Un livre comme une ode, un fleuve qui s’évade de son cours. Chers imposteurs, de Jean Bothorel, où les nouveaux escrocs remplacent les nouveaux philosophes.
Ecologiste depuis ce matin, je pèse maintenant chacun de mes mots en équivalent carbone. Comme je me prépare à dire du bien d’un livre qui dit du mal de BHL -et autres- je sais que ces quelques lignes risquent de provoquer une minuscule avalanche. A la lecture de ma marginale prose, le plus beau décolleté de Paris risque, en effet, d’expédier un post-scriptum, une resucée à son pote Houellebecq. Cela coûtera une page de papier, une enveloppe, un timbre et de l’encre puisque BHL, s’il écrit toujours avec ses tripes, n’écrit pas encore avec son sang. Et cet investissement épistolaire portera un coup à ces matières dont l’attaque altère la nature. Tant pis, je gage que ce patron d’un majordome nommé Henri est en vacances à Tanger (où il a bouché une rue pour son bon plaisir), où encore à Marrakech.
Le bouquin dont je tiens à vous parler a été écrit par Jean Bothorel, un garçon qu’au « Matin de Paris » on appelait le « Menhir », au prétexte qu’il est breton. C’est vous dire que le canard de Perdriel était voué à une mort rapide. J’aime bien Bothorel parce que c’est un homme de nulle part : à la vie maladroite et pas mieux à gauche.
Cette fois, pour le compte de l’éditeur Fayard, il sort sa serpette de druide pour couper des têtes qui le méritent bien (pardon Badinter). Le titre de ce panier plein de sciure : « Chers Imposteurs ». Un titre un peu con, à la Sacha Guitry. Heureusement, l’intérieur est mieux que la vitrine.
Le premier ficelé au poteau des Fédérés est Michel Onfray, le spécialiste de l’hédonisme de Suez. J’ignorais l’immense ouvre de ce philosophe du bocage jusqu’au moment où un journal m’a demandé de « chroniquer » l’un de ses livres. J’ai lu. L’auteur y parlait si mal d’un sujet si grave, le cancer de sa femme, que j’ai renoncé à plus longtemps promener mon stylo sur le sujet. Avec Bothorel, qui a connu de près cet immense penseur, j’en apprends de belles. D’abord, Onfray n’est philosophe que parce qu’il a enseigné la philo dans un collège technique. Tout cela le place donc à peu près au même niveau que celui de la femme de Jospin, boostée « philosophe » à l’EHESS. Bothorel, preuves en main, nous révèle qu’Onfray est atteint d’une maladie que même le professeur Montagnier ne peut guérir : « l’emphysème des mots ». Exit donc la pensée d’Auge.
Mais le fusil du Menhir n’a pas qu’un seul coup, il enchaine son « ball trap » par une mise en plateau de BHL. Je vois la Ligue des droits de l’homme s’avancer et crier « halte au feu ! ». Nos amis Nicolas Beau et Olivier Toscer ont, après leur livre « Une Imposture Française » aux éditions Broché, ont laissé notre décolleté à l’état de grand corps renversé. Puis Labevière et Jeanmart, malfaiteurs associés, eux, aux « Temps des Cerises », ont sonné l’hallali au son de ce même cor. Tant pis si tant de haine nous fait douleur : Bothorel continue de brandir sa faucille d’or en écrivant une lettre, puisque c’est dans l’air du temps, à notre ami BHL. Personnellement je préfère recevoir un rappel d’ISF qu’un courrier aussi décapant que celui-là. Le pape Sollers est une autre victime de ce dîner de têtes. Mais Sollers est comme le trampoline, vous pouvez faire ce que vous voulez, ça rebondi. On peut en faire un canapé.
Chers Imposteurs. Un livre essentiel ? Indispensable ? Non !
Plutôt une diarrhée dont les plus "people" des médias littéraires vont savoir se régaler et que de mouches…
Très vite, quelle mauvaise odeur ce livre dégage ! Il faut dire que son auteur se nourrit mal…
Mélanger du Michel Onfray avec du BHL et (cerise sur le gâteau) avec du Sarko, aïe, quelle indigestion !
Mais enfin, l’auteur constipé a évacué son besoin, un étron de plus sur le trottoir -un étron qu’il convient d’éviter pour ne pas glisser et se faire du mal -du mal pour rien.
Allez, vite recherchons l’ataraxie !
Onfray est le plus grand des imposteurs : ce rigolo donne des cours de philo’ gratuits aux manants sans diplôme. Et en province ! Agrégé et docteur, il a choisi d’enseigner en lycée technique, le goujat !
Sous prétexte d’un livre qui s’en prend aux célébrités du moment, déboulonne les statues médiatiques, tous ceux qui sont connus méritent les gémonies. Horreur ! D’autres imposteurs ont été des célébrités en leur temps et ont vendu des best-sellers, comme Balzac, Simenon, beaucoup d’autres.
Le Canard Enchaîné aussi a ses têtes de Turc, Debord en particulier.
Si tous les journalistes qui se font dépasser dans la pensée et dans le style se mettent à dégoiser, on n’a pas fini d’en lire des papiers pareils.
Monsieur le corbeau vous n’êtes pas très beau caché ainsi et ce que vous déversez comme sottises ne vous grandi pas non plus de toutes manières on sent plutôt une irrésistible envie de nuire plus que de réfléchir. Cela doit bien satisfaire votre ego, vous n’êtes même pas un imposteur vous n’êtes pas rien non plus, cela serait trop vous flatter, vous êtes un nuisible mais rassurer vous, même les nuisibles ont leurs fonctions dans la nature… Et puisque vous vous plaisez à dénoncer les imposteurs n’oubliez pas celui qui pourrait vous servir de papa un certain Jean de la Fontaine
signé Zorro
Ce n’est pas une mauvaise excuse mais on a mis en ligne un papier dans tous ses états, c’est à dire pas relu, mal fini, ce qui est impardonnable dans un grand groupe de presse comme le nôtre. Pardon, donc. Par ailleurs, l’éditeur est Fayard. Pour acuqérir ce petit livre bleu il en coute 15 euros.
JM Bourget