Baisse des ventes, changement de direction, climat social tendu, le quotidien « L’Equipe » ne faisait jusqu’alors pas dans l’original au sein de la presse française. Mais sportifs dans l’âme, ses journalistes ont innové, une rixe dans la rédaction, assortie d’un dépôt de plainte. Les sportifs ne marchent qu’au challenge.
Semaine de presque rentrée à L’Equipe, coincée entre deux grands événements. La fin des Jeux Olympiques de Pékin dimanche dernier… Et l’arrivée d’une nouvelle direction lundi 1er septembre. Sept petits jours d’accalmie avant la tempête. Bienvenue.
L’ambiance, au sein du quotidien du sport et de l’automobile n’est pas des plus gaies depuis quelque temps, comme l’avait déjà narré Bakchich. Nettoyage de la direction, ventes en baisse, fronde de pigistes, trois journées de grève au cours des douze derniers mois, valse de nominations. Pas de quoi travailler dans la joie et la bonne humeur. Mais de là à se foutre sur la gueule il y a un pas… Allègrement franchi par la rubrique football !
Le combat, toutefois, n’a pas vraiment eu lieu. Une droite, d’aucuns diront une gifle, a suffi à Joël Domenighetti (n°3 de la rubrique football), pour aligner Marc Chevrier, spécialiste des enquêtes et lesté du titre de délégué syndical. Pas forcément un grand match. Le verdict des juges a été un brin plus amusant. Un avertissement de sa direction pour Joël Domenighetti. 10 jours d’ITT (interruption du temps de travail), et une lettre avec accusé de réception pour Chevrier, de la même et intérimaire direction. [1], au motif qu’il n’a pas à refuser une commande de papier.
Le duel n’a en fait valu que par son round d’observation, moment intense et privilégié où les combattants se jaugent, s’impressionnent, font monter la pression dans une atmosphère à couper au couteau.
En ce doux mois de juillet, réduit au service humain minimum, les pages football n’en doivent pas moins être remplies et bien remplies. Les lecteurs se délectent sur les plages des infos sur les transferts, de la vie des clubs à l’intersaison et des traditionnels tours de France des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2.
Un audit attendu des forces en présences avant la reprise de la saison footballistique en août. Traditionnellement, le petit effectif de juillet se voit aider dans sa tâche par un CDD, issu du concours de la page d’or de L’Equipe, qui met en concurrence, sur une journée, une douzaine d’élèves d’école de journalisme. Las, nul lauréat cette année, faute de concours. Et nul recours (ou recours réduit), non plus à l’abondant pool de pigiste du journal, naguère dénommé sous le titre de vivier…Consigne venue d’en haut.
Ardu labeur, en cette semaine de fin juillet pour les titulaires restants, quand il s’agit de boucler le tour de France de la si glamour Ligue 2. Le décor est planté pour le combat, le ring se dresse, rue Rouget-de-Lisle, à Issy-les-Moulineaux.
Domenighetti, prestement, demande à Chevrier de se mettre à l’ouvrage. Refus. Le ton monte, le taux de testostérone grimpe en flèche alors que, rappelons-le, la valse de nominations à la direction continue et qu’en temps d’orage, bien du monde a peur que le ciel lui tombe sur la tête. À l’instar des gladiateurs du noble art, les deux valeureux se trouvent même un instant tête contre tête. Mauvais réflexe ? Provocation physique, verbale ? Domenighetti, plus percutant que dans son ouvrage sur Raymond Domenech, dégaine le premier. Il sera le seul. Chevrier est K-O, passe par l’infirmerie puis par l’hôpital…
Et les deux valeureux, depuis, ont eu droit à quelques semaines de repos. Aucun n’a, à ce jour, réécrit une ligne dans l’auguste quotidien. Peut-être dans l’attente du second round. Reste à définir le lieu. Pour l’instant, le tribunal tient la corde. Marc Chevrier a déposé plainte.
Comme un cadeau d’accueil à la nouvelle direction.
À lire ou relire sur Bakchich.info
[1] Le patron actuel Patrick Lemoine, qui n’a pas encore répondu aux sollicitations de Bakchich, cèdera son poste le 1er septembre
Au nom de tout le public du Ray à Nice, je remercie chaleureusement Monsieur Domenighetti d’avoir enfin donné à cette ***** de Chevrier ce qu’il méritait. Une juste récompense après tant d’années de calomnies et de mensonges envers le football, et surtout la bsn.
Joel, uno di noi.