « militants » socialistes ou gaullistes. Rien d’étonnant pourtant.

    > Ces partis ne sont en fait constitués que d’élus et d’aspirants à l’élection, tous -à quelques exceptions près- fonctionnaires, et de leurs principaux clients contraints d’adhérer par le "pacte clientéliste" dont ils bénéficient ; les autres clients, la plupart fonctionnaires, les plus nombreux, ne s’avouent que sympathisants.

    > Ces partis n’ont de vie démocratique qu’en apparence, leurs dirigeants se cooptant. Leur fonctionnement est par essence anti-démocratique puisque « du haut vers le bas ».

    > Les sympathisants peuvent coller des affiches mais le plus souvent ceci se fait contre rémunération.

    > Leurs réunions sont peuplées de simples « figurants » comme dans les émissions télé.

    > Les dirigeants eux gèrent le fric du contribuable, qu’ils ont décidé, sans vergogne, de s’approprier par une loi inique de financement de leurs partis, soi disant pour mettre fin aux financements occultes issus de la corruption.

    Le militantisme socialo-gaulliste consiste en fait à rejoindre telle ou telle « écurie présidentielle » (sic) en espérant bénéficier en retour d’un poste, d’un siège ou d’une prébende quelconque, aux frais des contribuables.

    La concurrence interne est féroce entre les dirigeants et candidats pour décrocher la « timbale » et la conserver.

    Et ceci se reproduit, toujours de haut en bas et par cooptation, aux échelons régionaux, départementaux et communaux.

    Dans ces conditions, le nombre de tels militants ne serait éventuellement important qu’en raison du grand nombre de sièges à pourvoir, n’était sa réduction du fait du « cumul des mandats ».

    Cette pratique stupéfiante - anti-démocratique et anti-républicaine - demeure à l’évidence indispensable eu égard au fonctionnement tout sauf démocratique, tout sauf républicain des partis socialogaullistes.

  • Comment les primo députés de l’UMP imitent leurs aînés
    le vendredi 25 juillet 2008 à 20:18, Phil2922 a dit :
    En tout cas, ils ont vite compris que les séances de nuit étaient les mieux rémunérées… !
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